La sociabilisation en IEF
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La sociabilisation en IEF
Image de Clker-Free-Vector-Images sur Pixabay.
Holà !
Pour bien entamer cette rubrique, je commence par LE point qui revient quasi tout le temps. Une peur qui n'a pas lieu d'être, mais qui est entretenu (je ne sais comment, je ne sais par qui) par de fausses croyances sur l'instruction en famille.
Déjà, commençons par faire la différence entre sociabilisation ET socialisation.
Parce ces deux termes reviennent souvent, mais ne veulent pas exactement dire la même chose !
Regardons la définition des deux pour commencer.
Pour la sociabilisation, si on croit Le Robert, c'est : Action de sociabiliser.
On va donc à sociabiliser : Rendre sociable. Sociabiliser les enfants.
Si on suit la définition de sociable, c'est : Capable de vivre en société. Capable de relations humaines faciles, qui recherche la compagnie.
Quant à la socialisation, c'est (selon Larousse) : Processus par lequel l'enfant intériorise les divers éléments de la culture environnante (valeurs, normes, codes symboliques et règles de conduite) et s'intègre dans la vie sociale.
Il y en a d'autres, mais comme c'est l'enfant qui nous intéresse ici présent, c'est cette définition qui prime.
Maintenant que nous avons ces deux définitions, faisons le point.
Est-ce que nos enfants vivent dans une grotte ou enfermé entre quatre murs (voire dans une cave comme l'ont laisser sous-entendre certaines personnes) et vivent hors société ? Non. Nos enfants vivent dans la société comme les autres. Ne pas aller à l'école ne signifie pas que nous sommes en dehors de celle-ci. Nos enfants ont des suivis médicaux comme tout un chacun, mais ils vont aussi à :
* la bibliothèque,
* la ludothèque,
* la médiathèque,
* au cinéma,
* aux musées,
* aux parcs,
* ont des activités extra-scolaire,
* vont aussi en boulangerie, pharmacie, etc...
Bref tout autant d'endroits différents qui nécessite de savoir vivre en société pour s'y rendre (et y rester). Nos enfants n'ont pas de problème non plus à se lier avec d'autres enfants, mais comme tout un chacun, il y en a avec qui ça passe mieux que d'autres. Cela ne résulte pas de l'ief, c'est un comportement humain.
Personnellement, je suis allée à l'école et j'avais beaucoup de mal à me lier facilement aux autres. Ce qui n'est pas le cas de mon fils. Au pire des cas, plus jeune, il lui fallait un petit temps pour s'habituer, mais une fois ce laps de temps passé, c'était fini, il était parti !
De mon côté, on pouvait me laisser autant de temps que nécessaire, je n'aurai pas été à la rencontre des autres, parce que ce n'était pas de temps dont j'avais besoin. Et pourtant, j'ai été à l'école. Et mon cas n'est pas une exception, des enfants concerné par ce problème, durant ma scolarité, ou pas, j'en ai rencontré et ils allaient à l'école.
Pour dire, avant de me renseigner sur les écoles alternatives, et donc de découvrir l'instruction en famille, lorsque mininous était tout petit, je ne connaissais même pas l'existence de cette possibilité. Je pensais (comme beaucoup d'autres) que l'école était la seule option unique et obligatoire (outre les écoles privées) et que faire l'instruction en famille n'existait pas. Je connaissais les cours à distance (le CNED uniquement) mais c'est tout et pour moi, c'est différent de l'instruction en famille comme je l'ai découvert (liberté pédagogique, pas de devoir à rendre régulièrement avec suivi et contrôle comme avec les cours par correspondance, etc.).
Nos enfants sont donc parfaitement intégrés dans la vie en société et savent autant se lier avec des enfants (de leur âge ou non) que des adultes (quand ceux-ci sont respectueux, car on ne peut demander à quelqu'un - enfant comme adulte - de se lier avec quelqu'un d'irrespectueux ou de désagréable à vivre.) .
Quant à la socialisation qui, elle, requiert de l'enfant qu'il intériorise les divers éléments de la culture environnante, compte tenu de la diversité des rencontres que nous faisons (que les familles voyagent ou non) et de la volonté chez les familles faisant ce choix de transmettre des valeurs importantes tels que le respect d'autrui, l'entraide, le respect de la nature, la tolérance des différences, la liberté, et bien d'autres encore nécessaire pour vivre en société sainement, je pense que s'inquiéter sur ce point, c'est méconnaitre l'instruction en famille et donc, je propose grandement aux personnes ayant des doutes de se rendre auprès des familles de leur région pour constater par eux-même la réalité plutôt que de rester dans leur craintes.
