Vivant, actif mais mortel
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Vivant, actif mais mortel
Vivant, je demeure susceptible d’être atteint et ainsi, d’être invité à changer de monde. Que je me tienne prêt à tourner la page de ce vécu.
Ma première pensée ce matin, au réveil ?
Eh bien, je suis réveillé, donc vivant. Et en bonne forme. Le travail en attente dans mon ordinateur ne sera pas emprisonné par ma mort ; je peux donc le transmettre à celui qui l’attend. Plus précisément, je vais pouvoir « signer » auprès de l’imprimeur le BATdu prochain numéro de la revue Quelqu’un parmi nous.
Apprendre que pour la France, il y a environ 500 décès en 24 heures, donne à penser. Cela fait beaucoup en une heure. Eh ! Pourquoi ce ne serait pas moi ? En absence de test, chaque personne se soupçonne d’être porteur du virus. Il n’y en a pas la preuve, mais une éventuelle possibilité. C’est pour cela qu’il est meilleur de rester chez soi. Omar, auto entrepreneur, parlait ainsi hier au téléphone. Il est sur un chantier ; pourtant il préfère ne pas s’y rendre, car il ne souhaite pas mettre sa famille en danger. En fait, il a de l’argent à la banque, donc, il n’est pas dans le besoin immédiat. La situation est totalement différente en Afrique, en Algérie, m’explique-t-il ; là beaucoup de gens sont très pauvres. Ils n’ont pas d’assurance. Il n’y a pas d’aide. Alors, les pauvres sont obligés de sortir travailler pour gagner la nourriture du lendemain et assurer la vie de toute la famille. Ils y risquent leur vie.
À la prière de sépulture de Roger Giraud (101 ans moins environ 10 jours), un journaliste, devant le cimetière de Loyasse, m’a demandé de quoi était mort ce prêtre. En effet, on dit qu’il est mort en Ehpad du covid 19, qu’est-ce que j’en pense ? Ma réponse fut rapide et identique à ce que je dis de plus en plus en plus souvent. Quand on approche des 90 ans, virus ou pas, on passe dans l’autre monde, celui de la lumière éternelle, tout simplement et principalement parce qu’on approche des 90 ans ou qu’on les dépasse ; raison de plus quand on franchit la centaine d’années. Par téléphone, j’ai parlé de cela avec le directeur de l’Ehpad où vivait Roger. Il m’a dit que l’on parlait de virus pour Roger Giraud parce qu’il en manifestait tous les symptômes ; mais, en fait, aucun test n’ayant été pratiqué, la certitude n’en était pas établie. « Avec l’âge, les résistances sont moindres et la mort vient plus de cela que d’un virus ; des médicaments sont donnés pour amoindrir la souffrance ». Âgés, nous mourrons plus à cause de l’âge qu’à cause d’une maladie virale.
Comme je le pense et dis souvent, il importe de se préparer à une bonne et juste mort. Quitter ce monde pour rejoindre celui que, dans la foi et l’espérance nous désirons. « Cultiver la vie et accepter la mort », exprime le pape François. Voilà le témoignage que, disciples du Christ, nous sommes invités à donner. Il n’est pas question de vouloir vivre à tout prix le plus longtemps possible.
Enfin, comme ce matin, je me suis découvert en vie, vivons (paroles et actions) sous le regard du Seigneur ! Le Christ ne retenant pas le rang qui l’égalait à Dieu trace le chemin qui dans la mort totale du vendredi (saint) conduit à la résurrection.
« Ainsi parle le Seigneur : Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu qui a toute ma faveur. J’ai fait reposer sur lui mon esprit ; aux nations, il proclamera le droit. Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, il ne fera pas entendre sa voix au-dehors. Il ne brisera pas le roseau qui fléchit, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit, il proclamera le droit en vérité. Il ne faiblira pas, il ne fléchira pas, jusqu’à ce qu’il établisse le droit sur la terre, et que les îles lointaines aspirent à recevoir ses lois. »
Une autre pensée anima ma méditation de ce matin. Il est question, suite à cette crise sanitaire, du nécessaire changement dans les pratiques économiques, politiques. Tout le monde dit que demain ne sera plus comme hier. J’espère que citoyens et élus changeront vraiment et radicalement de mode de vie; sinon, demain sera identique à hier.
« On l’entend, on l’attend, parce qu’on ne peut accepter l’idée qu’une telle épreuve ne soit qu’une parenthèse avant que ne reprennent le bruit, la pollution, la course. Alors, on le répète, comme une prophétie autoréalisatrice. « Rien ne sera plus comme avant ». Vraiment ? » Lire la suite.
Appel permanent à la conversion ! Je pense évidemment revenir sur ce sujet.