C'est lourd un revolver
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C'est lourd un revolver
J'ai la pointe aiguisée
posée sur le poignet.
La lame est glacée, comme une larme gelée.
Je frissonne, me cramponne
comme je peux mais trébuche,
épuisé d'esquiver les traquenards, les embûches.
J'ai l'arme chargée
posée sur la tempe, et je rampe
au fond d'une tranchée dépourvue de lumière,
creusée de mes doigts.
"C'est lourd un revolver
quand on le retourne contre soi"
J'ai la mort impatiente posée là,
au chevet d'une vie débordante de regrets.
Elle me jauge et me toise,
tandis que j'apprivoise
cette égérie grivoise.
Si aujourd'hui je ne suis
qu'un souvenir diffus,
abandonné, mélancolique.
Et si demain n'est qu'un hier qui s'éternise,
léthargique.
Je couche ici mes dernières pensées
avant de me jeter dans la gueule des fous.
Qu'ils me dévorent pour n'avoir songé qu'à vivre
sur l'autre rive, un rêve flou dont ils me privent.
Puisqu'ici-bas point de voyage sans orages,
point d'aventure sans blessures.
Je suis Personne,
ma disparition sera tout aussi silencieuse.
qu'une feuille tombant au seuil
de l'automne.
Homme, femme, enfant, pantin de bois,
je ne serai jamais rien de tout cela.
J'ai la pointe aiguisée posée sur le poignet...
Extrait de "#Pleurnicheries - Poésies des réseaux"