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Le grand bluff

Le grand bluff

Publié le 19 févr. 2025 Mis à jour le 19 févr. 2025 Développement personnel
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Le grand bluff

N’analyse pas, contente-toi de comprendre.

Mais comprends bien ce qui passe, ce qui se passe.


J’ai passé ma vie à me duper, à chercher à me duper. Quand tu vois et tu sais, tout devient vite invraisemblable. Tout devient invraisemblable parce que l’autre ne veut même pas envisager ta réalité. Tu t’aperçois vite qu’il ne voit pas et qu’il ne sait pas. Puis il te fait vite comprendre que tu le déranges, que c’est mieux que tu te taises, que c’est ce qui va se passer de gré ou de force. Mais pour toi, c’est juste l’immense réalité que tu vas ranger dans l’invraisemblable, pour ne pas trop déranger ces gens. Tu vas la ranger pour simplement continuer de vivre. Moi, je l’ai un peu rangée, un petit bout, un petit moment. J’ai essayé de me faire discret, normalisé, agité et orgueilleux comme tout le monde… Je l’ai fait pour continuer de vivre, pour continuer de vivre ce que d’autres appellent l’extraordinaire. Un monde merveilleusement plus vaste que le consensus reconnu par tout un chacun. Ce consensus en fait bien sûr partie, je le vis également. C’est simplement que l’autre ne veut pas ou ne peut pas voir et savoir, je me demande encore. Mais tu dois vivre avec eux. Ils paraissent très bizarres et compliqués. Il faudrait accepter qu’ils soient des pantins, qu’ils ne sont pas fous, pas méchants, pas cons, qu’ils ne voient vraiment pas. C’est peut-être aussi ça la vie quand tu acceptes de voir et de savoir. C’est aussi ça la vie quand tu vis de ton cœur. J’aime cette vie plus que tout. J’aime vivre à cœur ouvert plus que tout.


Alors, tu es seul à explorer ce monde plus grand. Plus grand de tous les sens, dehors autour de toi, et dedans dans ton corps. Tu te vois mener ce monde, et tu vois les autres mener ce monde. Tu vois ce monde te mener, et tu vois ce monde mener les autres. Tu sembles en être conscient, les autres semblent aveugles, sourds et insensibles. Et pourtant, ils bougent avec, et ils le font bouger inconsciemment. Tu dois explorer seul. Tu dois apprendre. Tu dois continuellement mettre en jeu ta réalité. Tu dois aller toucher, tester et valider ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Tu dois discriminer la réalité qui s’impose du rêve qui s’évapore. Ta réalité est un rêve pour les autres, un rêve impensable, un rêve interdit, un délire, une aberration, une maladie, un danger… Les rêves qu’ils peuvent faire, ils te les racontent, ils y recréent leur enfermement et leur souffrance d’être enfermés. Moi, je rêve peu, je ne rêve pour ainsi dire pas.

Alors, tu passes beaucoup de temps à chercher à te duper pour éprouver ta réalité et ton rêve. Tu sais, c’est un peu comme jouer à se prendre soi-même en flagrant délit d’abus de sensations. Par jeu, avec même un petit plaisir de pouvoir savourer son autodérision, le plaisir de gagner sa faille humaine avec rire et compassion. C’est tellement plus grand que leur monde, que tu cherches l’erreur pour ne pas la laisser t’avaler. Mais l’univers a toujours raison, il te le prouve de façon implacable, il te fait toucher, il te touche, il te le fait entrer, il te le fait sortir, il entre en toi, il sort de toi, il vit, tu vis sans y échapper. Quand tu vois, quand tu sais, tu dois accepter la raison comme le tort, le juste comme l’erreur, cette réalité comme la tienne. Tu n’as pas le choix. Plus tu testes en contre, plus l’univers t’expose concrètement à l’invraisemblable.

