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The Movie Remains Cult

The Movie Remains Cult

Publié le 18 juil. 2019 Mis à jour le 25 sept. 2020 Musique
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The Movie Remains Cult

Installez-vous confortablement dans votre fauteuil favori, servez-vous un verre et prenez un acide. Vous en aurez besoin car on s’attaque à The Song Remains the Same, film complètement barré captant trois concerts mythiques de Led Zeppelin au Madison Square Garden.

Ils sont alors à leur apogée, nous sommes alors en 1973. Plant en jean moulant, Page la LesPaul descendue aux genoux, John « Bonzo » Bonham, inventeur du riff à la batterie, et John Paul Paul Jones, dit « Jonesy », alternant clavier et basse comme personne. La dream team est au complet et dans les meilleures dispositions.

 

Mais The Song Remains the Same, ce n’est pas juste la captation de trois concerts de légende. Ce ne serait pas Led Zeppelin. C’est un live entrecoupé de scènes plus ou moins compréhensibles qui se veulent à l’image de chacun des membres du groupe. On y retrouve donc, Jimmy Page en mage en quête de la vérité ultime (Gandalf avant l’heure ?), John Bonham, fidèle à ce qu’il aime, tantôt fermier, tantôt biker. Plant se voit en preux chevalier tandis que Jonesy est en quête du haricot magique. Peter Grant, manager mythique du groupe opte pour le style gangster, trafiquant à la Al Capone.

 

Déconcertant, intrigant, à la limite du rationnel, ce long métrage se veut expérimental. Sur scène quand John Paul Jones entame No Quarter par exemple. Effets de lumière, fumée épaisse, clavier nuageux, on atteint le mystique. La pédale Wah Wah de Jimmy Page, lancinante, l’ombre et la lumière. On touche à l’intouchable. Led Zeppelin dans toute sa splendeur. Nous voilà dans une autre dimension. En une note, Jonesy change d’époque, voyage jusqu’à la Renaissance où il joue sur un imposant orgue.

Quelques minutes plus tard c’est Jimmy Page qui voyage, comme évoqué plus haut, en mage. Là encore, l’expérimentation atteint des sommets. On voit le visage du mage vieillissant rajeunir à vue d’œil et on reconnaît enfin le guitariste. Superposition de plans les uns sur les autres, effets miroirs, couleurs inversées, le film explore les recoins du cinéma pour proposer une expérience musicale inédite.

Jimmy Page, requin de studio, innovateur musical, veut que l’expérience des spectateurs durant le concert soit exceptionnelle. À l’époque, les salles de concert étaient équipées de trois enceintes. Page a la bonne idée d’en vouloir cinq. « On a mixé le son pour cinq haut-parleurs et on a fourni deux enceintes supplémentaires à l'arrière du théâtre » explique Jimmy Page dans l’ouvrage Conversations avec Jimmy Page de Brad Tolinski. C’est beaucoup plus immersif et surprenant pour le public. Il peut par exemple entendre les solos de batterie de Bonzo au dessus de sa tête ou voyager au gré du son extraterrestre de la guitare quand Page en joue avec un archet sur Dazed and Confused. La mélodie se déplace d’enceinte en enceinte dans toute la salle.

Je-m’en-foutiste comme le rock n’ roll, The Song Remains the Same a atteint le statut de film culte tant il saisit l’essence du groupe qui était si dur à voir en concert à l’époque. Il nous replonge dans les seventies, montrant l’âge d’or du rock aujourd’hui révolu — sniff —, l’âge d’or d’un groupe qu’on rêve de voir se reformer. On se console alors avec ce live unique, magistral, pompeux, parfois bancal, expérimental, dont on ne peut se lasser.

 

Toutes les images proviennent du film The Song Remains the Same (Swan Song) . 

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