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L'abécédaire du confinement.

L'abécédaire du confinement.

Publié le 26 déc. 2020 Mis à jour le 26 déc. 2020 Politique
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L'abécédaire du confinement.

Paris, le 6 juin 2020

 

Préambule

Bonjour. Je m’appelle Bruno Carrier. J’ai 49 ans et suis l’heureux père de 5 filles âgées entre 5 et 17 ans. J’ai aussi la chance de vivre à Paris.

En mai de cette année, une amie roumaine qui travaille à la Commission Européenne m'a proposé de participer à un ouvrage collectif et de m'associer à de jeunes écrivains. J'ai ainsi écrit Lockdown Letters, qui a été publié dans l'ouvrage World Pandemic Chronicles, en Anglais et uniquement disponible sur une plateforme dont je tairais le nom ici. 

Dès le début, j'ai cependant eu la frustration d'avoir écrit en Anglais, et de ne pouvoir partager ma création avec mes proches qui ne pouvaient ou ne voulaient lire en Anglais. J'ai donc mis à profit cette fin d'année pour traduire et adapter au Français. Entre temps une connaissance m'a fait découvrir Panodyssey, et me voici! Bonne lecture, et merci de votre indulgence!

 

Introduction

Quand je repense à la St Sylvestre de 2020, je me dis qu’il était difficile d’imaginer comment cette nouvelle année allait changer nos vies, et constituer une véritable épreuve pour beaucoup d’entre nous. Comme je ne peux raconter tout ce qui s’est passer et que je ne suis pas assez doué pour écrire un essai, j’ai choisi le thème de l’alphabet pour capturer l’air du temps.

 

Lettre A

A comme alerte.

            Au début, à la fin de l’année 2019, nous ne voulions pas nous en occuper. Cela se passait très loin de chez nous, en Chine. On ne se sentait pas concernés.

            En janvier 2020, nous avons commencé à écouter tous les jours ce qui se passait la-bàs.

            En février 2020, nous avons commencé à être inquiets. Il y avait moins de circulation sur mon trajet entre mon appartement du centre de Paris et mon bureau situé en grande banlieue.

            En mars 2020, nous avons compris que nous n’y échapperions pas. Mais c’était trop tard. Nous n’avions pas écouté ou compris l’alerte.

 

Lettre B

B comme balcon.

Si vous vous étiez retrouvés coincés à Paris pendant le confinement, le balcon faisait soudain toute la différence. D’habitude, avoir un espace extérieur n’est pas une priorité quand on cherche à se loger en ville.

Mais pour ces 55 jours, cela devenait un véritable privilège. Nous avons eu un printemps très doux, voire même chaud. Dans les immeubles anciens à Paris, les balcons sont généralement construits au deuxième et au cinquième étage. Par chance, j’habite au deuxième.

 

Lettre C

C comme canard

Quelques jours après le début du confinement, les canards qui peuplent habituellement le jardin du square des Batignolles (près de chez moin NdA) étaient soudainement effrayés. Personne ne pénétrait plus dans le parc, ne les taquinait plus, et ne les nourrissait plus de son pain rassis (bien que ce soit expressément interdit).

Fort de ce constat, les canards décidèrent d’aller vérifier ce qui s’était passé dans le vaste monde, et commencèrent à s’aventurer en dehors du jardin. C’était très amusant de les voir progresser dans les rues et s’arrêter devant les restaurants fermés. Par chance pour eux, il y a avait peu de circulation et les conducteurs prenaient le temps de s’arrêter pour les regarder.

Après avoir constaté que le genre humain était toujours vivant, ils décidèrent de rejoindre leur étang. C’était clairement la meilleure place pour eux. Juste pour nous rappeler que le confinement a été un soulagement pour la nature, et les canards du Jardin des Batignolles.

 

C comme communauté.

Comme beaucoup d’entre nous étaient confinés seuls ou dans leur famille proche, le sens de la communauté a pris de l’importance.

Pas sûr que cela perdure quand nous entrons dans ce monde d’après qui commence maintenant.

 

C comme cuisine

Au début, nous parlions sans cesse (et partagions via les réseaux sociaux) ce que nous mangions. De nombreuses personnes se sont remises à la cuisine. Les groupes WhatsApp sur les conseils et partages culinaires poussaient comme des champignons.