Oui, mais moi, j'ai connu des personnes pour qui la sociabilisation était du niveau 0 et donc ils sont retournés en instruction en famille et n'ont pas été au bout de leur CAP !
Cette remarque (réellement vécue il y a peu) m'a fait rire (jaune, entendons nous bien) parce que quand j'ai creusé le sujet (qui ne concernait que deux personnes), il en est ressorti que les deux adolescents en question n'ont pas eu un souci de sociabilisation, mais ont servi de souffre-douleur sans que personne ne bouge. Partant de là, quels parents normalement constitués laisseraient ses enfants en souffrance quand personne ne bouge ?
Oui, mais ils pourraient se défendre tout seul !
Alors on peut en dire pareil des enfants qui servent de souffre-douleur qui sont scolarisés toute l'année et qui finissent de manière dramatique parfois ?
C'est quand même grave d'avoir un tel discours en sachant où ce genre de comportement peut mener et de rendre responsables les victimes au lieu de s'attaquer à la racine du problème.
Dans cet exemple, on voit clairement que ces enfants n'ont pas eu un souci de sociabilisation de leur fait, mais du fait des enfants scolarisés qui les ont pris à parti comme d'autres enfants sortant du lot (handicap ou autre) et pourtant bel et bien scolarisés (et de l'inaction - voire de la tolérance des adultes qui n'ont pas bougés - si j'en crois le discours de la personne qui m'a relaté les faits pour défendre le fait qu'il était contre l'instruction en famille) et donc relève d'un problème sociétal qui n'est pas imputable à l'instruction en famille.
Oui, mais moi, j'en ai rencontré et les enfants sont restés en retrait un bon moment (des enfants en bas-âge, je précise) !
Cet autre exemple m'a aussi amusé (toujours jaune si vous vous posez encore la question). Tous les enfants peuvent être en retrait et mettre un temps pour venir s'intégrer. Ça ne démontre pas un souci de sociabilisation (puisque l'enfant fini par venir et s'intégrer !), mais juste d'un besoin de temps pour s'adapter parce que selon l'enfant, la situation, le lieu, etc., ça peut être impressionnant et ce, que l'enfant ait été scolarisés, chez nounou, à la crèche ou en instruction en famille. Rien ne dit donc que les enfants en question n'auraient pas eu le même comportement s'ils avaient été scolarisés.
Ce que je constate, c'est que les gens ont peur. Chose que je comprends. Quand on ne connaît pas quelque chose, qu'il y a des connaissances qui nous manque, on a des peurs, des préjugés et parfois, des fausses croyances (comme ici) mais il faut aussi savoir se remettre en question. Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'enfant en instruction en famille qui n'ont pas ce souci, ce que je dis, c'est que ce n'est pas le cas de la majorité.
Oui, mais cette minorité, on doit s'en occuper quand même !
Ai-je dit le contraire ? Pas du tout.
Mais pourquoi, d'un coup, tout le monde s'offusque à ce sujet alors que des milliers d'enfants scolarisés peuvent aussi avoir ces soucis sans que ça n'interpelle personne ? Puisqu'après tout, iels sont scolarisés, eux.
Mais être scolarisés ne veut pas dire être sociable pour autant ! Si l'on se pose la question de ce côté-là, pourquoi ne se la pose-t-on pas pour les enfants scolarisés ?
Oui, mais les parents imposent ce choix à leurs enfants, ce n'est pas bien !
Faux ! Dans la majorité en tout cas. Je ne dis pas que des familles ne l'imposent pas à leurs enfants, mais dans la globalité, la réalité, c'est que c'est un choix familial, pas juste des parents. Parce que l'instruction en famille, c'est un choix de vie, c'est un autre fonctionnement que métro boulot dodo et donc, non, on n'impose pas ça à nos enfants sans leur demander leur avis. Si demain, mon fils me demande d'aller à l'école, il ira et sans aucun problème. Je ne suis pas une exception. Et ce, peu importe ce que nous, adulte, pensons de l'école. Notre avis n'a rien à faire dans les choix de nos enfants.
