

Les héritages du passé
Sur Panodyssey, tu peux lire 10 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 7 articles à découvrir ce mois-ci.
Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit !
Se connecter
Les héritages du passé
Trempé par une pluie incessante, un facteur pénétra dans un vieil immeuble
parisien, à l'extérieur délabré, mais à l'intérieur bien entretenu, et inséra une lettre manuscrite
dans une boîte aux lettres indiquant "mesdemoiselles Gemma Morrisson et Isilda Oliveira".
.
Deux heures plus tard, gemma, plongée dans son journal hippique, sa che velure rousse masquant le tout
, mastiquait l'extrémité d'un crayon à papier. Elle estime que Jolie Fleur, engagée dans la troisième course,
possède de sérieuses chances de l'emporter. Isilda, une femme élancée au teint halé, aux cheveux bouclés noirs, l'inter pelle
d'une voix puissante, "Gemma ! _ Waouh ! Qu'est-ce qu’il y a ? _ Tu as reçu du courrier ! _ Juste une minute, je finis mon analyse
et je pars vite porter mes paris ! Avec précaution, Isilda glisse le courrier sous le journal de Gemma. _ C' est un courrier important !
Gemma inspecta méticuleusement la lettre pour en déterminer l'expéditeur. En reconnaissant qu'elle venait de sa ville natale, elle la jeta
sur la table et s'exclama : 'Ce n'est pas possible - Qu’y a-t-il ? - Ce doit être le passé qui refait surface.
- Ouvre-la !
- Non, toi lis-la-moi.
— Un s'il te plaît serait le bienvenu.
Après avoir lu Isilda dit :
- Qui est Monsieur Lesieur Jean-Yves ?
Gemma pâlit soudainement et répondit avec une pointe de nervosité :
_ je ne t’en ai jamais parlé, car je n'étais pas encore prête.
_ Ma mère étant anglaise et mon père français, j'ai choisi d'honorer ma mère avec le nom Morrisson
_ comment va-t-elle ?
_ Elle n'est plus de ce monde !
_ Comment ça ?
_ Elle avait une maladie incurable, je l'ai appris par ma tante Emma.
_ La lettre dit que lui aussi, il est mort ! Gemma pousse un long soupir.
_ J'en n'ai rien à faire, jette-la !
Isilda rétorque :
_ Oui, mais tu es conviée à la succession !
_ Eh bien, je m'en fiche !
_ Pour quelle raison ?
_ Car il m'a mise à la porte alors que je n'étais qu'une enfant.
_ qu'est-ce qui te fait soupirer ?
_ pour moi, il n'a jamais été mon père.
_ pourquoi ne pas tenter le coup ?
Souffla Isilda tendrement.
Gemma, exaspérée, se leva d'un bond, en serrant fermement son journal.
_ Cela me dépasse totalement, je ne peux pas !
Gemma part, et avant qu'elle ne parte en claquant la porte de rage, Isil da l’interpelle :
_ Réfléchis bien ! Il n'y a peut-être pas que du mauvais qui en sortira ?
Le soir venu à l'heure du souper, après une journée fatigante passée à l'ate lier de couture,
Isilda revient sur la fameuse discussion.
_ Je suis navrée de notre dispute de ce matin.
_ Oh ! Je suis navrée ! bla bla bla ! Et puis Gemma s’esclaffa !
_ Quoi ?! Mais arrête de te moquer de moi !
_ Tu sais bien que je ne peux pas t'en vouloir !
"sans toi, rien n'aurait de sens.
Isilda esquisse un sourire soulagé.
_ Quelle est la véritable raison ?
_ Ce que je t'ai dévoilé est crucial, mais il y a plus à dire !"
_ Et bien, je t'écoute !