Après quelques semaines, nous étions nombreux à convenir combien il est pratique d’envoyer ses enfants déjeuner à la cantine. Et combien il est agréable de partager un déjeuner entre collègues dans une brasserie. Et nous étions très nombreux à en avoir marre de faire la cuisine deux fois par jour à la maison (sans compter le petit déjeuner et les encas bien sûr).

Depuis le 2 juin, les restaurants servant en plein air ont pu rouvrir à Paris. Les établissements ont obtenu le droit d’agrandir leur terrasses, et dans certains quartiers, il flotte une petite atmosphère d’Italie.

 

Lettre D

D comme démocratie

            2020 est une année noire pour nos démocraties. Devoir restreindre les droits fondamentaux de la population est une chose que nous n’aurions pas pu imaginer, même si sur le moment les mesures prises ont rencontré un consensus.

            L’affirmation comme quoi les démocraties seraient des régimes moins efficaces que d’autres pour lutter contre une pandémie me rend très triste. Je ne peux être d’accord avec cela.

            Cela signifierait juste que ces démocraties n’auraient pas mis en place les mesures appropriées pour protéger leurs citoyens.

            Je préfère croire que c’est davantage une question d’allocation de ressources que la perte de nos valeurs.

 

D comme dictature.

2020 est une année noire pour les dictatures. Restreindre les droits fondmentaux des populations est une chose que nous ne devrions jamais accepter.

Dans la plupart des cas, les dictatures investissent peu dans les systèmes de santé, et la protection de la population. Elles n’encouragent pas la transparence. Elles n’étaient de ce fait pas préparées comme elles l’auraient dû.

Nous avons vu de nombreux leaders mettre en cause la réalité de l’épidémie et les risques qu’elle représente. Ceci implique que dans de nombreux pays, la liste des victimes aurait été moins longue avec une approche plus humble et transparente.

 

Lettre E

E comme école (en ligne).

Les écoles étaient vides, mais l’éducation ne s’arrêtât pas. Elle se transposa dans le monde du virtuel. Une transformation que les syndicats étudiants auraient qualifié d’impossible et de dangereuse quelques semaines plus tôt.

J’ai de la chance car mes filles aiment l’école. Je mesure ma chance, et c’était beaucoup plus facile pour elles de garder leur motivation, que pour des enfants en rupture avec l’école ou en bisbille avec leurs profs. Quant aux professeurs, la plupart s’adaptèrent rapidement et avec brio à leur nouvel environnement, et ne prêtèrent que peu d’attention aux mises en garde de leur syndicats. Ils ont le plus souvent pris soins de leurs classes et montrèrent que leur travail ne consiste pas uniquement en une présence mais contient aussi une dose d’engagement personnel auprès des élèves.

            Ma dernière fille n’a que 5 ans. Sa classe était assurée par deux institutrices. Jeunes enseignantes passionnées, elles ont réussi à diviser leurs classes en groupes de 4 ou 5 élèves et proposèrent des cours par vidéo chaque semaine. Un grand merci à elles, et bonne chance pour réhabituer les élèves à l’école « normale » en septembre.

 

E comme éternité

Dans le dernier roman de Marc Dugain, intitulé Transparence, et qui se déroule en 2060, Endless est le nom du programme qui doit permettre aux hommes d’accéder à l’immortalité. La condition nécessaire pour être éligible à ce programme est d’avoir généré assez de données pendant sa vie pour permettre une reproduction authentique des individus. Dans le livre, le programme est en concurrence avec un projet comparable financé par Google.

Dans la vraie vie, Google travaille déjà dans les domaine des sciences de la vie pour augmenter notre espérance de vie. Depuis toujours, le rêve d’éternité a fasciné les hommes et nourri leur envie d’être aussi fort que Dieu.

Avant la pandémie de Covid 19, l’humanité se sentait si puissante et sûre d’elle que nous pensions pouvoir vivre toujours plus vieux et dominer la nature.

Maintenant nous réalisons qu’aspirer à l’éternité n’a aucun sens si nous ne pouvons être confiants dans les prochaines semaines. Il est bien plus important de profiter de chaque jour et d’apprécier le présent.

