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Douze ans, 4380 jours, 105120 heures, c’était le temps qu’il lui avait fallut pour revenir. Tout le monde ou presque l’avait oublié. Les agents qui avaient enquêté à l’époque étaient tous partis à la retraite. Tous, sauf un. Et il ne lui avait pas fallut longtemps pour reconnaître la signature du tueur. Cela faisait trois jours, qu’il avait lancé sa traque. Trois jours que ses connexions neuronales n’avaient qu’un objectif, 72 heures qu’il lui consacrait toute son énergie. Même la nuit, le peu de sommeil qu’il trouvait encore, était perturbé par l’image de ce visage.
- Vous êtes sûr de vous Wood? C’est bien votre tueur?
- C’est en tout cas son modus operandi.
- Voilà ! Regardez ça ! Je vous présente Alton Bishop aujourd’hui âgé de 57 ans. Vous en pensez quoi?
Dans le bureau du service scientifique, l’écran venait de projeter la photo d’un homme d’une soixantaine d’année. Cheveux gris, les yeux aux paupières tombantes étaient séparées par un nez épaté. Les lèvres fines surplombaient un menton étroit.
- C’est très ressemblant. Impressionnant ce logiciel de vieillissement.
- Je vous en imprime un exemplaire.
La feuille A4 entre les mains, Alen Wood, observait le portrait. Il y retrouvait les caractéristiques du visage de celui que l’on avait surnommé le tueur des balcons. À raison d’un meurtre par an, avec une régularité d’horloge suisse, il avait assassiné et mis en scène pendant vingt ans. Jusqu’à ce fameux meurtre du 15 septembre il y a douze ans. Au cours de l’enquête, un témoin avait permis de dresser le portrait robot d’un homme qu’il avait aperçu entrant sur les lieux du crime. Ce portait robot avait réveillé les mémoires d’une voisine de la victime de l’année précédente. Il avait alors été diffusé et avait permis d’identifier un individu de type caucasien d’une quarantaine d’année. Le tueur des balcons portait désormais un nom. Alton Bishop. Malheureusement il avait disparu. Personne ne l’avait revu. Il faut dire qu’il s’était écouler presque dix jours entre le meurtre et l’identification. Il avait pu quitter le territoire. Et malgré les efforts des services de police il ne pouvait être question de lancer un mandat international contre un individu dont on avait pas la preuve de la culpabilité. À cette époque Wood était un tout jeune agent. C’était sa première grosse affaire. Il avait attendu le 15 septembre suivant mais rien ne s’était finalement produit. Puis les années passèrent sans qu’aucun meurtre ne se reproduisit.
Mais Wood en était convaincu, Bishop était de retour.
L’avant veille, le corps sans vie d’une septuagénaire avait été retrouvé sur son balcon. Allongée nue sur une chaise longue. Un large ruban de satin pourpre noué autour du cou. Les ongles des mains et des pieds parfaitement peints d’un verni assorti. Comme endormie en pleine lecture, elle tenait entre les mains un exemplaire de la Bible.
Pour l’agent Alen Wood, il n’y avait aucun doute possible. Ce ne pouvait être un copy-cat. C’était signé Bishop. Tout collait. La date, un 15 septembre, les éléments de la mise en scène et l’âge de la victime. Et puis il y avait ce détail que Wood connaissait. Ce fameux détail qu’il avait relevé douze ans plus tôt.