_ Mon géniteur ne tolérait pas mon esprit aventureux, et il me surnom mait "l'intrépide”
, prétextant que je ne suivais pas les normes d'une fille, et même jeune, j'osais toujours le défier,
il était ignoble il ne manquait jamais une occasion de rabaisser ma mère Quant à ma sœur cadette,
il adoptait une approche complètement différente., elle était son rayon de soleil. Isilda leva un sourcil
d'un air sceptique et l'interrogea :
- qu'est-ce qui l'a poussé à te chasser de la maison
- il a découvert ma véritable nature, et ce fut la goutte qui a fait déborder le vase
- Comment as-tu fait pour survivre ?
— Ma mère a facilement trouvé quelqu'un dans la famille pour m'accueillir, vu qu'il n'était guère apprécié.
La situation était plus délicate, car ma mère tenait à ce que je sois bien re çue, c'est donc ma tante Emma,
douce, mais un peu stricte, qui a pris en charge mon accueil de plus, elle était enseignante, ce qui explique
ma culture malgré ma situation difficile, j'ai eu un coup de chance ?
_ Te séparer de ta mère et de ta sœur a dû être un véritable déchirement, non
_ Il était souvent d'une violence extrême, tant par ses paroles que par ses ac tions.
_ Est-ce que tu lui pardonnes.
_ Absolument, elle était terrifiée par lui ! elle cherchait à me protéger !
Isilda pose ses mains sur les épaules de Gemma et l'interpelle :
_ Peut-être que tu pourras renouer des liens avec ta sœur.
_C'est facile à dire ! ça fait une éternité qu'on ne s'est pas vues !
_ L'avenir nous le dira.
_ Elle héritera de tout, étant la préférée de mon père.
_ Je t'accompagnerai si tu veux !" Gemma reste indécise pendant qu'Isilda lui lance un sourire enjôleur et cligne des yeux
_ Allons, Gemma, dis oui !
_ Ok, on ira ensemble, mais mon but principal est de retrouver ma sœur, la voir pourrait m'offrir un peu de sérénité intérieure,
même sans parler.
_ Bonne décision !
Je ne savais pas que tu pouvais être aussi vénale !
"tu sais, même si j'hérite de mon père, tu n'en profiteras pas.
Les deux femmes éclatèrent de rire en même temps, emportées par une hila rité sans fin.
Le jour de l'entretien pour la concession, Gemma devait voir maître Lecât à 10 heures en urgence, elles quittèrent leur immeuble
et arrêtèrent un taxi une voix grave résonna "Bonjour, mesdemoiselles, où allez-vous ?
Un homme au physique imposant, cheveux poivre et sel et barbe broussail leuse, se tenait au volant Gemma plaqua sa lettre contre la vitre
qui les séparait du chauffeur, en criant
- Ici !
- "très bien, mesdames, on décolle. Isilda approcha son visage de Gemma et murmura :
- pas de souci, c'est moi qui paie
_ N' y pense même pas !
— Ok, je me rends...
Gemma esquissa un sourire.
_ Évite de te mêler de cette affaire ! tu ne recevras rien en retour
_ Fin du trajet, mesdames
_ Combien pour la course ?
_ 150 francs.
_ voilà !
Dans la salle d'attente du notaire, les chaises en velours, décorées de clous dorés le long des dossiers, captèrent immédiatement leur regard Isilda et Gemma
se sont assises pour quelques minutes.
— Curieux, la salle est vide
— Qui as-tu en tête ?
— Ma sœur ?
— "Oui, tu as raison ! tu es certaine que c'est aujourd'hui ?
— Oui!?
— peut-être qu'elle est en retard la porte de maître Lecât s'ouvrit lentement, laissant apparaître une tête chauve et ridée
— Gemma Lesieur, avancez, je vous prie
Elles s'avancèrent toutes les deux.
— Je suis désolé, mais seule Gemma peut passer seuls les proches du dé funt sont admis.
— J’en ai assez de ce satané nom de famille," murmura Gemma, les dents serrées
— A tout à l'heure, Gemme ! je vais lire un peu en salle d'attente, tu en as pour un moment trois quarts d'heure plus tard,
Gemma émergea du bureau, l'air troublé
— Alors ? lança Isilda.
