Interview : Eric Lemoine, écrivain
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Interview : Eric Lemoine, écrivain
Nous vous offrons des entretiens passionnants avec des gens qui le sont encore plus ! Nous lançons une série d'interviews de professionnels de l'écrit et qui sont inspirants pour ceux qui aimeraient les imiter et vivre de leur plume. Nous cherchons à connaître leur parcours et la façon dont ils voient leur métier aujourd’hui, et nous leur demandons des conseils au sujet de leur activité. Bonne lecture !
Merci à Eric Lemoine de nous avoir aimablement fourni cette photo
Quel métier exerciez-vous avant de devenir écrivain ?
Vivre que de son écriture est un luxe que peu d’écrivains ont. Peut-être une vingtaine en France. La plupart ont des activités connexes (journaliste par exemple) mais pas que et ce, afin de compléter leurs revenus. J’ai eu un parcours atypique pour avoir tenté une carrière professionnelle de footballeur et j’ai exercé différents emplois tel que bibliothécaire, animateur d’ateliers d’écriture. J’ai une formation initiale dans les ressources humaines et de coach en conduite du changement.
Lors de l’écriture de votre premier livre, avez-vous l’impression d’avoir beaucoup progressé entre le moment où vous avez commencé à écrire et le moment où vous vous êtes dit qu’il était temps d’envoyer le manuscrit à un éditeur ?
On progresse dès lors que l’on écrit. Il s’agit d’une activité réelle qui suscite du talent (surement mais reste à définir ce que cela est) mais aussi du travail. Il convient de laisser du temps entre son écrit que l’on considère comme terminé et l’envoi à un éditeur. Pour justement avoir un esprit critique vis-à-vis de soi et ne pas hésiter à le partager avec des lecteurs proches ou pas. Lorsque je me retourne, il est clair que mon écriture n’est plus la même et que j’ai le sentiment d’avoir progressé. Le conseil que je donnerai est de ne surtout pas hésiter à envoyer son écrit à un éditeur. Il n’y a rien de plus dommageable, je trouve, que de laisser un manuscrit dans un tiroir de bureau ou dans un dossier numérique.
Qu’est-ce que c’est, pour vous, « bien » écrire ?
Bien écrire ? Ce sont les lecteurs qui peuvent répondre à cette question ! L’avis des lecteurs est à mon sens la seule vérité acceptable. Ils aiment ou n’aiment pas un livre et leurs raisons sont évidemment légitimes. Même si on peut écrire pour soi, on écrit surtout et pour les autres… Il convient d’être authentique avec soi-même déjà avec l’envie, le besoin de vouloir partager des émotions (comme dans la vie).
Avez-vous des conseils à donner pour rendre son écriture agréable, accrocheuse ?
Choisir la thématique de son écrit et en être sincèrement convaincu. Il ne s’agit pas de vouloir s’engouffrer dans un sujet sous le seul effet mode. Offrir aux lecteurs une écriture libre en tant qu’auteur et ne pas chercher à ressembler à un autre. Pour autant, il y a des règles littéraires ou plutôt des règles éditoriales qu’il convient de respecter mais j’invite les auteurs aussi à s’en affranchir mais pas totalement… et oser être soi.
Où trouvez-vous l’inspiration lorsque vous écrivez ?
L’inspiration commence déjà, en tout cas pour moi, par l’observation du monde dans lequel nous vivons. Pour mieux définir ma pensée de vivre pleinement sa vie et de se l’approprier comme une expérience multiple. J’aime découvrir des sons, des couleurs, des odeurs nouvelles. Découvrir de nouveaux paysages et de rencontrer des femmes et des hommes de tous les pays. Le voyage est pour moi une source inépuisable d’inspiration. De plus, cette ouverture aux autres nous rend meilleur humainement et il y a une résonance sur l’écriture comme une évidence. L’inspiration me vient des voyages. A titre d’exemple, pendant cette période de confinement, je n’ai pas pu écrire.
Où trouver des critiques constructives de ce qu’on a écrit ?
Je l’ai déjà évoqué, les critiques constructives il convient d’aller les chercher surtout auprès des lecteurs mais aussi auprès des auteurs dès-lors qu’ils se positionnent avec objectivité. Se rapprocher aussi de toutes les structures comme la vôtre par exemple qui provoque les rencontres. J’ai écrit dans beaucoup de revue qui engendrent des échanges et il me semble intéressant de les faire vivre. Ne pas hésiter non plus à faire partie de comités de lecture. Ecrire, lire partager se confronter dans le sens noble du terme.
En deux mots, qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
Je ne parlerai pas à proprement parler de métier. L’écriture comme tous les arts d’ailleurs fait écho à l’infini. On peut tout faire et il n’y a pas de limite dans la créativité. C’est juste merveilleux d’être libre et d’ailleurs les dictateurs l’ont toujours su… Pour certains un artiste peut être politiquement dérangeant justement par sa liberté d’expression. L’écriture peut être aussi un engagement sociétal, ce que je tente de faire avec humilité. Cette liberté me convient et l’écriture en cela m’est indispensable.
Merci à Thought Catalog pour l'image de couverture