L’Académie magique se trouvait sur un monde se nommant Illusion. Personne ne pouvait vraiment se fier à ce qui se trouvait autour de lui car cela pouvait être une duperie.

Les habitants se trouvant autour de l’Académie étaient des anciens étudiants de celle-ci et ils faisaient la différence, ils étaient même pour la plupart, à l’origine du nom donné à leur monde. Ils s’étaient essayés à des tours de magie et n’avaient pas tenté de rompre leur sort. Selen et Alek s’étaient retrouvés et n’en revenaient toujours pas de la tournure des évènements. Grâce à dieu, ni Eryn ni Anton n’avaient tenté de les approcher, ce qui fait qu’ils étaient toujours intacts.

Cela les arrangeaient ainsi si un jour, ils venaient à s’unir, ils le pourraient aisément. Ils avaient été guidés par Egan et Alexine qui les avaient rejoints pour les présenter au doyen des lieux, le Professeur Antique. Ce dernier ne

paraissait pas son âge, il portait une cape noire avec une capuche, de grandes poches dans lesquelles se trouvaient tout son nécessaire comme il aimait l’appeler. Il était grand de taille, une barbe taillée ainsi qu’une moustache, il avait les yeux bleus et un beau sourire. Il occupait ce poste depuis des décennies et avait rédigé la plupart des règles de l’Académie magique.

Lorsqu’il les vit s’approcher, il s’exclama : « Enfin, vous voilà ! Nous n’attendions plus que vous pour débuter l’année scolaire, vous découvrirez avec vos futurs camarades, des pré leçons qui vous permettront de faire des expériences immersives des futurs activités et cours de l’année au sein de l’Académie magique. Vous rencontrerez également d’autres habitants, vos futurs

alliés. »

Selen était très impressionnée par l’espace qu’il occupait. Il faut dire qu’à côté de ce dernier, ils avaient l’air minuscule.

Il avait une particularité, sa taille augmentait à chaque fois qu’il prenait la parole, autrement dit, il devenait quasiment un géant plus de la moitié du temps.

Il leur dit : « N’ayez crainte, jusqu’à présent, je n’ai dévoré personne ! »

Et il se mit à rire quelques minutes. Alek prit la parole le premier : « Professeur Antique, comment cela se fait-il que nous n’ayons jamais été mis au courant de notre condition ? »

Professeur Antique retrouva son sérieux très rapidement et répondit : « Vous ne deviez pas le savoir, il était vital pour que vous restiez dans la méconnaissance la plus totale ! »

Selen :

Pourquoi cela ? Peut-être que si nous l’avions su, nous n’aurions pas eu autant de difficultés !

Professeur Antique : Je sais à quoi vous faites allusion ma chère Selen, mais croyez moi ce que vous avez vécu, n’est rien comparé à ce que vous auriez endurés si vous aviez été mis dans la confidence. Il fallait que cela se passe ainsi, pour vous renforcer, vous donner de bonnes raisons de résister, de tenir. Quels âges avez-vous à présent ?

Selen :

Euh, mais vous ne le savez pas ?

Alek lui prit la main et répondit à sa place : « Nous avons quinze ans, Professeur. »

Professeur Antique : Je te remercie Alek. Je ressens en toi, Selen, beaucoup d’interrogations, beaucoup de colère et de frustration. Est-ce que je me trompe ?

Selen :

Oui c’est possible.

Professeur Antique : Bien. Nous débuterons les classes dès lundi. En attendant, Egan et Alexine, ci-présents deviendront vos tuteurs et guides.

Alek :

Est-ce que toutes les étudiantes et tous les étudiants en ont un ?

Professeur Antique : Certains oui.

Selen :

Pourquoi en avons-nous ? Qu’avons-nous de plus que les autres ?

Professeur Antique : Vous le découvrirez bien assez tôt.

Ce doyen en faisait des mystères à leur propos. Selen ne se sentait pas du tout à son aise dans cette Académie, elle sentait des sentiments qu’elle n’aurait jamais imaginé ressentir, et cela lui faisait peur.

Alek, quant à lui, laissait davantage le bénéfice du doute, il se sentait chanceux d’être auprès de la jeune fille qu’il aimait.

Ils furent rejoint par leurs deux tuteurs qui leur dirent après être sortis, quelques minutes plus tard du bureau du Professeur : « Alors vos premières impressions ? »

Alek :

C’est immense ici. Il y a de magnifiques tableaux réalisés par les anciens étudiants, j’imagine ?

Alexine :

Oui, tout à fait.

Alek :

Eh bien, c’est très bien réalisé. Mais ont-ils été fait à la main ou par la magie ?

Alexine :

Par la magie, mais c’est un art que vous apprendrez dans trois ans.

Alek :

Je ne pensais pas que cela nécessitait des apprentissages particuliers !

Egan :

Tu serais surpris de tout ce que l’on apprend ici.

Selen n’avait pas encore dit un mot, elle demeurait silencieuse et songeuse. Alexine lui dit : « Alors Selen, comment ça va ? »

Selen :

Je vais bien, je ressens toutefois de la colère, beaucoup de colère, n’avais-tu pas dit que j’étais née ici, dans cette Académie ?

Alexine :

Oui, nous te l’avons dit.

Selen :

Mais alors d’où cela me vient-il ?

Egan se racla la gorge et dit : « Parce qu’à ta naissance, il s’est passé un évènement marquant. »

Selen :

Lequel ? Je veux savoir !

Egan :

Ce n’est pas le moment. Tu le sauras, mais lorsque les classes commenceront

lundi. Nous ferons alors une visite commune avec les autres étudiants.

Selen :

Pourquoi ? Cela ne regarde que moi, non ?

Egan :

Non, du tout. Mais sois patiente, tu en sauras plus bientôt. Alek, parle lui, il ne faut pas qu’elle s’emporte de cette façon, ce n’est bon pour personne.

Alek comprit que la colère de sa bien-aimée risquait d’attirer des problèmes, il lui prit la main et l’embrassa et lui dit : « Je suis là, tout va bien, lundi arrivera vite. Cela nous laissera le temps de faire connaissance avec les autres étudiants ! Je suis certain que l’on se plaira ici et que l’on apprendra pleins de choses. »

Selen lui sourit en guise de réponse, elle ne s’expliquait pas son comportement. Elle avait hâte de découvrir sa chambre. Ils arrivèrent au bout d’un temps assez long, à une intersection. Ils avaient le choix entre prendre tout droit, aller sur la droite ou la gauche. Ils prirent à droite pour Selen, à gauche pour Alek et enfin tout droit pour leurs tuteurs et guides.

Selen découvrit une immense pièce contenant plusieurs lits déjà pris, il en restait encore trois libres. Elle choisit celui qui se trouvait le plus proche de la sortie. La grande chambre qui ressemblait davantage à un dortoir était très simple, les

lits pouvaient avoir des paravents pour avoir plus d’intimité et s’éviter la lumière en pleine face. Il y avait des chats sur chaque petite table de chevet, roulés en boule et qui ronronnaient. Les murs étaient dégagés de toutes distractions.

Elle se posa sur son lit et s’allongea sans dire un mot. Elle finit par s’endormir.