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Lettre d’une femme de ce monde aux citoyens d’ici et d’ailleurs.

Lettre d’une femme de ce monde aux citoyens d’ici et d’ailleurs.

Publié le 2 sept. 2021 Mis à jour le 3 sept. 2021 Éducation et formation
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Lettre d’une femme de ce monde aux citoyens d’ici et d’ailleurs.

 

Histoire de femmes, préoccupations d’Hommes.

Jeudi 8 Mars où le jour de célébration des droits de la femme. Comme chaque année, nombreuses seront les entreprises à organiser des ateliers en cet honneur, nombreux seront les collègues à nous souhaiter une bonne journée, à nous dire que nous méritons reconnaissance et égalité à tous les niveaux mais surtout nombreux seront les questionnements concernant notre situation en tant que femmes au sein de cette société du 21ème siècle.

 

Quelles avancées ont connu les droits de la femme au cours de ces derniers siècles ? Quel chemin nous reste-t-il à parcourir ? Quel avenir pour les générations futures ? Mais surtout serons nous en mesure de persister à chercher des solutions à ces problèmes connus avant et revenus en vogue ?

 

Comme énoncé, les problématiques au sujet de la femme restent multiples mais les réponses en revanche se font rares.

 

De nos jours la pensée féminine est à se demander si ça n’aurait pas été plus facile d’être né homme, parce qu’aussi ancestral que cela puisse paraître, aujourd’hui, plus que jamais, être du sexe féminin est un travail difficile au quotidien.

 

Tant au niveau personnel que professionnel, les obstacles perdurent et les difficultés s’accentuent.

 

Une constante nécessité de prouver que l’on est capables de ci et compétentes pour ça. Devoir perpétuellement se battre pour défendre ce que l’on est, se battre pour défendre nos opinions, se battre pour défendre nos aptitudes pour tel ou tel poste et de manière plus générale : se battre pour défendre le fait que nous sommes l’égal de l’être à la pomme d’adam. Tout cela pour se faire accepter en tant que femme active, en tant que mère, en tant que femme ayant des envies, en tant que femme ayant le choix de faire ses propres choix, une femme ayant tout simplement la liberté d’être. Pour pouvoir ainsi combattre toutes les persécutions, toutes les injustices connues constamment, dans la rue, sur les réseaux sociaux et même au travail. Pour pouvoir ainsi combattre le harcèlement dans son sens le plus large, toutefois il sera question ici de harcèlement sexuel.

Une femme sur cinq.

En France, une femme sur cinq est sujette au harcèlement sexuel dans son milieu de travail et 74% des actifs/actives estiment qu’il est difficile d’identifier des situations de harcèlement sexuel.

Toutes les femmes

En France, et partout ailleurs, toutes les femmes sont sujettes au harcèlement sexuel dans leurs milieux personnels, à pied dans la rue, debout dans le métro, assise dans le bus ou au sein même de leur domicile, supposé être synonyme de tranquillité et confort.

Seules quelques-unes

En France et dans le monde, seules quelques-unes osent aujourd’hui dénoncer le fléau.

Seules quelques-unes décident de faire porter leur voix, mais nombreuses sont celles qui ne souhaitent pas voir cette voix se transformer en écho.

Seules quelques-unes souhaitent voir leur expérience personnelle exposée à la critique et au jugement de leur prochain même si nombreuses sont celles qui sont conscientes de l’importance de ce devoir.

 

Malgré cela, il est interdit de nous traiter de lâches parce qu’aussi facile que cela puisse paraître, parler, et plus précisément, se faire entendre est en réalité bien plus compliqué.

