La montagne cache une force qu'elle-même ignore,

Que des hommes impuissants pensent pouvoir gravir,

Pour ouvrir la porte à l'horreur et au pire,

Quand les autres s'inclinent, la respectent et l'honorent.

Derrière la beauté, la grandeur, les mystères,

Une sensibilité qu'il faut protéger,

Un talent, une vision à laisser s'exprimer,

Pour qu'enfin on impose aux idiots de se taire.

Comment oser penser qu'on puisse te bafouer ?

Idée des arriérés, des mâles dominants,

Se croyant de la Haute, ne sont que des manants,

Se sentant de la crème, qui finira fouettée.

N'allez donc pas vous plaindre de subir l'avalanche,

Car saisir le flanc, par votre main coriace,

Devrait vous voir croupir au fond de la crevasse,

Pour réfléchir aux suites que vos gestes déclenchent.

Vous pensiez être tranquilles, à l'ombre de l'ubac,

Au-dessus de vos voies, une nouvelle voix s'érige.

Depuis tous les sommets, le monde se corrige,

Et s'il ne le fait pas, va se prendre une claque.

La montagne capable de faire bouger les crêtes,

Fait glisser les plaques d'un continent plus beau,

Où vivent en harmonie les sentiments cordiaux,

Et rhabille les veaux en costume de soubrette.

Crédits photo : Image par Klausdie de Pixabay