Aux orées
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Aux orées
Aux lisières du vide, une mer s’étend brumeuse – les pieds rocheux et avides des êtres qui la piétinent.
Au soir, sur la pointe de la baie immobile et sanglante, elle s’évide, baignoire du monde, avalée par l’histoire.
Ici, quelque chose fut ; un récit s’est créé ; une ombre est morte à la lumière des consciences.
Ne reste rien des ossements, outre le sable – les plages blanches comme un squelette qui s’allonge. Entre l’eau et le ciel, rien, si ce n’est le ciel déjà.
Et je – permettez-moi – fixe les îlots, au loin comme une liberté.
L’air est sincère et coule sur mes doigts – l’âme étanche, ce fut le signe de l’oiseau qui sillonne les eaux, à la lisière de l’être.
Comme s’il fût encore permis d’y espérer : que les bateaux s’éloignent, que le passé ne fût jamais été.