Chapitre 8 - Les flics débarquent !
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Chapitre 8 - Les flics débarquent !
Conrad appréciait cette école. Pour une fois, il n’était pas harcelé par d’autres élèves, et s’était même fait une amie. Le dimanche fut consacré en grande partie à du repos pour les élèves, et la majorité en profita pour donner des nouvelles à leurs proches par messages ou par appels.
Le lundi, les cours reprirent avec une heure de mathématiques suivie d’une heure de français. Après la pause, ils rencontrèrent le professeur Cartier dans la salle 12, qui enseignait la géographie. C’était un homme au visage accueillant et sympathique, avec de courts cheveux bruns en bataille. Il semblait mettre beaucoup d’énergie dans son cours, mais avait également du mal à garder le calme dans sa classe.
Le cours devait durer une heure et demie, et c’était le professeur Legrand qui continuait avec de l’histoire. Contrairement à son collègue, il était d’un sérieux tellement glacial que personne n’osa même poser une question pendant sa leçon. Son visage était anguleux et austère, et son crâne rasé aurait pu lui donner l’air d’un agent secret du FBI dans une série télé.
Lentement, Conrad commençait à cerner les caractères de ses enseignants qui, de leur côté, entamèrent une distribution de devoirs plutôt légère. Le mercredi de la semaine donna lieu au premier cours de sport de l’année. Comme demandé par Holmes à la fin du premier cours de maîtrise des pouvoirs, les élèves allèrent directement aux vestiaires après avoir laissé leurs sacs dans la classe 29.
Cependant, ce qui n’avait pas été noté sur leur horaire était le fait qu’ils partageaient ce cours avec une classe de deuxième année.
Lorsqu’ils retrouvèrent leur professeur devant le gymnase, il donna simplement comme explication qu’il se fichait qu’ils aient un an de différence, puisqu’ils allaient tous courir de la même façon.
Le cours fut plus normal que prévu : Holmes semblait moins les prendre de haut, bien qu’il en avait comparé certains avec des limaces dans le coma. Après un échauffement de jogging ordinaire, ils eurent une course relais autour des gymnases, arbitrée par leur enseignant. Ce dernier sembla réellement s’amuser lorsqu’ils firent une partie de baseball, puisqu’il lançait la balle. Les classes étaient mélangées, et Conrad apprécia de se retrouver dans la même équipe que Diane et Aloïs. Les plus âgés s’étaient montrés encourageants et motivés, et même Holmes était étonnamment impliqué.
Un quart d’heure avant la fin du cours, ils purent s’étirer et se détendre, et purent même un peu parler, avant d’avoir leur après-midi de libre.
Conrad s’habituait lentement à son rythme scolaire, à ses professeurs et à la routine de sa nouvelle vie. Il prit aussi l’habitude d’aller aider son père à l’infirmerie quand il avait un peu de temps libre.
Malgré tout, il conservait une certaine frustration des cours de maîtrise : même après trois semaines, il n’avait toujours pas réussi à activer son pouvoir. Autour de lui, ses camarades s’en sortaient de mieux en mieux. Aloïs y était parvenu également : lorsqu’il avait prononcé le nom de son don, un objet était tombé sur sa tête. Il s’agissait d’un casque audio sans fil. Le même modèle que celui imprimé sur son t-shirt. Ce dernier avait justement disparu du vêtement.
Ce qui avait étonné le rouquin plus d’une fois, c’était que certains pouvoirs bruyants comme celui de Holmes ou même Jules n’affolaient pas le village d’Ayrith. Pourtant lors du dernier cours de maîtrise du mois de septembre, il avait vraiment cru que l’école avait frôlé le désastre.
Ce vendredi-là, le ciel était couvert d’une épaisse couche de nuages gris. L’automne qui avait commencé depuis peu montrait déjà un début de météo mauvaise. Mais la menace de pluie n’avait pas empêché leur professeur de faire cours en extérieur. Une bonne moitié des élèves essayaient toujours d’activer leur pouvoir, tandis que les autres les découvraient et cherchaient comment ils fonctionnaient. À présent, répéter en boucle le même nom ne semblait plus embarrasser qui que ce soit.
