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Les tempêtes émotionnelles ne sont PAS des caprices

Les tempêtes émotionnelles ne sont PAS des caprices

Publié le 5 sept. 2022 Mis à jour le 5 sept. 2022 Éducation et formation
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Les tempêtes émotionnelles ne sont PAS des caprices

Image de gfergu1 sur Pixabay

Holà, aujourd'hui, je vais aborder un sujet qui fâche pas mal de personne : les caprices.

Ce mot utilisé à tort et à travers juste pour se rassurer dans son rôle d'adulte et déligitimiser l'enfant dans son ressenti. En fait, la majorité du temps, ce que les gens appellent ''caprice'' n'est qu'une tempête émotionnelle que NOUS, adulte, TRANSFORMONS en caprice lorsque L'ON craque. Pas l'enfant.

L'enfant ne rentre pas en crise pour nous faire céder et obtenir l'objet de sa crise. L'enfant est juste en train d'exprimer des émotions qui l'envahissent, le submerge telle une lame de fond qu'iel ne peut contrôler. Parce qu'il s'agit de ça et de rien d'autre et que ça DOIT sortir. C'est NORMAL. 

Quand nous craquons pour la paix (parce que oui, c'est super tentant quand on a eu une journée fatigante et que l'enfant pleure depuis un poil trop longtemps à notre goût, qu'on manque de relais ou que sais-je encore), NOUS transformons l'expression de leurs émotions en caprice. Parce que le message qu'on leur envoi, c'est : crise = j'ai ce que je veux. Or, l'enfant ne rentre (à la base) pas en tempête émotionnelle pour avoir ce qu'iel veut, mais juste pour relâcher le trop plein. 

Par exemple, quand un enfant rentre en crise de frustration (ou de colère) lorsqu'on lui refuse un jouet ou un paquet de bonbon au magasin, ce n'est pas un caprice. C'est juste une réaction à une émotion trop forte. Parce que les magasins sont surstimulants au possible pour eux. 

Sans compter que, combien d'entre nous y sommes allés avec eux sans prendre en compte leur état émotionnel ou physique ? 

Du style : Faim, soif, sommeil, besoin de bouger, journée déjà très frustrante/fatiguante (par exemple chez nounou ou à la crèche où il y a eu des accrochages et où l'enfant à déjà du beaucoup se contenir), etc. 

Tout autant de raison, EN PLUS des surstimulations qu'apportent les magasins (musique, lumière, son des gens, stimulations visuelles par le nombre de personnes + le nombre de couleur et de choix à disposition, etc.) qui font que, oui, l'enfant est vite submerger et donc qui peuvent provoquer une crise (normale et légitime) alors que nous, on veut juste faire les courses tranquilles (et vite si possible). 

Alors on fait quoi ? On ne fait plus les courses avec notre/nos enfant·s ?

Déjà, si c'est la première question qui vous vient à l'esprit, je vous invite à relire deux paragraphes plus haut concernant les besoins non remplis qui peuvent amener une crise. C'est bien plus simple de s'assurer que lesdits besoins sont remplis que d'assumer la crise et toute la fatigue que ça engendre (autant chez l'enfant que chez nous). 

Je sais. Je sais, dans cette vie à 1000 à l'heure, ce n'est pas toujours faisable. Fin de journée, timing serré, les placards vides et pas de relais. Parfois, on a pas le choix et on ne peut pas prendre ce temps et c'est ok ! On est humains et on fait aussi avec nos propres contraintes. C'est juste que lesdites contraintes ne sont pas imputables aux enfants. Elles découlent du fonctionnement de notre société/nos choix de vie (quand on a pu choisir, ce qui, là aussi, n'est pas toujours le cas) et c'est frustrant aussi pour nous. Cela dit, il est nécessaire de garder une chose en tête : L'enfant n'en est pas responsable ET ne peut pas assumer ce poids sur ses simples épaules d'enfant. 