— Je suis la seule héritière !
— Quels sont tes plans maintenant ?
— Je ne sais pas, car j'étais persuadée que ma sœur hériterait de tout !
— Tu sais quoi ? Il y a un champ de course juste à côté, je t'emmène. Dix minutes plus tard, elles étaient sur le champ de course
où le bruit des pa rieurs criant le nom de leurs chevaux irritaient singulièrement Isilda.
- Pourquoi crient-ils comme ça ?
- C'est l'adrénaline qui les fait crier ainsi. Puis Gemma se mit à hurler.
_ Allez Jolie héritière ! allez ! Dépasse-le ! Isilda pouffe de rire
_ Jolie héritière, c’est de toi que tu parles ? il faut le dire vite !
_ Ne sois pas méchante s’il te plait.
_ Mais sérieusement qu’est-ce ce qui te plait là-dedans.
_Ce qui me plaît ? C'est que c'est comme dans la vie ! Tu peux être la grande favorite et puis patatras ! Tout s'écroule. Ou bien être
dernière durant toute la course et finalement, venir ramasser les morts et finir première.
_Et ce qui me fait vibrer, c'est ça !
_Je n'ai pas tout compris de ton jargon hippique, mais j'en ai saisi la subs tance principale.
_Tu ne m'en veux pas de t'avoir emmenée ici ?
_Non, au contraire ! J'adore te voir vibrer. Tu es magnifique quand tu vibres.
_Merci ! Tu es trop chou. _Par contre, je n'y mettrai plus un sabot, car l'ambiance est trop électrique ici !
_Rentrons.
Quelques jours plus tard, Isilda s'empressa de partager la bonne nouvelle.
_ Gemma, j'ai retrouvé l'adresse de ta sœur.
_ Vraiment ?
_ Après de nombreuses recherches et en collaboration avec les mairies, je l'ai enfin trouvée.
_ Elle réside à Saint-Étienne.
_ C'est assez loin !
_ Ne t'inquiète pas, la profiteuse a de la famille là-bas. Je n'ai qu'à leur télé phoner.
_ Mais je ne saurai pas quoi lui dire.
_ Ton mobile, c'est l'héritage ?
Très bien, ton jour sera le mien, mais ne tarde pas, car je dois valider l'héri tage avant la fin de la semaine prochaine.
C'est noté, tu es très amusante, on dirait que tu parles d'un pari hippique !
Et c'est l'opportuniste qui réglera le billet de train.
_ De toute façon, c'est normal, puisque tu gagnes plus que moi !
_ Oui, mais ce n'est pas ma faute si tu jettes ton argent par les fenêtres en jouant aux courses !
_ Espèce de chipie !
À Saint-Étienne, après un long voyage en train et une nuit éreintante sur un canapé peu confortable
chez leurs hôtes, Isilda et gemma se tenaient devant une petite cour. Elles ouvrirent une barrière juste
au moment où des aboiements se firent entendre.
Derrière la porte vitrée, elles devinèrent aisément qu'une famille résidait là.
D'une main tremblante, Gemma plia son index pour frapper à la porte. À la troisième tentative, la porte s'ouvrit et Gemma reconnut les traits de sa sœur,
bien qu'elle ait considérablement changé.
_Oui, que voulez-vous ?
Gemma s'avança délicatement.
_Bonjour, nous cherchons Mathilde Lesieur.
Mathilde, encore somnolente, hésita un instant, car cela faisait très longtemps qu'on ne l'avait pas appelée ainsi.
_ Euh... Oui, c'est moi ! mais c'est mon nom de jeune fille, je suis Madame Le bossu maintenant.
_ C' est moi, Gemma ! Ta sœur !
_ Oh ! Mon Dieu !" Mathilde éclata en sanglots et s'élança vers Gemma, inca pable de prononcer un mot tant l'émotion était intense.
Isilda, très émue également, essuya une larme du bout de son petit doigt. Peu après, Mathilde se ressaisit.