 

Lettre F

F comme frontière

Nous pensions que la mondialisation signifiait un monde sans frontière. Cela signifiait en fait qu’un virus comme la Covid 19 n’en connaitrait aucune.

Car les frontières sont toujours dans nos esprits. Parce que la plupart des pays ont choisi de mettre en place une stratégie nationale. Sans parler des masques en transit dans un pays de l’UE et qui n’ont jamais atteint leur destination (Cela s’est passé plusieurs fois, donc je ne vais pas m’ennuyer à nommer les pays fautifs). Est-ce la frontière ou la corruption? Ou bien les deux ?

 

Lettre G

G comme guerre

            Mot utilisé à mauvais escient par le Président de la République Française le 12 mars.

            La Covid est une maladie. Le Covid était une crise. Mais je ne suis pas d’accord de dire que c’était une guerre.

            Nous étions face à un risque majeur. Nous devions le combattre. Nous devions nous adapter à l’inconnu. Nous devions accepter le changement. Mais le mot de guerre n’était probablement pas le meilleur choix. Et il ne pouvait pas être compris de manière uniforme et cohérente par les différentes classes d’âge de notre société.

            Avec les tensions actuelles entre notre jeunesse et la police, je crains que l’interprétation du mot guerre puisse prêter à confusion. Comme une conséquence ou une suite de la crise du Covid, je ne serais pas surpris que nous l’entendions à nouveau. Et j’espère que nos dirigeants choisiront cette fois les mots justes pour traiter les problèmes et construire un monde meilleur.

 

Lettre H

H comme heure

            Il s’est produit en France une curieuse distorsion du temps en ce printemps. Les heures ne duraient plus une heure . Elles semblaient passer plus lentement. Le temps n’avait pas suspendu son vol, mais le changement de nos habitudes le rendaient plus perceptible.

            Alors que nous nous plaignons de n’en avoir jamais assez, pour nos familles, nos amis, nos projets, tout à coup cette ressource devenait disponible. Et nous mettait finalement face à nos responsabilités de le gérer en dehors du logiciel habituel.

 

H comme humour

En temps normal, je ne passe pas beaucoup de temps à échanger des blagues sur Whatsapp et par SMS. Etonnamment je découvris cette communication à cette occasion. Pendant les premiers jours, les envois, les lectures et les commentaires meublaient mes pauses. Oui, il s’est développé un humour Covid. Certes il y a des séquences pleines d’esprit, de rythme, et des propos à la fois drôles mais touchants. Mais rien ne vaut une bonne blague racontée entre deux amis autour d’un verre. La présence, l’art vivant out la relation entre deux individus sont aussi un ingrédient de l’humour.

 

Lettre I

I comme infirmières

Comme de nombreux citadins, j’étais chaque soir sur mon balcon à 8 heures pétantes pour remercier le personnel hospitalier. Cependant les vrais héros n’étaient pas les médecins, mais les infirmières. Les infirmières et infirmiers étaient définitivement ceux dont nous avions le plus besoin. Au quotidien, nous apprécions leur compétence, leur savoir-faire et leur dévouement, mais nous les oublions dès que nous sommes guéris.

Saurons-nous nous en souvenir cette fois-ci ? Les infirmières ne s’occupent pas uniquement des patients Covid. Elles soignent la société tout entière.

 

I comme isolement

Même si j’étais pas toujours seul pendant le confinement, passant régulièrement du temps avec mes enfants, et visitant (rarement) mes parents, et en relation avec de nombreuses autres personnes, j’ai ressenti de l’isolement.

Le sentiment d’isolement commence quand on ne peut flâner dans les rues, entrer dans un café et demander à son voisin comment il va aujourd’hui. Ces choses que vous ne faites pas tous les jours, mais qui vous manquent dès qu’elles ne sont plus possibles.

 

 

Lettre J

J comme jalousie

Quand ils perdent leur liberté et doivent changer leurs habitudes, les gens deviennent rapidement jaloux. Dans mon immeuble et dans le voisinage, la plupart des habitants s’entendent bien, et bien sur les relations de voisinage se sont intensifiées.

Cependant, passé les deux premières semaines, vous pouviez entendre certaines personnes se plaindre des autres. Des autres qui ne respectent pas les consignes et les restrictions comme ils le devraient. Et très vite on sentait poindre la jalousie de ceux qui auraient bien voulu faire comme eux, mais n’osaient pas. Ne leur restait alors que la critique.

