VEGETALIS
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VEGETALIS
C’est un petit matin d’une fraicheur assassine.
Senteurs légères, chlorophylle et terre mouillée.
Les écorces refluent leurs moisissures savantes,
Tribulations pour le microcosme itinérant.
Ici se joue l’invisible.
Ici, les bras crient famine et s’abreuvent de ciel.
Ici foisonnent les tentatives d’enlacement.
Là, le vide allume les raideurs.
Il est des douceurs câlines quand le vent murmure, fendant la brèche en deux, ourlant les épaisses ramures.
Quand le souffle éphémère léche le tronc pour mieux retourner au ciel.
Il est des baisers de lumière aux accents dorés qui prennent le temps de s’alanguir.
Il est de délurées herbes folles, toison inextricable qui accueille le corps enraciné.
Pattes de poules, visage de vaudou, oeil de verre, hérésie fantastique.
Ça sent le souffre du royaume d’Hadès et les entrailles de terre-Gaïa.
C’est un petit matin d’une fraîcheur assassine.