_ Entrez donc ! Mathilde installa les visiteuses autour d'une petite table, que leur berger alle mand avait presque renversée,
tant il était heureux d'avoir de la visite. Après les avoir accueillis, le mari sortit le chien pour sa promenade quoti dienne.
_ À tout à l'heure, mesdames !
_ Comment s'appelle-t-il ?
_ Le chien ou mon mari ? 5 Isilda, stupéfaite :
_ Euh... les deux ?
_ Mon mari, c'est Sylvain, et le chien, c'est Socrate.
_ Et vous, qui êtes-vous ?
_ Isilda !
_ Et vous êtes qui, pour Gemma ?
_ Je suis...
_ Stop, n'en dites pas plus ! Je sais.
Mathilde s’avança vers Isilda et l'étreignit. Mathilde se dirigea ensuite vers une porte.
_ Qui veut du thé ? Elles dirent d’une seule voix : 'moi'. Une fois le thé préparé et servi,
Gemma aborda le sujet principal.
_ Pourquoi n'as-tu rien reçu de l'héritage de notre père ?
Mathilde baisse la tête.
_ Tu ne te doutes de rien
_ Non !, c'est impensable, il me détestait et je me retrouve à hériter de tout sur son testament !
Alors que tu étais sa préférée !
_ tu n'es pas au courant de tout !, c'est probablement par esprit de contradic tion.
_ Maman est décédée de maladie peu après ton départ !
_ Oui, ma tante me l'a annoncé ! Et elle disait à l'époque que c'était trop à por ter pour une jeune fille !
_ Et il aurait tout fait à l'époque pour te virer du cimetière si tu y étais allée.
_ Alors pourquoi ce revirement de situation ?
_ C’est parce que dès que j'ai eu l'âge de raison, je l'ai fait mettre en prison ! Isilda et Gemma se regardent, interloquées.
_ Oui, Gemma, dans ton malheur, tu as eu de la chance !
Car oui, il était proche de moi !
Mais trop proche ! Tu comprends ?
Mathilde éclata en pleurs et libéra toutes ses années de non-dits et de dou leurs.
_ Gemma et Isilda prirent les mains tremblantes de Mathilde.
Gemma lui dit :
_ On est là ! Maintenant !
Mathilde se leva d'un seul coup.
_ J' ai quelque chose pour toi !
Attendez un instant ! Mathilde sortit de la pièce et revint avec un vieux carton à chaussures.
_ Tiens, c'est pour toi ! Gemma entrouvrit la boîte et glissa un œil.
_ Des lettres ?
_ Oui, ce sont les lettres que je t'écrivais et que ce salopard n’a pas envoyé a ta tante Emma ! Touchée, Gemma ne savait plus que dire.
Mathilde posa sa main sur celle de Gemma en la fixant tendrement.
_ Tout est dedans. Ce qu'il m'a fait, mais surtout à quel point tu m'as manqué !
_ Pourquoi ne m'as-tu jamais recherchée ?
_ J’avais rencontré mon mari et j'étais heureuse.
Je n'avais pas envie de re mettre le nez dans ce passé, ça m'aurait anéantie.
_ Pardon !
_ Mais maintenant, tu es là, et c'est ce qui pouvait nous arriver de mieux.
_ Je vais vendre cette maison maudite et on se partagera l'héritage. Isilda et Gemma quittèrent la maison de Mathilde et rencontrèrent Sylvain
et Socrate. Elles caressèrent le chien.
_ À bientôt Sylvain, prends soin de ta femme dit Isilda.
_ Ah, vous pouvez compter sur moi ! répondit Sylvain.
_ Et moi qui pensais être seule !" s'exclama Gemma.
_ Oh non, Gemma, tu n'es pas seule ! Et grâce à qui ? rétorqua Isilda.
_ Tu sais, la modestie, c'est bien aussi, déclare Gemma.
_ Les intéressées ne sont jamais modestes !
réplique Isilda.
Ainsi s'achève notre histoire, ponctué de rires et de conversations animées. Fin.