La jalousie est un de nos mauvais penchants. Encore et toujours.

 

J comme jeunes

Même si les enfants sont supposés d’adapter rapidement à de nouvelles situations, nous sommes conscients que cette période aura des conséquences importantes sur eux. Même s’ils ne sont pas menacés directement par le virus, ils sont très sensibilisés à la pandémie.

Ma deuxième fille avait l’habitude d’organiser une soirée (Les plus de 18 ans en sont maintenant exclus) début juillet pour son anniversaire. Mais cette année, elle n’en a pas envie. Bien sûr, elle rencontre ses amis, mais reste dehors. Et leurs réunions sont courtes. J’ai l’impression que mes filles sont maintenant prisonnières de leur PC portables, smartphones et tablettes. Leur connexion avec le monde extérieure vient principalement par cette source.

 

 

Lettre K

K comme képi

            Avec la mise en place des attestations, nous devions après le 17 mars justifier de nos déplacements, surtout en ville. Cela a remis la police dans un rôle quotidien un peu oublié et a ravivé la peur du képi. Mon déplacement est-il justifié ? Ai-je bien rempli le formulaire papier ? Mon portable a-t-il encore assez de batterie ? Certaines personnes changeaient d’itinéraire ou de trottoir pour éviter les contrôles…

 

K comme Keynes

            Keynes disait qu’il n’avait regretté qu’une chose à la fin de sa vie : n’avoir pas bu plus de champagne. Il en aurait bu beaucoup cette année. En effet nous sommes tous devenus des keynesiens. A de rares exceptions près, si nous avons maintenu notre confort matériel, c’est grâce à l’intervention de l’Etat pour les ménages et les entreprises. 2020 marque donc le retour de l’Etat, décrié par la Start-up nation mais apprécié dans la tempête…

 

Lettre L

L comme Love

Le printemps 2020 a été une vraie catastrophe pour la recherche de l’âme sœur. Et très difficile pour les amants. Et fort complexe pour ceux dont le plaisir est de rencontrer de nouvelles personnes.

Soyons justes : en dehors des périodes de confinement, de nombreux couples doivent faire face à la distance et à la séparation physique. Pendant cette période, chacun pouvait partager et comprendre leur quotidien.

Espérons juste que nous pourrons avoir un été indien.

Ci-dessous un petit clin d’œil et des pensées émues pour tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans le modèle du couple hétérosexuel marié et cohabitant, avec cette émouvante citation du journal « Le Monde »..

 

Lettre M

M comme MOOC

Au début de la quarantaine, nous avions tous plein de projets pour mettre à profit ce temps libre qui nous tombait du ciel. Suivre des cours en ligne, ou MOOC, était censé constituer une moyen intelligent de le faire. Je suis devenu un fan des MOOC. C’est un enseignement flexible, le plus souvent gratuit avec un large éventail de sujets. Je suis sur que de nombreuses personnes se sont inscrites en même temps pour se former soi-même avec ces cours en ligne.

Seulement voilà: j’en ai débuté beaucoup, mais terminé seulement deux. Pas sur en plus qu’ils me soient réellement utiles dans le futur. Les cours en ligne nous ont fait nous rappeler que le bénéfice d’une formation est proportionnel à la motivation du participant. Tuer le temps n’est pas assez.

Et pour la plupart des sujets, les cours en ligne ne nous donnent pas la possibilité d’entrer en contact avec d’autres personnes, ce que nous apprécions particulièrement lors d’une formation.

 

 

Lettre N

N comme nature

Surprenant comme nous nous sommes passionnés pour la nature à un moment ou nous devions rester à la maison. Ceux qui avaient un jardin le glissaient dans les premières minutes d’une réunion en ligne. Ceux qui étaient coincés entre les murs de leur appartement, qu’ils soient des amoureux de la nature ou non, avaient l’impression de passer à côté de quelque chose.

Quel que soit son style de vie, l’Homme a besoin de la nature. Et pas le contraire.

 

N comme nourriture

1968, 2020: quand il y a de l’incertitude, nous sommes toujours dominés par nos estomacs. « Zuerst kommt das Fressen. ». En 2020, nous avons donc envahi les super-marchés, piétiné des heures dans des queues interminables avant de payer notre ravitaillement de sécurité. Nous pouvions attraper une maladie, mais pas mourir de faim.