Qu'est-ce qu'on fait alors ? 

Eh bien, on peut essayer de devenir plus prévoyant, si on sait qu'on sera dans une course contre la montre, pourquoi ne pas opter pour un passage au drive pour une fois ? Ainsi, les courses sont faites, mais sans tout le stress que ça engendre. 

Oui, mais si on a fait attention à leurs besoins, mais que les surstimulations (par exemple avec un enfant hypersensible) sont toujours déclencheurs de crise ? 

Eh bien, on peut essayer d'aider l'enfant en focalisant son attention sur des choses précises. Par exemple, pourquoi ne pas lui permettre de prendre un doudou ou un jouet ? Ceci en lui expliquant bien que c'est le temps de faire les courses ET qu'on ne l'achète PAS. 

Il y a aussi le casque anti-bruit qui peut vraiment bien aider, tout comme le fait de donner des missions à l'enfant. Par exemple, lui demander de nous guider dans les rayons jusqu'au produit recherché. Faire une espèce de "chasse au trésor" en fait. On transforme donc le moment embêtant et ennuyant des courses en moment de jeu et parfois, ça fait même aller plus vite ! 

Et puis, parfois, malgré toutes ces astuces, ça ne suffit pas, signe qu'il y a un besoin de décharger ou juste parce que c'est trop. Eh bien, on ne cherche pas à réprimer la crise, on laisse l'enfant exprimer ses émotions, on oublie les vilains regards (souvent de parent en plus, un comble donc !) jugeants qui ont, pour la plupart, vécus la même chose. On souffle un coup, on accueille nos émotions (oui, parce qu'on ne le dit pas assez, mais nos émotions sont aussi légitimes et doivent être entendues et accueillis, sinon, nous aussi, on explose !) et si on a le temps, on patiente. 

Parce qu'un enfant en pleine tempête émotionnelle (puisque c'est de ça qu'il s'agit et rien d'autre) ne peut PAS nous entendre. Parfois, même un cêlin peut aggraver la situation, parce qu'iel n'est pas prêt pour ça. Il faut qu'iel évacue ce trop-plein avant tout. Donc on reste à côté. Ni trop proche (certains enfants ont tendance à taper si on franchi leur "cercle de décompression''), ni trop loin (qu'iel ne se sente pas abandonné ou autre). Juste ce qu'il faut. 

Oui, mais les enfants des années 30, iels ne faisaient pas de crise comme ça ! Les nouvelles générations sont pourries gâtées ! 

Non, les enfants des années 30 ne sont pas mieux éduquées que les générations de maintenant. Les générations des années 30 n'avaient juste pas autant de surstimulations constantes, ne devaient pas vivre une vie à 1000 à l'heure et n'avaient (pour beaucoup) pas non plus la liberté d'exprimer leurs émotions comme ils en avaient besoin. Donc comparer ces deux époques n'est ni logique, ni raisonnable. On ne peut attendre de nos enfants qu'ils se comportent comme ça alors que la vie est drastiquement différente. 

J'ai pris cet exemple, mais ça vaut pour plein d'autres situations.

Soyons réaliste sur les capacités de nos enfants et pas juste pour nous conforter dans notre attitude adultiste qui nous donne les pleins pouvoirs. Nous n'avons pas besoin de faire de la parentalité un combat où il y a un dominant et un dominé. Les enfants ont le droit de vivre des émotions forte qu'iels ne savent pas gérer à cause de leur immaturité.  À savoir que le cortex préfontal ne commence à maturer qu'à partir de 5 ans minimum et donc, c'est le système lymbique qui domine les réactions de l'enfant jusqu'à cet âge (au minimum encore une fois, je le redit parce que certains mots passent à la trappe et pourtant, ils ont leur importance). 

Pour rappel, le cerveau (donc pas juste le cortex préfontal) n'est pas mature avant 30 ans ! 

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