

Tuer l'aède
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Tuer l'aède
La voici, ma petite Italie, sonnet dissident à la gloire des maux
Je suis Spinario, le tireur d’épine, statue de bronze au milieu des visiteurs
On m’observe sous tous les angles alors que je panse mes plaies
Je tiens la pose, et ma souffrance tait sa prose
Vous n’aurez pas ma colère, vous n’aurez pas ma pensée
Comme mes cheveux ne répondant à aucune gravité
Je resterai lisse et raide, classique, antique
Et j’en mourrai, et je naîtrai à nouveau !
Je ne suis pas qu’un e muet en fin de vers
Qu’on ne compte pas, qu’on ne prononce pas
Une tête et pas de bras, un protomé carafa
Je dessinerai des membres libres de toute entrave
Oh oui, et je cavalerai, chimère déchaînée sur des montagnes verdoyantes,
Grimpant sur les falaises brutales et vivifiantes
Je tuerai l’aède, lui ferai manger sa lyre
Je n’ai pas fini d’écrire

