Un 8 Janvier sur la terre - Lettre de Rose
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Un 8 Janvier sur la terre - Lettre de Rose
Mon cher amour,
Je ne pensais pas qu'il serait aussi difficile de vivre sans toi.
Pour quiconque lirait ces lignes, cette phrase pourrait sembler puérile, enfantine, mais je sais que tu comprendras.
Nous nous connaissons depuis toujours, même si, un temps, nous l'avons probablement oublié, amnésiés par l’empreinte d’un ange.
Te sentir si loin de moi glace mon cœur tout entier.
J'aide Mère comme il se doit, je rythme mes heures comme avant, mais chaque pas est alourdi par cette pesanteur qui m'entrave lorsque tu n'es pas là.
Par moments, en me concentrant très fort, j'arrive à oublier le manque et la peur pour sourire, rire comme autrefois.
Jusqu'à ce qu'une bribe de conversation ou une fulgurance cristallise ce moment d'éclat et le pulvérise en mille fragments.
Cette vie qui était la nôtre jusqu'à ton départ me semble vide de sens puisque tu n'y es plus, et pourtant,
tout me rappelle constamment ta présence, te maintenant toujours ici, en filigrane.
Ton prénom surgit souvent dans les conversations du petit salon et, chaque fois, c'est comme un coup de dague dans un cœur de Juliette.
Les jours passent, semblables et interminables, et je m'accroche aux souvenirs de nous deux comme à une bouée dans une mer déchaînée. Je repense à nos promenades dans les ruelles pavées, aux rires qui résonnaient dans l'air frais du matin.
Je me surprends parfois à chercher ton visage dans la foule, comme si, sous l’effet d’un miracle, tu pouvais surgir à tout instant.
Mais chaque jour sans toi est une épreuve, une lutte silencieuse contre l'oubli et la résignation.
Je sais qu’il doit être compliqué de m’écrire d’où tu es et je me dis que tu es pris dans le tourbillon des événements, loin de ce que tu as toujours connu auparavant.
J’aimerais juste lire que tu vas bien mais ne peux que me raccrocher à la boite aux lettres qui reste désespérément vide de toi. Impuissante, je ne peux que redouter, chaque jour les annonces des journaux en hurlant de l’intérieur à l’idée de ce que tu dois traverser à l’instant même où j’écris ces quelques lignes, depuis le cocon douillet de mon foyer.
Je sais que tu reviendras, et ce jour-là, tout ce chagrin, toute cette douleur s'évanouiront comme un mauvais rêve.
En attendant, je continuerai à écrire, à te parler à travers ces lettres, à maintenir le fil de notre amour malgré la distance et le temps.
image réalisée avec Seelab et retravaillée avec Canva
Jackie H il y a 7 heures
Puissant, superbe, magnifique 🌹
(modifié)Guerre de 1914 ?...
Juliette Norel il y a 4 heures
merci Jackie🤍⚘️... la temporalité reste à définir. mais je pense plus aux guerres
d'Algérie ou d'Indochine. Xoxo