 

Lettre O

O comme oxygène

Il manquait dans les hôpitaux, et aussi en dehors des hôpitaux.

 

Lettre P

P comme parents

Souvent on se rend compte qu’on a vieilli quand il est nécessaire de s’occuper, ou de protéger ses parents. En 2020, nous sommes nombreux à avoir des parents âgés de plus de 70 ans et hyperactifs. Leur hyperactivité nous rassure. Elle ne doit pas nous faire oublier de veiller sur eux avant qu’ils ne le demandent.

 

P comme PNB

Au revoir le PNB. PNB n’est pas un terme de l’époque Covid. Nous savons déjà que ce vieil indicateur ne mesure que la valeur monétaire et ne reflète pas le bien-être et l’émotion. Cette année ; nous nous sommes rendus compte combien il était obsolète.

La Production a peu de valeur quand elle coûte des vies. National n’est plus la bonne échelle quand un virus apparu en Chine se répand dans près de 200 pays. Et Brut ne correspond plus à notre économie de services.

Alors qu’allons-nous avoir maintenant ? Peut-être les GBM : Gardiens du Bien-être Mondial. Cela va dépendre de la manière dont nos leaders, mais aussi chacun d’entre nous, pourront se réinventer.

 

Lettre Q

Q comme quarantaine.

Parce qu’il est toujours difficile de trouver des mots commençant par Q, que ce soit en Anglais ou en Français.

 

 

Lettre R

R comme résilience

            Dans une année sans confinement, nous utilisons les ressources annuelles en moins de 7 mois. A partir du 29 juillet, la nature ne peut plus reconstituer les ressources dont nous avons besoin dans l’année. En 2020, nous retarderons cette date au 17 août. 8 semaines enfermés à la maison pour donner un répit de 3 semaines à la planète. Est-ce une mauvaise affaire ?

 

 

Lettre S

S comme sans-abri

La crise et le confinement n’ont pas fait soudainement augmenter le nombre de personnes vivant dans nos rues. Cependant cela les a rendu plus visible et a réduit leurs moyens de subsistance.

Ce n’est pas parce qu’une minorité d’entre eux a peut-être choisi cette existence que notre société n’est pas malade. Et ce n’est pas parce qu’ils sont généralement invisibles que notre société ne devrait pas faire plus pour eux.

Nos voisins espagnols ont décidé de mettre en place une revenu minimum universel après la crise. Bien sûr, cela ne va pas faire disparaître les sans-abris des rues de nos grandes villes, mais c’est un premier pas vers une plus grande cohésion.

 

S comme services publics

Dans ces temps difficiles, plombés par l’incertitude, nous aurions pu penser qu’il y aurait des difficultés avec les services publics et la fourniture d’énergie. Cela ne s’est pas produit. Electricité, réseau d’eau, tout a fonctionné parfaitement. Nous avons aussi découvert que l’internet fait également partie de ces services de bases. Lesquels ont très bien géré la crise. Un grand merci à leurs équipes, car nous considérons généralement tout cela comme un dû.

 

 

Lettre T

T comme test

En tant que Français, nous pensions avoir un des meilleurs systèmes de santé au monde. La crise du Covid a été notre réveil matin. En nous comparant à d’autres pays proches, nous avions moins de masques, moins de test…

Nous avons réussi à transférer certains malades à l’intérieur du pays pour soulager les hôpitaux en tension. Mais nous avons laissé beaucoup de malades potentiels dans l’angoisse avec la pénurie de tests. Et nous avons manqué des opportunités de contenir l’épidémie en isolant les patients positifs ou à risque.

Nos docteurs, infirmiers et aide-soignantes ont fait de leur mieux, et souvent réalisé des miracles. Mais nos dirigeants doivent maintenant réviser leur leçons. Et chacun d’entre nous devra adhérer aux changements de priorités dans notre société.

 

 

Lettre U

U comme Union Européenne

En Européen convaincu (et ancien étudiant Erasmus), j’étais très triste du manque de présence et d’impact de l’Union Européenne au début de la crise.