Essayant de rester concentrer sans faire attention à ses camarades, Conrad continuait de se demander ce qu’il faisait mal pour que son pouvoir ne s’active pas. Il avait cessé depuis longtemps de compter ses tentatives, mais ni Diane ni Aloïs n’avaient pu le conseiller.
— Eh, Conrad ! appela la jeune fille, mi-admirative, mi-stupéfaite. Tu planes !
Le rouquin secoua la tête pour ne pas se laisser distraire.
— Je ne suis pas sous drogue, marmonna-t-il.
— C’est pas ce que je voulais dire ! reprit son amie avec impatience. Tu voles !
Le garçon tourna la tête vers elle, et remarqua qu’elle était bien plus petite que lui. La raison en était simple : il flottait à près d’un mètre cinquante au-dessus du sol. Lorsqu’il remua le pied dans le vide, il prit réellement conscience que c’était réel.
La brève sensation de fierté qu’il avait ressentie fut immédiatement balayée par son vertige. Il jeta un regard paniqué en dessous de lui, puis tout autour.
— M-monsieur ! appela-t-il sans dissimuler la peur qui lui tordait les tripes. Monsieur !!
— Quooii ? s’impatienta Holmes en se retournant.
Cependant, en voyant un de ses élèves suspendu dans les airs, ses sourcils se haussèrent.
— Quatre cours pour y arriver, mais c’est une amélioration, déclara-t-il en esquissant un sourire.
— C-Comment je f-fais, balbutia Conrad en remuant inutilement les bras, comment je fais pour d-descendre ?
— Désactive ton pouvoir, répondit simplement l’adulte en haussant les épaules.
— Mais je s-sais pas…
— Imagine dans ta tête que ton pouvoir s’annule et que tout revient à la normale.
Incapable de penser convenablement, l’étudiant tenta pourtant de mettre en application ces instructions qu’il n’avait comprises qu’à moitié. Pourtant, à sa plus grande horreur, il s’éloigna encore plus du sol. La seule chose qu’il put faire fut de s’accrocher à une branche d’arbre pour ne plus monter.
— J’ai dit « annuler » pas « amplifier » ! s’énerva Holmes.
— Aidez-moi ! hurla le rouquin avec désespoir.
— Dit-il à un boiteux, grogna son enseignant en désignant sa canne.
Au même moment, une sonnerie de téléphone retentit, et l’adulte sortit son portable de sa poche avant de décrocher.
— Ouais ? lança-t-il sur le ton de l’interrogation.
— Monsieur ! intervint Diane en regardant toujours son ami. Qu’est-ce qu’on peut faire ?
— Bouclez-là deux secondes ! Tu disais, Ludo ? continua-t-il à l’adresse de la personne qui l’appelait. Quoi ?! C’est une blague ?
Cette fois, Holmes jeta un bref regard sur l’élève en détresse, manifestement contrarié.
— OK, j’ai compris. Merci d’avoir prévenu.
Il raccrocha et fourra rapidement son téléphone dans la poche de son pantalon.
— Les flics viennent par ici, les bruits ont fini par les faire réagir, déclara-t-il en parlant plus rapidement que d’ordinaire à sa classe silencieuse. Étant donné que nos dons doivent rester secrets, hors de question de leur dire quoi que ce soit là-dessus. Vous allez faire comme si vous étiez en cours de sport, et vous me laissez les remballer. Étirement et que ça saute.
— Et pour Conrad ? s’angoissa Aloïs. Qu’est-ce qu’on fait ?
— Un volontaire pour aller le chercher et le faire redescendre ? interrogea Holmes.
— Je veux bien, se proposa Diane. Voici mon pouvoir : Bête du Gévaudan !
L’immense loup-garou bleu électrique surgit dans son dos. Ses pattes avant suivaient exactement le mouvement des bras de la jeune fille. Celle-ci leva la main en l’air et serra le poing dans le vide. Les doigts griffus de la bête se refermèrent sur une branche épaisse. En pliant le bras, elle put se hisser jusqu’à la hauteur de Conrad. Elle le prit par le bras, et comme si le garçon ne pesait rien, elle put le remettre les deux pieds sur la branche.
