CHAPITRE

IV 

Après des semaines passées auprès de cette communauté, Soralie et Laurine ressentaient un profond bouleversement. Elles avaient découvert une vision de la vie où l'amour et la liberté étaient les principes fondateurs, sans aucune peur ni contrôle autoritaire. Pourtant, une question demeurait: pouvaient-elles vraiment abandonner les autres Sœurs à leur sort, dans l'ignorance de cette liberté qu'elles avaient elles-mêmes trouvées ?

Un soir, Soralie confia à Laurine son désir de retourner à la maison des Sœurs, non pour y vivre à

nouveau, mais pour partager ce qu'elles avaient découvert. « Elles méritent de connaître la vérité, de savoir que la spiritualité n'est pas une prison. Peut-être que certaines choisiront de rester, mais d'autres pourraient ressentir, comme nous, l'appel de cette vie étrangement libre. »

Laurine était réticente, craignant le danger que représentait Nora. Mais en voyant la détermination de Soralie, elle se sent prête à relever le défi. Ensemble, elles firent leurs adieux au groupe et entreprirent le chemin du retour. En traversant la forêt et la plaine, elles sentaient cette lumière intérieure qui les guidait et leur donnait le courage d'affronter les murs oppressants de leur ancienne vie.

*

De retour devant la porte imposante de la maison des Sœurs, elles inspirèrent profondément. Le silence des lieux, autrefois familiers, leur semblait étrangement lourd. Elles poussèrent la porte et entrent discrètement, sachant que leur retour ne sera pas bien accueilli. Nora les attendait dans la grande salle, son regard perçant et dur. « Vous avez osé revenir ? Traîtresses ! Vous avez rejeté la voie sacrée de Néadon. Pourquoi osez-vous salir cette maison par votre présence ? » Ses paroles claquaient comme un fouet, mais cette fois, Soralie et Laurine n'étaient plus effrayées.

Soralie répondit calmement, sa voix empreinte de force et de sérénité : « Nora, nous sommes revenus non pas pour défier, mais pour partager une vérité que nous avons découverte. La foi,

l'amour et la liberté peuvent coexister. Nous avons rencontré des gens qui vivent sans peur, qui sont guidés par leur conscience. Néadon est une lumière intérieure, pas un carcan. »

Les autres Sœurs, attirées par la confrontation, se rassemblèrent autour d'elles, écoutant attentivement. Certaines semblaient perplexes, d'autres curieuses. Nora tente de les dissuader par des menaces, mais les murmures de doute se propageaient déjà parmi elles. Le retour de Soralie et

Laurine dans la maison des Sœurs de Néadon fit l'effet d'une onde de choc. Les murs, les pierres et les visages familiers, tout leur paraissait maintenant étranger, comme si elles revenaient en visite dans une ancienne vie. Les deux jeunes femmes avançaient lentement, avec la détermination sereine de celles qui savent que leur chemin est juste. Elles portaient en elles une lumière, une

certitude qui ne nécessitait plus l'approbation d'aucune autorité.

Dans la grande salle, les Sœurs s'étaient rassemblées autour de Nora, qui se tenait droite et fièrement, une lueur de colère dans les yeux. Elle les observe en silence, sa présence imposante faisant naître un malaise palpable. D'un geste de la main, elle intime le silence. « Soralie, Laurine, vous avez défié l'Ordre en quittant cette maison. Vous êtes des revenus, mais vous n'êtes plus des nôtres. Vos âmes sont corrompues par le monde extérieur, par des idées fausses et dangereuses. »

Soralie et Laurine échangèrent un regard, puis Soralie fit un pas en avant. « Nora, nous avons découvert que la foi ne se mesure pas par la soumission à des règles rigides, mais par une lumière qui brille en chacun de nous. Néadon n'est pas un ensemble de commandements gravés dans la pierre, mais une force de vie, une conscience qui nous guide de l'intérieur. Nous sommes revenus pour partager cette vérité avec nos sœurs, pour leur donner le choix. »

Les Sœurs présentes, captivées, se regardaient entre elles. Depuis toujours, elles avaient été éduquées à obéir à Nora, à croire en un dogme immuable. Mais ces paroles, ces nouvelles idées, éveillaient en elles des questions, des doutes longtemps enfouis Nora fit un pas en avant, la voix glaciale. « Choisir ? Il n'y a pas de choix ici ! Le monde extérieur est une source de perdition. Néadon a établi les règles pour protéger nos âmes, et je suis là pour m'assurer que chacun d'entre vous respecte ces règles. Soralie, Laurine, vous avez perdu votre chemin, mais il est encore temps de revenir à la foi véritable. Prosternez-vous, demandez pardon !  »