Comme vous le savez, puisque bien évidement parmi vous, nombreux sont ceux porteurs de ces pensées, celle qui ose parler de son employeur aux remarques désobligeantes a en réalité omis de mentionner que ce n’était que des compliments flatteurs auxquels celle-ci aurait dû acquiescer. Bien évidemment, nous sommes les seules à ne pas comprendre votre double langage messieurs. Bien évidemment, puisque j’ai failli également omettre l’idée que nous sommes le sexe inférieur. N’oublions pas de citer celle qui ose parler de ce passant à la main baladeuse, oui je parle bien de celui-là, vous l’avez toutes connu ou au moins entendu parler de lui. Mais vous avez besoin d’être éclairé, puisqu’en réalité ce que nous n’avions pas compris au préalable c’est que nous avions implicitement lancer un appel par le biais de notre habit aguicheur et de notre attitude qui l’est tout autant apparemment. Enfin, n’oublions pas celle qui ose parler d’un membre de son entourage qui persiste à essayer d’entretenir des relations intimes, pour lesquelles elle se positionne à l’opposé du consentement mais elle est dépourvue de ce droit puisque nous avions failli oublié qu’en réalité, elle était celle qui cherchait à l’attirer en premier dans ses draps.

En bref, celle qui ose dénoncer le persécuteur a en réalité, pour la société, tout simplement rejeté la faute sur autrui, parce que le sexe féminin n’assume pas mais provoque parce que le sexe féminin est à la fois la seule victime et l’auteur de ces mêmes actes. Assez paradoxal ? Oui, je l’entends, cependant c’est bien ce même constat paradoxal qui régit notre société.  

 

Il faut néanmoins reconnaître que la prise de conscience a connu une évolution considérable, la voix des victimes est de plus en plus entendue, dans les deux sens du terme et prend forme de différentes manières, tweets ; témoignages ; procès, en espérant que l’ère des évolutions technologiques au cœur de laquelle nous sommes ancrés puisse laisser place à une ère où les mentalités connaitront évolution.

La société est donc au cœur du problème, elle le crée et elle seule décidera de mener à bien ou non sa résolution.

 

À cet instant, vous vous demandez tous quelles solutions peut-on envisager ?

 

Le harcèlement sexuel, une priorité de l’éducation nationale

Si ce problème est structurel, nous nous devons dès lors de remonter à la source première du problème, l’éducation. Un discours vu et revu qui ne cesse néanmoins de faire ses preuves mais qui se doit d’être réétudié. Nos enfants seront les adultes de demain, ceux que l’on retrouvera dans les rues dans les années à venir et qui travailleront en entreprise également ou seront détenteurs de leur propre entreprise. Il nous faut ainsi leur apprendre les fondements de l’égalité hommes femmes dès le plus jeune âge. Ainsi, les jeux de rôles aux stéréotypes multiples auxquels ils s’adonnent pourrait laisser place à des ateliers de sensibilisation éducatifs adaptés, selon les âges, au niveau de leur contenu.

 

Responsabilité éducative de l’entreprise

Aussi important que le rôle des plus jeunes puisse être, les adultes se doivent de revoir leur attitude et leur position face à ce fléau. Des campagnes de sensibilisation récurrentes devraient être mises en place au sein des entreprises dans l’optique de tenter dissuader tout acte pouvant être qualifié de harcèlement sexuel et d’encourager la dénonciation de ces mêmes actes.

 

Self défense

Considérées comme inférieures aussi bien moralement que physiquement, les femmes sont souvent jugées par autrui comme faciles à attaquer. Il serait donc intéressant de mettre en place au sein des entreprises des ateliers de self défense qui consisteront à faire connaître et apprendre des mouvements de base qui pourraient profiter à toute éventuelle victime. Cela accroîtra alors le sentiment de sécurité chez les salariés mais bénéficiera tout autant à l’entreprise puisque ces derniers seront d’avantage motivées et productives.

 

En entendant, les discours de certaines aujourd’hui et en lisant les ouvrages d’autres hier, je me questionne sur mon avenir, le mien mais aussi celui de mes semblables. Rêvons d’un monde où nous serons libres de nos actes sans avoir peur de quelconques représailles, d’un monde où nous jouirons de la vie sans craindre le moindre regret, d’un monde où, si l’on réussit à atteindre nos objectifs, nous serons félicitées pour notre mérite et non pour nos attributs. Un monde où nous n’aurons plus à craindre les regards et où nous n’aurons plus à nous demander s’ils sont remplis de vices. Un monde où la femme est et n’appartient à personne, un monde où la femme est maitresse et non maitrisée.

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