Chapitre 3 : une étrange sensation
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Chapitre 3 : une étrange sensation
Un réveil lent, après une bonne nuit de réflexion. Ses yeux s'ouvraient lentement, faisant apparaître sa jolie couleur noisette. Le soleil pointait le bout de son nez avec déjà beaucoup d'ardeur. Le gémissement à peine perceptible à l'oreille, d'une Sarah à moitié endormie. Elle maudissait presque ce rayon lumineux réchauffant son visage, coupable de l'obliger à sortir de son rêve. La discussion de la nuit dernière remontait à la surface. Elle mit son coussin sur sa tête en remettant à plus tard sa sortie de lit. Mais, prenant son courage à deux mains, elle se leva d'une traite pour se préparer à sortir. Sarah voulait revoir cet homme. De plus, c'était l'heure du petit-déjeuner commun. Ne voulant plus cogiter seule, elle préférait se confronter à la source. Le moment idéal pour échanger autour de victuailles.
Une fois sur place, la jeune femme scrutait les environs à la recherche de Victor, son poseur d'énigmes. Elle pensa au fait que cet espiègle dormait encore après une bonne cuite au rhum. Tant pis, elle allait bien profiter de tout ce qu'il y aurait devant elle. Bien installée, elle admira tous les présents sur la table. Du bon lait frais extrait le matin-même, rafraichissement bienvenu par ce temps chaud, du fromage de chèvre, produits tous les deux d'une ferme à proximité de la pension. Quelques biscottes tartinées de miel traditionnel, ou de confiture de figues conservée dans la cave. Des croissants faits-maison, des petits biscuits, et des mini-gâteaux crémeux pour les plus gourmands. Sarah ne se priva pas de les engloutir majestueusement.
Une fois ce petit-déjeuner copieux terminé, elle repensa une nouvelle fois à cet homme, à ses paroles, à ses actions. Prenant son courage à deux mains, elle demanda aux responsables des lieux s'ils n'avaient pas vu Victor. Ils répondirent respectueusement qu'il avait dû partir en urgence ce matin-là, en déposant un petit mot d'excuse à son intention, si l'envie lui prenait de le revoir. Se retenant de faire la moue face à ce départ précipité, elle le récupéra en les remerciant, d'un sourire un peu forcé. Elle pensait récupérer un bout de papier déchiré et écrit à la hâte, avec une écriture à peine lisible. Il n'en était rien. C'était un papier très doux au toucher, une écriture soignée, accompagné d'un parfum enivrant :
« Chère Sarah,
Je suis navré de vous quitter de la sorte, sans n'avoir pu converser davantage avec vous. À mes yeux, vous êtes une femme si intéressante, si intrigante, que j'aurais voulu prolonger ce moment. Malheureusement, j'ai des obligations professionnelles, et je me dois de les respecter. Vous m'avez parlé de la destination de vos vacances à notre réunion de bienvenue. Je tiens à vous inviter à l'hôtel quand vous serez sur place. C'est le seul de la région, vous ne pouvez pas le rater. Si le cœur vous en dit, à une prochaine fois. Je vous souhaite un excellent séjour dans cette magnifique pension familiale.
Victor. »
Sarah s'émerveillait de la sensation que lui procurait ce simple mot d'excuse. Elle se demandait pourquoi un tel langage dans cet écrit. C'est comme si deux personnes d'un autre temps, d'un autre monde, se rencontrait pour la première fois. Même si la réalité n'était pas si éloignée. Désireuse de profiter du temps qu'il lui reste en ce lieu, elle se reposa et rêva, le long de son séjour. Mais loin de vouloir s'en tenir à cette histoire, elle tenta néanmoins de continuer ses petites habitudes sensuelles. Une passion ne voulait pas dire qu'il fallait absolument faire sa vie avec une personne à peine rencontrée. Ses charmes resteraient sur le qui-vive, tant qu'elle ne serait pas sûre de ce qu'elle ressent.