Un silence tendu s'installa, puis Laurine leva la tête et répondit calmement : « Pardon ? Mais pardon de quoi, Nora ? D'avoir découvert une vérité plus grande que celle que vous nous avons imposée ? Nous avons vu des gens vivre en harmonie sans peur, sans honte. Nous avons ressenti l'amour, le respect, la liberté. C'est cela que Néadon veut pour nous, pas la soumission aveugle Nora ! »

Les paroles de Laurine flottèrent dans l'air, résonnant dans l'esprit des Sœurs présentes. Certaines

hochèrent la tête, hésitantes, mais visiblement touchées par cette idée. D'autres avaient les sourcils froncés, tiraillés entre loyauté et curiosité. Nora, sentant son autorité vaciller, frappa la table de sa main, le visage déformé par la colère. « Vous êtes de pauvres égarées ! Vous vous laissez berner par des chimères ! Que vaut une foi qui n'est pas ancrée dans l'obéissance ? Que vaut une foi sans lois ni

structure ? »

C'est alors que Soralie s'approche de la table, posant doucement une lampe au centre de la salle. «

Cette flamme, Nora, représente Néadon. Elle est là pour nous rappeler que la lumière peut être partagée sans se diviser, que chacun peut trouver en lui-même une étincelle de vérité. Néadon est une force intérieure, non un fardeau extérieur. Nous n'avons plus besoin de règles strictes, nous avons besoin denotre conscience, de notre amour. »

Les Sœurs se rapprochèrent du cercle de lumière, hypnotisées. La flamme vacillait doucement, et dans son éclat, chacune d'elles voyait un reflet de son propre visage, de sa propre vie. L'une d'elles, Mira, prend la parole d'une voix tremblante. 

-« Nora, et si… et si elles avaient raison ? Si la vraie foi n'était pas une liste de commandements, mais ce sentiment que je sens au fond de moi ? Ce feu qui brûle, cette envie de vivre avec compassion et liberté ? »

Face à la rébellion grandiose, Nora perd son calme. Elle recula, accablée par les murmures, les regards de doute qui ébranlaient son autorité. Elle tente de rétorquer, mais les mots lui manquaient. Sa voix tremblait alors qu'elle prononçait un dernier avertissement. « Vous… vous détruirez tout ce que Néadon a bâti. Sans règles, ce sera le chaos, la ruine ! Je vous préviens ! »

Mais cette fois, les Sœurs n'écoutaient plus. Elles se tournaient vers Soralie, Laurine, et le groupe de

femmes indépendantes qu'elles représentaient désormais. Ensemble, elles prennent la décision de transformer la maison des Sœurs en un lieu d'apprentissage et d’amour. Une nouvelle ère s'ouvrait pour celles qui souhaitaient explorer cette nouvelle foi, faite de compassion, de respect mutuel, et de liberté spirituelle, vivre vraiment en accords avec les 3 satellites sans peur de la dictature de Nora !

Nora, vaincue par cette vague d'éveil, comprit qu'elle n'avait plus sa place dans ce nouvel ordre. En

silence, elle quitta la maison, disparaissant dans l'ombre d'où elle était venue, importante avec elle les derniers vestiges d'un pouvoir désormais révolu.

*

Les semaines qui suivirent furent marquées par une renaissance de la communauté. La maison des Sœurs se transforme en un lieu ouvert à tous ceux qui cherchaient à se connecter à eux-mêmes, sans jugement ni contraintes. Soralie et Laurine guidèrent ce nouveau cheminement spirituel, créant des rituels simples pour célébrer la nature, la vie et l'amour. Les Sœurs, libérées des

anciennes chaînes de l'obéissance aveugle, apprennent à écouter leur propre voix intérieure. Chacune d'entre elles a trouvé en elle-même la force d'embrasser sa propre lumière, une lumière qui n'avait besoin de personne pour briller. Peu à peu, elles purent sentir l'écho d'une présence plus vaste, non pas sous forme de lois, mais d'une harmonie qui reliait chaque être vivant.

