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L'histoire de la sneaker

L'histoire de la sneaker

Publié le 28 juil. 2020 Mis à jour le 28 juil. 2020 Mode et beauté
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L'histoire de la sneaker

Le terme « sneakers » fait aujourd’hui partie du quotidien. Il est employé autant par les amoureux de streetwear que par les marques et les distributeurs tels que Chausport pour désigner une catégorie de chaussures inspirées des modèles conçus pour le sport et destinées à un usage de tous les jours. Appréciées avant tout pour leur style et leur grand confort, ces sneakers sont donc en résumé des baskets adaptées aux contraintes du quotidien, quels que soient l’environnement et le contexte dans lesquels elles sont portées. Pour les choisir, les acheteurs n’accordent d’ailleurs souvent pas d’attention à leurs caractéristiques techniques, leur principale préoccupation étant de soigner leur look.

Mais avant d’être ce phénomène de mode dont nous avons tous (ou presque) été victimes au moins une fois, les sneakers ont connu bien d’autres utilisations. Nous vous proposons de les découvrir dans ce nouveau guide grâce auquel vous pourrez tout savoir sur leur histoire, de leur apparition au 19e siècle jusqu’à la sortie des toutes dernières paires qui vous attendent sur le site et dans l’ensemble des magasins Chausport.

Comment les sneakers sont-elles devenues un phénomène de mode ?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les sneakers ne sont pas apparues dans les années 1980 avec l’émergence du hip-hop. Si ce courant a sans contestation favorisé la naissance du phénomène, elles datent en réalité de la fin du 19e siècle.

La naissance des semelles en caoutchouc

A cette époque, l’utilisation du caoutchouc par les industriels s’intensifie et se diversifie. Elle va progressivement s’étendre de l’automobile à de nombreux autres secteurs, dont les chaussures. Parmi les initiateurs de cette véritable révolution figure la « United States Rubber Company », plus connue de nos jours sous le nom Uniroyal. Dès sa création en 1892, celui-ci va scinder ses différentes activités relatives au travail du caoutchouc dans des divisions spécifiques. Constituée initialement de plus d’une trentaine de marques, celle dédiée à la fabrication de chaussures, baptisée Keds en 1916, va connaître une forte croissance grâce au succès de ce qui reste considérée comme la toute première paire dotée d’une semelle flexible.

 

 

Commercialisée à partir de 1917, cette paire marqua les esprits autant par son confort que sa discrétion assurée par cette fameuse semelle en caoutchouc surmontée d’une tige en toile. Cette association de matières permettait effectivement de se déplacer sans faire de bruit, si bien que la chaussure fabriquée par Keds fut vite surnommée « sneaker » - de l’anglais « to sneak on » qui signifie « approcher par surprise ». Si nous étions bien loin des sneakers sous leur forme actuelle (cf. publicité de Keds ci-dessus), Converse créera la même année une paire plus proche des modèles contemporains : la Check Taylor All Star.

 

Nées toutes les deux à la fin de la Première Guerre mondiale, la chaussure de Keds et celle de Converse connaîtront un destin étroitement lié à celui de la politique. Aussitôt le conflit terminé, les pays les plus touchés, à commencer par l’Allemagne, le Japon et l’Italie vont inciter leurs citoyens à pratiquer régulièrement de l’exercice physique, pas uniquement pour rester en forme, mais également pour se préparer à un éventuel nouveau conflit. Cette mesure se soldera par l’appropriation des baskets par certains partisans des courants fascistes qui prirent l’habitude de se réunir pour faire du sport. Et pour cela, quoi de mieux que des baskets ?

Inutile de préciser que l’image des sneakers va en être sérieusement entachée, d’autant plus qu’elles furent adoptées entre temps par toute sorte de délinquants et criminels dont les plus poignants faisaient partie de la mafia.

 

 

Les sneakers en tant que symbole contestataire

A l’approche de la Seconde Guerre mondiale, leur association à la politique franchira un nouveau cap. Lors des Jeux Olympiques de Berlin en 1936, les performances de Jesse Owens feront rager Adolf Hitlher. Alors qu’il courait avec des chaussures conçues par Adi et Rudolf Dassler, l’athlète d’origine afro-américaine triomphera sur 100 mètres, le saut en longueur, 200 mètres et le relais 4x100 mètres. Un beau pied de nez au leader du régime nazi sous les yeux duquel Owens accompli ses performances.

A la fin de la guerre, pendant laquelle l’armée réquisitionnera le savoir-faire et les ressources des deux frères pour faire fabriquer les bottes de ses soldats, les sneakers deviendront un symbole de contestation contre la ségrégation qui sévissait à la fois aux Etats-Unis et dans le reste du monde. Aux JO de Mexico en 1968, les coureurs américains Tommie C. Smith et John Carlos termineront respectivement 1er et 3e du 200 mètres. A leur montée sur le podium, ils lèveront leur poing gauche ganté et retireront leur paire de PUMA Suede, symbole de leur appartenance au mouvement Black Panther.

 

 

Avec cet événement majeur de l’histoire des sneakers, les années 60 resteront à jamais celles de la PUMA Suede. On en oublierait presqu’alors que les trois modèles les plus emblématiques d’adidas verront également le jour pendant cette décennie. Fondé en 1939 par Adi Dassler, le frère de udolph et créateur de PUMA, adidas sortira la Stan Smith en 1964. La basket, qui portera d’abord le nom du tennisman français Robert Haillet avant d’adopter celui de Stanley Smith en 1978, ouvrira la voie à la Superstar et à la Gazelle que l’équipementier allemand lancera officiellement en 1968. Nike ensuite rejoindra les frères Dassler sur le marché de l’athlétisme en y introduisant sa Cortez en 1972.