Mais à contrario, je vous demande : combien de parent demandent à leurs enfants s'ils veulent aller à l'école ? Combien de parent leur parle même de l'existence de l'instruction en famille (et attention, je parle bien de l'instruction, pas de l'école à la maison comme subit lors du confinement qui n'a strictement rien à voir avec la réalité de l'ief) ?
Que cette question se pose, encore une fois, cela ne me dérange pas. Mais pourquoi se la poser que d'un seul côté et par crainte, mais pas d'un autre alors que les enfants en ief ne représente que 0.4% ? Quid du reste des enfants qui sont à l'école ? Leur avis ne compte plus soudainement ? Ce deux poids deux mesures n'a pas lieu d'être si c'est uniquement pour servir les gens afin de les conforter dans leurs certitudes.
À ce jour, j'attends encore qu'on me démontre les soucis de sociabilisation / socialisation que des enfants en ief peuvent avoir et qui tiennent en responsable l'instruction en famille. Pas des faits pris au hasard qui, quand on creuse, démontre que ce n'est pas imputable à l'ief (ou pas seulement).
Oui, mais plus tard pour s'intégrer dans le monde du travail, ils vont faire comment ?
Ils feront comme tout un chacun, ils s'adapteront.
Le fait est que l'instruction en famille ne date pas d'hier et que beaucoup d'enfants (bien que moindre comparé au nombre d'enfant scolarisés), maintenant adulte, sont passés par là (et je ne parle pas qu'en France, parce que ce n'est pas le seul pays qui le permet) et se sont très bien intégré dans le monde du travail, voire se sont mis à leur compte pour certains ! Il n'y a rien, à l'heure actuelle, qui démontre que les enfants instruits en famille ne pourront pas s'intégrer dans le monde du travail. De plus, admettons que ça arrive, quid des enfants ayant été à l'école et n'arrivant pas à s'intégrer dans le monde du travail ?
Non, parce qu'aujourd'hui, il y en a beaucoup (pour des raisons légitimes ou non, là n'est pas la question) et pourtant, je ne vois personne s'en offusquer plus que ça. Au contraire, je vois des gens qui valident le fait que oui, les jeunes ont du mal à s'intégrer, mais que quand on voit les conditions de travail, le salaire et tous les soucis actuels, ça se comprend.
Donc où est passé cette compréhension pour les jeunes sortant des bancs de l'école ? Pourquoi les enfants en instruction en famille (s'ils rencontrent ce problème) ne pourraient-ils pas, eux aussi, avoir des difficultés qui ne soit pas pour autant lié à l'instruction en famille, mais l'état actuel de la société et de son fonctionnement ?
Là encore, j'attends des preuves qui démontrent que l'instruction en famille est responsable de ça. Jusqu'à maintenant, je n'en ai pas eu. De plus, jusqu'à ce jour, je n'ai eu aucun témoignage à ce sujet de personne ayant rencontré des adultes ayant vécu l'ief dans leur enfance n'arrivant pas à s'intégrer dans le monde du travail. Bizarrement, quand on pose la question, il n'y a plus personne. Attention ! Encore une fois, je ne dis pas que ça n'existe pas, juste que je n'ai jamais eu d'écho du genre. Ce n'est pas la même chose.
J'ai aussi eu l'argument de l'entre-soi. Comment dire... On va reprendre la définition là aussi : Situation de personnes qui choisissent de vivre dans leur microcosme (social, politique, etc.) en évitant les contacts avec ceux qui n'en font pas partie.
En suivant ce que j'ai décris plus haut et en sachant que nos enfants ont des copains non-sco, mais aussi sco et s'intègrent dans la vie en société comme tout un chacun, à quel moment pratique-t-on l'entre-soi ? Admettons que cette remarque soit donnée parce que nous faisons régulièrement des rencontres non-sco, quid de tous les exemples cités plus haut qui sont une liste non-exhaustive de tout ce que nous faisons ?
Soyons sérieux deux minutes et posons-nous les bonnes questions. Les vraies questions. Pas celles qui reposent sur de la crainte et de la méconnaissance (en sachant que les connaissances en question sont facilement accessibles avec internet aujourd'hui en plus) mais pas la réalité. Parce que dans les faits et dans les études menées sur le sujet, les enfants en ief n'ont pas de souci de sociabilisation/socialisation. Bien au contraire.