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À la jointure des souffles

À la jointure des souffles

Publié le 16 juil. 2025 Mis à jour le 16 juil. 2025 Poésie et chanson
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À la jointure des souffles

Être là :

À la jointure des souffles, sur la crête nue où vacille la lumière,

je me tiens — non comme on habite un lieu,

mais comme on veille un passage.

Là, seuil d’ombre et d’origine, s’ouvre la chambre intacte du Silence,

et l’invisible y dilate ses poumons de feu.

Je suis — non par droit ni par mérite —

mais par frémissement du monde en moi,

par le sursaut d’un Verbe avant le Verbe,

par le battement d’un nom que nul encore ne prononce.

Et c’est l’instant suspendu :

la corde tendue entre le cri d’avant les astres

et le silence enroulé dans la paume du réel.

Là, l’espace se cambre, le temps s’efface,

et la poussière se fait chant.

Je suis là —

dans la demeure sans murs, dans l’enceinte du possible,

à la lisière du trop-plein d’absence

où l’univers, retenant son souffle,

me fait offrande de sa brûlure nue.

Je suis là —

comme s’offre la braise à l’aube,

comme s’ouvre la paume au vent debout,

comme se donne la sève à l’arbre inversé du ciel.

Être-là,

consentir à l’écart et à la faille,

boire la verticalité du silence,

s’incliner devant le Réel comme devant un frère exilé.

Là, dans l’intervalle entre la foudre et le seuil,

je deviens l’écho du feu primitif,

et le secret me traverse comme un vent sacré.

Je ne sais plus si je suis pierre ou prière,

eau ou blessure,

mais je sais que l’astérisque du ciel me nomme.

Et la matière frémit sous mes doigts d’exil.

Et les astres, dans leur rotation muette,

m’incluent dans leur chant.

Qui consent à l’Être-là

marche sans sandales dans le feu du monde.

Il ne possède rien,

sinon l’humus d’une étoile ensevelie dans ses fibres,

et le désir qu’un cri d’aube

s’élève du fond du gouffre comme une bénédiction.

Il ne sait rien,

sinon que tout recommence à l’endroit même du silence.

Et nulle demeure ne fixe la splendeur,

nul regard ne saisit la lumière d’origine.

Il faut veiller —

à genoux dans la brume du sans-nom,

offrant sa nuit au parturient du monde,

car toute lumière naît du creux.

C’est du gouffre que vient le chant,

et du silence que germe le feu.

Je suis là.

Non pour comprendre, mais pour laisser venir.

Non pour saisir, mais pour épouser la lente germination de l’invisible.

Là, je dépose ma forme sur le rivage sans rive.

Là, je deviens silence qui veille,

poussière offerte à l’appel du tout.

Là, je suis l’étoile en marge —

et l’ombre fraternelle d’un Dieu sans contours.

Et c’est là que tout recommence.

Là que la présence se creuse pour enfanter le chant.

Là que le mystère, en nous,

recompose l’unité des mondes.


Toi qui marches au bord du monde avec l'ombre en héritage

et la lumière pour seul viatique —

ces mots ne répondent à rien,

ils ne sont qu'un gué dans l’attente.

Une halte, peut-être,

où l’on apprend à n’être rien

pour accueillir tout.

Ici, les mots ne cherchent pas à dire :

ils veillent.

Ils écoutent la blessure du silence

et s’accordent au pouls d’un mystère plus vaste que nous.

Tu n’y trouveras ni clé, ni certitude —

mais un feu calme sous la cendre,

et peut-être

un seuil à franchir.

Car Être là,

c’est déjà consentir à la lumière,

même si elle vient du fond de la nuit.


#Poésie #Poème


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