— M-merci, souffla son ami, tremblant de tous ses membres. On peut retourner sur le plancher des vaches maintenant ?
Diane s’apprêtait à acquiescer d’un signe de tête, mais elle croisa le regard de Holmes. Ce dernier lui désigna l’entrée du bois d’où provenaient des voix. Comprenant que les policiers étaient déjà là, son étudiante leva les mains, comme pour lui demander quoi faire. L’adulte sembla réfléchir, avant de désigner le bois derrière eux.
— On va aller un peu plus loin avant de descendre, murmura la jeune fille à son ami. Ça ira ?
— Tant que je ne vois pas ce qu’il y a en bas, répondit le rouquin.
— Alors, accroche-toi à moi et ferme les yeux…
Bien que Conrad ne soit pas du tout à l’aise, il passa ses bras autour du cou de son amie et serra les paupières. Au moment où il s’éloignait, le vent agitant ses cheveux, il entendit des voix derrière lui.
— Ah, monsieur Holmes ! lança un policier. Nous vous cherchions…
— Tiens donc, répondit l’intéressé avec lassitude. Pourquoi ? J’ai fait quelque chose de mal ?
— Ça va ? interrogea Diane à voix basse.
— Bof, grommela le rouquin. On descend bientôt ?
— Je pense qu’on est assez loin, approuva la blonde en s’arrêtant sur une branche.
Conrad la lâcha et rouvrit les yeux. Ils étaient perchés à près de dix mètres de haut. Son envie de nausée revint au grand galop et il sentit que sa tête lui tournait. Il fit un pas en arrière avant de se rappeler qu’il n’était pas sur la terre ferme. Du moins, pas encore.
L’adrénaline monta en lui de manière exponentielle en voyant la chute qui l’attendait. Il se briserait sans doute les os en tombant ! Pourtant, une douleur à la jambe le poignarda avant même qu’il ne touche le sol. Il se balança quelques instants, la tête en bas à seulement un mètre du tapis de feuilles mortes.
— Je savais pas que tu étais si pressé, se moqua Diane avec soulagement.
En levant la tête pour la regarder, il vit son amie, suspendue par une patte de loup à l’arbre, l’autre patte ayant attrapé sa cheville. La blonde se laissa glisser contre le tronc jusqu’à arriver sur le plancher des vaches, avant de reposer délicatement Conrad. Le rouquin s’assit sur le sol, le cœur battant avant de jeter un regard sur sa jambe. Son pantalon avait été déchiré par les griffes de la bête et sa peau était entaillée, laissant le sang s’écouler le long de la blessure.
— Je suis vraiment désolée, soupira Diane en lui tendant une main, tandis que son pouvoir se dissipait. Dans la panique, j’ai pas fait attention…
— Ne t’en fais pas, la rassura son ami en se relevant avec son aide. Merci de m’avoir empêché de me fracasser le crâne. Je pense que je devrais aller voir mon père…
Sa camarade l’aida à marcher, et ils retournèrent en direction de la clairière. Au fur et à mesure, ils entendirent de plus en plus distinctement les agents et Holmes.
— Écoutez, soupira un des policiers avec impatience, je sais que vous êtes le professionnel dans l’art de faire celui qui ne sait rien. Mais ces bruits perturbent vraiment le village !
— Je ne suis que professeur de sport, marmonna le professeur qui semblait perdre en politesse, pas Inspecteur Gadget. Qu’est-ce que vous croyez ? Que je pousse mes élèves à la torture au point qu’on les entend hurler jusqu’en bas de la colline ?
— Je ne dis pas ça, souffla le flic en passant une main lasse sur son visage. Juste que ça me semble impossible que vous…
— Messieurs, l’interrompit Holmes d’un ton décidé, ce n’est pas que votre présence perturbe mon cours, mais c’est tout comme. Si vous avez un problème, allez voir le directeur, moi, je dois m’occuper de ma classe !
