La larme et la noyade
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La larme et la noyade
"Je pense souvent à toi quand je pense avoir écrit quelque chose qui pourrait te plaire. Voici. C’est de la prose, évidemment, mais de la prose moléculaire. Le « je » ne semble s’exprimer qu’au passé, et je m’efforce de fidélité envers cette tendance poétique. Encore que l’appartenance filiale que l’on m’a donnée ici m’a plus ou moins bouleversé, c’est tout ce que je puis dire. Au fond, je me désintègre, dans la larme et la noyade, le néant qui les permet, et ce bonheur nouveau dans lequel je ne sais quoi de lointain me dépoussière : je me sens vivre, je me sens d’avoir vécu. Une seule chose, pourtant, me taraude, quand j’y pense, ou quand je ne pense plus à rien : ce monde est peut-être libre. Tout peut soudainement décider d’apparaître : voilà l’angoisse. Pour l’heure, en tout cas, je me veux désintégré et appartenu, je me désintègre et j’appartiens. C’est ma manière à moi de dire non à la liberté. Car il est bon d’être heureux, et le prisonnier de son bonheur."