Alors, tu vis avec cet univers, tu joues sans abuser, il t’accompagne bienveillant, tu le suis sereinement, il te montre ses merveilles et ses dangers, tu grandis ton corps et ton esprit. Puis, tu observes l’autre. Tu ne le comprends toujours pas, mais il faut vivre avec lui. Tu apprends à trouver un équilibre acceptable, un consensus avec son consensus. Tu apprends aussi à accepter de comprendre qu’il ne comprend pas. Tu finis par le comprendre. Tu comprends qu’il ne comprend pas ce que tu comprends, comme tu ne comprends pas ce que l’univers comprend.

Alors, tu l’aimes, tu l’aimes beaucoup, comme toi-même, tu as beaucoup de compassion pour lui comme pour toi-même, tu l’acceptes, tu l’accompagnes.


Mais voilà, j’aime jouer. La vie est un jeu. Je joue pour le plaisir avec un partenaire qui m’a appris le plaisir de jouer, le sérieux d’en rire, l’honnêteté d’être sincère, le bonheur de se partager, le respect de s’aimer, l’amour à connaitre par cœur. On joue sans perdre ni gagner, juste pour le frisson de se bluffer en réalité. Aujourd’hui, c’est un coup de maitre qui vient. C’est immense. C’est mon plus grand bluff, ou le sien. C’est moi ou l’univers qui réalise. C’est lui ou c’est moi. La partie semble toucher à sa fin. En fait, rien n’est sûr. En fait, on joue ce coup ensemble, comme on l’a toujours fait. En fait, cette partie qu’on joue à deux, on l’a toujours jouée en un seul joueur. En fait, dans ces conditions, le jeu a bien lieu, mais la partie n’a jamais vraiment commencé, elle ne finira peut-être jamais.

Je vais mourir. On a joué à mourir plein de fois. Mais cette fois, c’est le grand bluff. L’univers a toujours raison. Comme j’ai toujours vécu avec lui, je ne me suis jamais trompé à voir et à savoir. On joue ensemble. On joue tout ensemble. On joue nos bluffs ensemble. Il y a quelques temps, l’univers m’a dit quand j’allais mourir. J’ai dû accepter ce sentiment de savoir qu’on allait peut-être se séparer à ce moment-là. C’était il y a longtemps. En attendant, on a beaucoup joué. Mais ce moment est venu. Ce n’est peut-être que du bluff, on ne sait plus, on ne veut plus savoir. Mais on va savoir.

Ce printemps, il est question que je meure. C’est mon plus grand bluff. Si j’ai raison, il a raison, j’ai gagné, il a gagné, la partie s’arrête, la mort me prend, on continue à jouer ensemble. Si j’ai tort, il a tort, j’ai perdu, il a perdu, la partie s’arrête, la vie me garde, on continue de jouer ensemble.


J’aime l’univers, il est l’expression d’un cœur. J’ai toujours vécu par cœur et j’ai appris à connaitre ce cœur plus loin, j’aime ça. Peu importe si je gagne ou si je perds, on continue ensemble, je vous aime.



© Basty - Le grand bluff - Extrait du livre ‘esprit des jours’ - 2025 - www.etreconscient.com

Image d’illustration générée par IA sous WordPress

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Commentaires (5)

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Imoto verif

Imoto il y a 2 jours

J'aime tellement le rythme que vous donnez aux mots. On les voit partout, autour, dans des dimensions différentes, dans des sens différents. J'aime ça, et je vous en remercie!

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Basty verif

Basty il y a 2 jours

Merci beaucoup Imoto. Très gros plaisir pour moi de le savoir ! Merci merci.

Luce verif

Luce il y a 2 jours

ah flûte on se connaît à peine 🤣

Luce verif

Luce il y a 2 jours

Visiblement, tu n’es pas mort ce printemps là ? 🥳

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Basty verif

Basty il y a 2 jours

Ahhh j'aime les j'aime ! mais j'ai pas de smileys !!! """ Alexandre, fais quelque chose s'il te plait ;-)"""".
Oui Luce, mais... je viens de l'écrire cet hiver, et ... ce printemps là... c'est bientôt quand même !

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