— Bon, très bien, abandonna l’agent. Juste une dernière question : que vous est-il arrivé à la jambe ?
— Je ne vois aucun rapport avec ce que vous reprochez à l’école, grimaça l’adulte. Une simple opération, mais j’ai remarché trop vite.
En tournant la tête, il vit ses deux élèves manquants revenir et esquissa un sourire, comme ravi de trouver un autre sujet de conversation.
— Alors, Morris, on s’est perdu pendant la course ? lança-t-il à l’adresse du rouquin.
— Monsieur, il faudrait l’amener à l’infirmerie, il s’est blessé, répondit immédiatement Diane en essayant de dissimuler la nuance de culpabilité dans sa voix.
— Qu’est-ce qui t’est arrivé, petit ? interrogea le flic en haussant un sourcil soupçonneux.
Conrad réfléchit rapidement à une excuse pour ne pas dire qu’un loup-garou bleu géant l’avait empêché de mourir le crâne explosé sur le sol.
— Ce n’est rien, assura-t-il avec un sourire un peu crispé. Je n’ai pas vu une racine en courant, et je suis tombé un peu brutalement…
— Vous n’êtes pas allé le chercher ? s’étonna le deuxième policier à l’adresse de Holmes.
Ce dernier le considéra froidement du regard.
— Je trouve votre humour on ne peut plus douteux, siffla-t-il. Je boite. C’est pour ça que c’est Weber qui est partie le chercher. Morris, file à l’infirmerie avant de te vider de ton sang. Sinclair, lança-t-il à l’adresse d’Aloïs, accompagne tes copains, et au passage, tu montreras à ces messieurs le bureau de Mac.
— Tu t’es mis dans un bel état, constata Evan en posant une main sur la jambe blessée de Conrad.
La sonnerie de fin des cours avait retenti depuis plusieurs minutes. Conrad, accompagné par son amie avait rejoint l’infirmerie. Il n’avait pas fallu longtemps à Aloïs pour les rejoindre.
— Désolée, j’ai paniqué, s’excusa Diane, particulièrement mal à l’aise.
— Oh, ne t’en fais pas, répondit le médecin avec un sourire. Les pouvoirs peuvent être autant des avantages que des dangers. Voici mon pouvoir : Second Souffle !
Une lumière blanche entoura sa main, avant de recouvrir la blessure de son fils. Celle-ci se referma lentement, ne laissant plus que le sang qui s’était déjà écoulé sur sa jambe.
— Wouaw ! s’enthousiasma Aloïs avec admiration. Il est trop cool, votre pouvoir ! C’est hyper pratique !
— Ces policiers sont de véritables plaies, soupira Evan en passant une main dans ses cheveux. À chaque fois, il faut leur répéter le même baratin.
— En même temps, je trouve ça étrange qu’on ne s’entraîne pas à la maîtrise des pouvoirs à l’intérieur du gymnase ! fit remarquer Conrad avec une grimace. Ce serait plus discret, non ?
— Avant, c’était exactement ce qu’on faisait, sourit son père avec amusement. Mais lorsque j’étudiais ici, il y avait un élève qui était une véritable catastrophe ! Il avait un pouvoir dévastateur, qu’il ne contrôlait pas du tout. Il a endommagé le gymnase, a fait tomber des murs, abimé le plafond ! Et ces dons étant plus fréquents qu’on ne le pense, le professeur a décidé de donner cours en extérieur. Quand il a repris le poste, Holmes a continué de procéder comme ça. Par exemple, si le pouvoir de Diane s’emballait, elle pourrait facilement détruire des bâtiments…
Le praticien se leva du bord du lit et ouvrit un placard. Il fouilla quelques secondes à l’intérieur, avant d’en ressortir une petite boîte qu’il lança en direction de son fils.
— C’est des antidouleurs, au cas où, expliqua-t-il. Mon pouvoir referme la blessure, mais avec les terminaisons nerveuses un peu secouées, tu peux encore avoir mal dans la journée.
— C’est normal si j’ai mal partout ? interrogea Aloïs en passant une main dans sa nuque ?
— Apparemment, quand on utilise nos pouvoirs, oui, répondit Diane avec un sourire.
