

La vie, comme elle vient
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La vie, comme elle vient
(À deux de mes petits enfants nés le même jour, cousins jumeaux en quelque sorte)
Les bébés sont là
Prêts à jeter leur cri sur le sein de leur mère
Prêts à ouvrir les yeux sur leur jolie maman,
A découvrir le Monde en tâtonnant un peu,
A fermer leurs paupières au toucher du tétin ;
Prêts à prendre en leurs mains ce jeu sérieux et drôle
Qui s’appelle la vie.
Oui, venez empêcher de trop nous endormir
Et d’oublier qu’un jour nous avons été vous ;
Venez nous empêcher
D’oublier nos nounours aujourd’hui dispersés
Aux quatre vents ;
D’oublier la tendresse et d’oublier le temps
Où ceux qui nous aimaient nous donnaient tant de joies.
D’oublier la cour de l’école
Où j’entends encore, vers dix heures,
Les cris des filles sous les platanes,
De l’autre côté du mur ;
D’oublier l’escargot, étrange


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