Une ascension parallèle à celui du basketball

La rivalité entre adidas et PUMA se poursuivra outre-Atlantique sur les parquets de la NBA. La marque aux trois bandes y percera avec sa Superstar portée par près de 75% des joueurs de la franchise au terme de ses premières années de commercialisation. Avec son célèbre « shell-toe » à l’avant et son talon rehaussé offrant une protection parfaite du tendon d’Achille, elle séduira des stars telles que Kareem Abdul-Jabbar, qui troquera sa paire de Pro-Keds pour celle d’adidas. La marque au trèfle, rejointe par PUMA et sa Clyde en 1973, vont mettre fin à la suprématie de Keds et de Converse sur la NBA. Elles seront une nouvelle fois rejointes par Nike qui prendra l’ascendant sur tous ses concurrents dès le lancement de sa mythique Air Force 1 en 1982.

1982, c’est aussi l’année de la sortie de la Reebok Freestyle, la toute première paire exclusivement pour femme. Elle était destinée à la pratique de l’aérobic.

Du mythe, Nike passera à la légende, et ce seulement deux ans plus tard. C’est en effet en 1984 que la firme de l’Oregon a signé son fructueux contrat avec le basketteur Michael Jordan. A peine ses débuts professionnels effectués, le numéro 23 des Chicago Bulls se verra proposer une paire à son effigie : la Air Jordan 1. Sortie en 1985, elle sera au départ interdite par la NBA parce qu’elle ne respectait pas le code vestimentaire imposé par la franchise. Celle-ci exigeait que les joueurs portent des baskets blanches. La Air Jordan 1, elle, arborait les couleurs blanche, rouge et noire de l’équipe des Chicago Bulls dans laquelle il évoluait. Une amende de 5 000 dollars lui fut donc infligée pour chaque match officiel joué avec cette paire pourtant bannie. Nike s’engagea à régler cette amende pour continuer à voir la Jordan 1 sur les parquets, ce qui fit couler beaucoup d’encre et accéléra son ascension dans le basketball. Pour en savoir plus, voici l'histoire des Nikes Air Jordan.

 

 

L’influence de la culture hip-hop

A peine débarquées dans les playgrounds, les baskets s’installeront à proprement parler dans la rue. C’est là que la culture hip-hop aura la plus grande influence, dans un premier temps auprès des amateurs de breakdance parfois rassemblés dans des groupes appelés « B-Boys ». Pour s’adonner à cette danse à mi-chemin entre l’art et le sport, ils auront besoin d’une paire de chaussures capable de leur garantir une excellente stabilité et de leur offrir un style conforme à un code vestimentaire spécifique. Séduits par son épaisse semelle et ses multiples coloris, ces B-Boys jetteront leur dévolu sur la PUMA Suede qui est resté LA chaussure de breakdance de référence. Puis viendra l’heure de gloire de la Superstar d'Adidas que les rappeurs du groupe Run D.M.C. propulseront au sommet. Fans incontestables de la basket qu’ils portaient en tout temps, au point de lui dédier un titre intitulé « My adidas » en 1986, ceux-ci se verront proposer un contrat de sponsoring par l’équipementier suite à l'un de leurs concerts au Madison Square Garden où ils convièrent un représentant de la marque.

 

 

Les années 90 ou l’ère du running

En plein boom, le basketball ne fera pas oublier à Nike que c’est avec l’athlétisme qu’elle est sortie de l’ombre d’Onitsuka Tiger en 1971 (cf. guide dédié à l'histoire de Nike). Après avoir conquis les parquets avec la Air Force 1 puis avec la Air Jordan 1, Phil Knight et Bill Bowerman, ses fondateurs, se reconcentreront ainsi sur leur sport de prédilection : la course à pied. Ils confieront dans cette optique à Tinker Hatfield la création d’une paire à la fois moderne et évidemment adaptée à la pratique du running pour leur permettre de se repositionner dans ce secteur. Le designer, embauché en tant qu’architecte d’intérieur, accomplira sa mission avec brio. La Air Max 1, sera le premier succès d’une longue série amorcée en 1987 à laquelle la firme de l'Oregon rend désormais hommage chaque année au cours du Air Max Day. Résolument futuriste avec sa bulle d’air laissant entrevoir la technologie d’amorti Air-Sole, elle précédera notamment la Air Max 90 et la Huarache, sortie quant à elle en 1991.

Bien qu’elle soit à l’origine de cette révolution de l’air amorcée dès la fin des années 70 avec la Tailwind, Nike ne sera pas le seul acteur à surfer sur cette technologie. En 1989, Reebok va elle aussi sortir une chaussure dotée d’une semelle composée d’air pour en améliorer l’amorti : la Reebok Pump. Conçue avant tout pour le basketball – sa promotion fut d’ailleurs confiée à Dominique Wilkins, l’ailier emblématique des Hawks d’Atlanta – la Pump reste l’un des plus gros succès de la firme rachetée par adidas en 2005. En plus de son système d’amorti similaire à celui de la Air Max, la Pump proposait une fonctionnalité supplémentaire de gonflage et de dégonflage du coussin d’air pour ajuster le degré d’amorti.

Même si elles arborent des formes et intègrent des technologies en tous points similaires à celles utilisées par les athlètes, desquelles elles sont d’ailleurs directement inspirées, toutes ces baskets sont aujourd’hui portées exclusivement à la ville. Et ce sont elles que l’on qualifie désormais de « sneakers ».

 

Source de l'article: CHAUSPORT'

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