Chaque pays avait défini son plan d’urgence et devait clairement prendre soin de ses citoyens. Cependant, alors que l’épidémie commençait à accélérer en Italie, le récit des événements était réalisé sans aucune solidarité. Comme si l’Italie était soudain aussi éloignée que la Chine. Les valeurs de l’Europe avaient disparu, et nos voisins italiens nous l’ont rappelé à raison.

J’ai cependant été rassuré par le plan Franco-Allemand. L’UE a besoin d’un moteur, et jusqu’à maintenant rien n’a mieux fonctionné que le couple Franco-Allemand. Je suis donc très heureux de la lune de miel entre Mutti et Macron, et j’ai hâte de rencontrer leurs enfants !

 

 

Lettre V

V comme vide

Le vide : c’était l’expérience de marché dans le centre-ville d’une métropole en entendant résonner ses pas et sa voix. La métropole avait perdu 20% de ses habitants, 90% de ses visiteurs et demandait à ses résidents de rester chez eux 23 heures sur 24.

Les rues vides. Les parcs fermés, sans âme qui vive à l’intérieur, et qui apparaissaient soudain immenses. Peu de voitures. Des immeubles entiers aux fenêtres fermées. Et toutes ces boutiques barricadées derrière des panneaux en bois.

Marcher dans ce monde abandonné était à la fois excitant et perturbant. L’avantage : on entendait encore rire les enfants.

 

V comme voyage

Il était une fois un monde ou démarrer sa voiture et conduire quelques kilomètres jusqu’à l’hypermarché le plus proche était un voyage.

Parce qu’on ne le faisait qu’une fois par semaine. Parce que, passé le rayon d’un kilomètre autour de son domicile, les immeubles, les rues et les gens apparaissaient différents.

C’était cela, voyager dans la France en mars-avril 2020 (à moins bien sûr d’être infirmière, médecin ou travailleur de la première ligne). Pas besoin de prendre l’avion. Le voyage commençait de l’autre côté de la Seine.

 

Lettre W

W comme whisky

            Certains ont profité des apéritifs en ligne pour continuer à apprécier un verre de temps en temps. D’autres ont noyé le confinement dans l’alcool. Certains, plus rares, ont profité de l’absence d’activité sociale pour prolonger le Dry January. Quel sera l’effet de cette année sur notre relation à l’alcool. Wait and see !

 

Lettre X

X comme xénophobie

Le coronavirus n’a pas seulement tué des gens ; il a aussi anéanti les avantages de la mondialisation. Des voyages fréquents et abordables. Cela ne permet pas une découverte et une connaissance authentique de la culture des autres nations, mais nous permet de comprendre que les habitants de Tokyo, Berlin, Shanghai et Lagos expriment les mêmes attentes. Ma crainte est que cette crise conduise à une nouvelle montée de la xénophobie.

En France, au début de la crise, de nombreuses personnes s’inquiétaient de la Chine, à la fois en tant que minorité dans le pays et en tant que nation. Quelques semaines plus tard, ces mêmes personnes achetaient sans doute des masques en provenance de fournisseurs chinois. Il n’empêche que la méfiance s’est installée.

J’espère de tout cœur que l’UE relancera bientôt un programme Erasmus renforcé, et que dans les années à venir, d’autres initiatives globales verront le jour.

 

Lettre Y

Y comme Yoga

 

Un soi-disant sport devenu très populaire depuis mars 2020. Malheureusement peu adapté aux personnes manquant de patience. Certains professeurs de yoga ont rencontré un grand succès en lançant des cours en ligne. Ils ont pu préserver leurs revenus et convertir de nouveaux adeptes. Phénomène très lié à Zoom, à ce sujet voir la lettre Z ci-dessous

 

Lettre Z

Z comme Zoom

Je ne suis pas un Geek, loin de là. De fait, je n’avais jamais entendu parler de Zoom avant la mi-mars. Au début c’était sympa de voir régulièrement des visages connus participer à des soirées ou réunions en ligne.

Mais plus le confinement durait, moins j’aimais Zoom. Avec des gens, mais seul dans son appartement. Partageant du contenu, de l’expérience, de la connaissance, mais sirotant seul sa boisson dans son salon.

J’ai hâte d’une grand soirée avec beaucoup de famille et d’amis. Je ne regretterai pas un seul instant Zoom quand nous aurons à nouveau le choix.

 

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