Un soir, lors d'une cérémonie sous les étoiles, Soralie, le visage illuminé par la lueur des flammes, prit la parole pour clôturer ce chapitre de leur histoire commune. « Chacune d'entre nous porte en elle une étincelle de Néadon. Cette maison n'est plus un lieu de contrôle, mais un espace de liberté, où chacun peut écouter sa propre voix. Nous ne vivrons plus dans la peur. La foi, pour nous, est un souffle, une danse, un sourire. Elle est la vie elle-même. » Les Sœurs formèrent un cercle autour de la flamme, laissant leurs mains s'entrelacer. Le vent léger faisait danser les ombres des flammes sur leurs visages, et dans le ciel étoilé, une paix profonde régnait. C'était un moment d'éternité, un instant suspendu où chacune ressentait, au plus profond d'elle-même, l'immensité de cette nouvelle

foi.

Sous la voûte étoilée, Soralieleva les yeux vers le ciel et murmura avec une gratitude infinie : « Néadon,que chaque âme soit libre d'éclairer le monde de sa propre lumière. »

FIN

 "Rappelez vous que la vie est une mélodie complexe, jouée sur des cordes fragiles. Elle commence par un cri, un souffle, une lumière. Elle est ce premier regard, ce premier rire, cet éveil à l'émerveillement. La vie est une danse, tantôt fluide, tantôt saccadée, entre les éclats de bonheur et les étreintes de la douleur. Elle n'est jamais simple, mais c'est dans ses méandres qu'elle devient précieuse. Chaque instant, même insignifiant, est un fragment d'éternité. Le vent qui caresse un visage fatigué, les rires partagés autour d'une table, une main tendue dans les moments sombres ce sont là des miracles quotidiens.

La vie, c'est l'art de tomber et de se relever, encore et encore. Elle nous brise, mais dans ces fissures,

elle laisse entrer la lumière. Les épreuves, bien qu'amères, sculptent en nous une force insoupçonnée, un courage que l'on découvre seulement lorsqu'il n'y a plus d'autre choix. Elle est faite de rencontres, certaines éphémères, d'autres durables, mais toutes importantes. Une conversation peut changer une vie. Un sourire peut sauver une journée. Nous sommes tous des éclats de la même étoile, perdus mais reliés dans cet infini voyage.

Mais la vie, ce n'est pas seulement survivre, c'est apprendre à vivre pleinement. Ce n'est pas courir

après un idéal lointain, mais apprécier la beauté de l'instant présent. Sentir le parfum des fleurs, goûter la douceur d'un fruit, écouter le silence d'une nuit étoilée. La vie est là, dans ces détails. Elle nous murmure : "Regarde-moi, je suis là, même quand tu doutes."

Nous sommes les peintres de nos jours, avec des couleurs parfois éclatantes, parfois ternes. Mais chaque coup de pinceau compte. Il n'y a pas de vie parfaite, seulement des vies vécues. Et à la fin, ce qui importe, ce ne sont pas les possessions ou les victoires, mais l'amour que nous avons donné et reçu. Car la vie, en définitive, est un poème d'amour. Un amour fragile, imparfait, mais infiniment puissant. Aimez les autres, aimez la lumière du matin, aimez même les ombres, car elles témoignent de la lumière qui existe quelque part. Et surtout, aimez-vous, car c'est en vous que la vie trouve son plus beau reflet. La vie est tout à la fois un mystère, une épreuve, un cadeau. Un fil tendu entre le hasard et le miracle. Alors, avancez avec courage. Et souvenir-vous : chaque battement de cœur est une preuve que vous êtes là pour quelque chose de grand, même si vous ne le voyez pas encore."

NOTE DE L’AUTEUR :

Bonjour ou Bonsoir qui sait !

A vous qui lisez ces lignes cette nouvelle a été  comme une révélation pour moi ayant une imagination débordante depuis mon plus jeune âge j’ai souhaité dans une petite nouvelle vous faire part de ma vision de monde avec ces craintes, ces doutes, nos doutes sur la vie et la mort et les questions que nous nous posons tous dans notre vie, les questions existentielles ou ma réponse est de trouver la lumière même dans les endroits les plus sombres, de réveiller la lumière en vous, de vous aimer ! Et pourquoi pas prendre soin des « étincelles » en vous !

Avec toute ma gratitude,

Robin HOUILLON