Un si bel oiseau
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Un si bel oiseau
Depuis plusieures années, un Anglais Ernest, élève dans son champs avec un bel étang, des hérons garde-boeuf. Ce sont des échassiers de la famille des Ardéidés. Il en aime un particulièrement, car il est plutôt solitaire. Il ne s'accouple pas. Alors Ernest l'apprivoisa et devint son papa. Il le suit partout. Un grand amour est né entre eux deux.
A force de regarder les articles sur les oiseaux, Ernest fit la connaissance d'un fermier français André, qui élève des grandes Aigrettes blanches de la même famille que ses hérons. Ils communiquent régulièrement tous les deux pour parler de leurs oiseaux. L'Aigrette est plus élancée que le héron. Chacun a son préféré.
Alors un jour, ils décidèrent de se rencontrer. C'est Ernest qui se déplaça en Occitanie où vivent les Aigrettes qui préférent ce climat. Il partit avec son plus bel héron apprivoisé. Il est plus blanc que les autres, trapu et avec une bonne capacité à voler. Il revient toujours voir son maître, son papa, après ses virées. Il mit l'oiseau dans une cage pour pouvoir le transporter. Il utilisa sa voiture et le ferry pour venir en France. Hors de question pour lui de mettre l'oiseau en soute ou qu'il soit dans le noir tout le long du tunnel sous la manche! Il restera auprès de lui.
André lui présenta sa plus belle aigrette qui appelle ma belle. Celle-ci aussi est très attachée à son maître André. Ernest lacha son héron qui alla directement à l'étang. L'aigrette curieuse de voir ce nouveau congénère, s'approcha doucement de lui. Le héron ne bougea pas et l'observa. Les deux oiseaux firent connaissance avec des déploiements d'ailes. Il décolèrent, firent le tour de l'étang et vinrent rejoindre les deux hommes. C'est la première fois qu'Ernest voit son héron s'approcher de l'aigrette un peu timide. Ils ont l'air de s'entendre. Les deux hommes sont ravis.
Une idée germa dans la tête des deux hommes. Pourquoi ne pas essayer qu'ils s'accouplent ? Cela pourrait faire un superbe oiseau à eux deux ? Et à priori, ils se côtoient et ont fait le rituel des oiseaux qui se charment. Ce serait l'occasion de faire un beau spécimen vu leur beauté et nos connaissances.
Il va falloir qu'ils soient ensemble pour ça. Ernest expliqua que ce ne serait pas simple car son héron ne s'est jamais accouplé. André lui expliqua que c'était idem pour son aigrette. Ce n'était pas gagné. Ils ont toutefois envie de tenter l'expérience, même si autour d'eux de nombreuses personnes leur disent que c'est de la folie et que cela allait avoir un coût. Il faudra qu'Ernest quitte son île anglaise pour rester en France.
Quelques mois plus tard, Ernest s'intalla dans la grande ferme d'André, qui a tout sur place pour l'accueillir et pour que ces deux oiseaux puissent évoluer dans un climat qui est plus propice pour eux deux.
Après un certain temps, après plusieurs essais, des études sur la spécificité de chaque oiseau, se réunir régulièrement avec des spécialistes, pour que les deux oiseaux puissent avoir tous les éléments pour être en sécurité, ils réunissent tout ce qu'il faut pour que leurs oiseaux conçoivent une progéniture.
Un matin, ils virent sur la plateforme de branches qu'avaient créé les deux oiseaux, un œuf. Quelle fut la joie des deux hommes ! Ils ont réussi après tant d'efforts et de sacrifices. Protéger cet œuf à tous prix. Il ne faut pas que quelqu'un vole ce qui a prit du temps et de l'énergie pour le concevoir.
Il s'en suivit la naissance d'un magnifique oiseau blanc, élancé avec les ailes longues et larges, de longues pattes effilées et un cou rétractable qui se termine par un long bec . Il est né d'un rapprochement entre un Anglais et un Français, qui ont donné naissance à un nouveau genre d'oiseau, unique.
Un peu fragile à sa naissance, il réussit à prendre son envol sous les yeux de sa famille et de ceux qui ont permis que cela aboutisse. Il prit vite de l'assurance. Il fut suivi ensuite de ses frères qui ont tenu compte de son expérience. C'était facile maintenant pour les concepteurs. Il suffisait de reproduire ce qu'ils avaient mis en place pour en concevoir d'autres.
Cet oiseau blanc était beaucoup envié par sa beauté et ses capacités. Certains essayèrent de le reproduire, mais n'avaient pas tous les secrets des deux fermiers. Et ce fut un échec pour ceux-ci. Ceux qui accompagnaient ces oiseaux uniques dans leurs virées étaient ravis. Ils allaient vite, très vite ensemble. On les reconnaissait facilement dans le ciel, à leur couleur, forme et long bec. Ils étaient bruyants.
Cette race d'oiseaux a finit par disparaître à cause des humains. Ils consommaient beaucoup de nouriturre et avaient un régime spécial, volant plus vite que les autres oiseaux. Leur entretien avait un gros coût.
Un jour, un de ces oiseaux s'est pris les pattes dans quelque chose d'horrible. Les humains n'avaient aucune mauvaise intention en France où cela s'est produit. Ils n'avaient aucune idée sur les conséquences qu'allaient avoir leur maladresse sur cette belle espèce d'oiseaux.
Aujourd'hui, il n'est plus. Ses frères qui ne s'en remirent pas, l'ont suivi dans sa chute. Il ne reste de lui que des écrits, des photos, des témoignages, des spécimens empaillés là où il est né et où il a vécu en France et en Angleterre. Il reste toutefois beaucoup de beaux souvenirs pour ceux qui l'ont cotoyé et ceux qui l'ont regardé voler, soit en réalité soit via les médias qui en parlaient, et surtout, André Turcat et Ernest Brian Trusbaw, les pilotes d'essai français et anglais du Concorde.
On t'a aimé Concorde. Tu resteras dans nos mémoires à vie !
Note de l'autrice :
L'amour pour quelqu'un ou quelque chose de fort ne se perdra jamais. J'ai écris cette courte nouvelle en mémoire du Concorde qui m'a marqué à vie. Mon 1er travail en Compagnie Aérienne Française fut à la Division Concorde/Airbus où je m'occupais de la documentation Concorde pour les techniciens. Je passais tous les jours dessous et montais régulièrement dedans dans le hangar. Plusieurs années après, j'ai effectué un vol Concorde d'accompagnement pour les futurs pilotes de cet oiseau blanc. Il était magnifique physiquement et techniquement. Il n'a jamais été égalé à ce jour, notre bel oiseau comme on le nomme dans le secteur de l'aviation. Dans le titre j'ajoute "si" qui interroge inconsciemment notre mental. Le miens me dis : et si...?