— Vous pouvez y aller, lança Evan. N’oublie pas de prendre une bonne douche, Conrad.
— Sans rire ? ricana le rouquin avec un rictus amusé en regardant sa jambe encore couverte de sang. À plus tard, papa !
Il se leva du lit, bougea légèrement la jambe, et ne ressentit plus aucune douleur. Il adressa un signe de la main au médecin et repartit avec ses amis.
— J’ai l’impression d’avoir des articulations en plomb, grommela le blond en massant son épaule douloureuse.
— Eh ! s’exclama Diane en s’arrêtant brutalement. On a oublié nos affaires dans la classe 29 ! Faudrait peut-être aller les chercher !
Ils reprirent les escaliers pour monter au deuxième étage. En arrivant dans la salle, ils remarquèrent que les sacs des autres élèves n’étaient plus là. Récupérant le sien, Conrad retourna dans le couloir. Mais au moment de redescendre les marches, il fit une découverte presque anodine.
Un simple papier qui traînait sur une marche.
Le rouquin le ramassa, et en le retournant, il constata qu’il s’agissait d’une lettre.
— C’est quoi ? demanda la blonde en rejetant sa tresse en arrière.
— Je sais pas, je viens de la trouver, répondit son ami en haussant les épaules.
— Il y a quoi écrit dessus ? interrogea Aloïs en regardant par-dessus son épaule.
« Fou,
Tu as brillamment accompli ta dernière mission, je t’en félicite ! Cependant, ce n’était que la seconde étape de ton but. Nous avons encore du travail. Étant donné la complexité de cette tâche, tu pourras demander de l’aide à Trace.
Cette année, nous touchons au but, et c’est grâce à toi. Tu t’en doutes, Fou, mais je me permets de te rappeler ta nouvelle mission : tu dois éliminer cet individu le plus vite possible !
Cet homme représente une véritable menace pour nous, autant à cause de ce qu’il sait sur nous qu’à cause de son pouvoir dévastateur.
Cependant, tu ne risques pas d’être découvert : il n’a aucune connaissance de ton identité véritable.
Je te laisse libre de choisir le moyen de le liquider, que la méthode soit discrète ou non. Tout ce qui compte, c’est le résultat !
La seule contrainte est que notre seconde cible ne doit pas être endommagée, et qu’en aucun cas, tu ne révéleras l’identité de Trace.
JUGE »
Conrad acheva sa lecture silencieuse, ébahi. En tournant la tête, il remarqua que ses camarades échangeaient un regard perturbé. Diane semblait sceptique, et une lueur inquiète passa dans le regard d’Aloïs.
— Qu’est-ce…que ça veut dire, à votre avis ? demanda la jeune fille d’un air incertain.
— J’espère que c’est une blague, soupira le blond avec anxiété. Que c’est juste une plaisanterie des autres classes…
— Les gars, on… bafouilla le rouquin avant de baisser la voix, on est d’accord que ça… ça parle de m-meurtre ?
— On devrait peut-être en parler à un professeur, suggéra Diane.
— Mais qui va nous croire ? répliqua Aloïs en jetant un regard nerveux autour de lui. On est trois gamins de onze-douze ans, et avec de la chance, cette lettre est un canular ! Personne ne croira ça !
— Calmez-vous, murmura Conrad. On ferait mieux d’aller ailleurs pour y réfléchir.
Sur le trajet jusqu’à leur internat, aucun des trois ne prononça un mot. Ils rejoignirent la chambre numéro 7 en silence. Diane se laissa tomber sur la chaise du bureau, tout comme le blond. Le rouquin se hissa sur l’échelle de son lit et s’assit au bord du matelas.
— Il faut essayer… soupira-t-il en passant une main dans ses cheveux, de réfléchir de manière logique. Soit c’est une blague, soit non. Dans le premier cas, aller voir les profs ne servira à rien, et on trouvera sans doute assez facilement celui qui a fait ça. Dans le… second cas…
— Ce serait un complot, acheva son amie d’une voix lugubre, visant à tuer quelqu’un…