Journal d'une rupture

Journal d'une rupture, Jour 1 : Putain !

Publié le 27 juin 2021 Mis à jour le 27 juin 2021 Curiosités

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Journal d'une rupture, Jour 1 : Putain !

Annabelle Debabeche

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Une semaine que j'ai reçu ce message de ta part où je ne sais pas où me placer.Je suis passée par tous les états émotionnels.J'ai cru que ton besoin de silence était pour nous deux, pour un avenir meilleur.Mais je me suis bien rendu compte dans ton message que tu ne parlais pas de moi.Je voulais être sûre de ne pas me tromper, alors je t'ai demandé des explications que tu ne m'as pas apportées.Alors j'y ai cru. Puis plus du tout. Puis je me suis mise à paniquer.Paniquer de ce vide. Paniquer de cette incompréhension. Paniquer de ce silence.C'est terrifiant les silences. Ils laissent la place à toutes les interprétations.Je me suis demandée si je n'étais pas le chien qu'on avait pris pendant confinement pour avoir une excuse pour sortir et qu'on laissait sur l'autoroute en partant en vacances maintenant que les frontières étaient ouvertes.Et pendant ce temps-là je guettais les bagnoles ...

J'ai fini par me demander ce que j'avais fait. Je n'ai pas trouvé. Si des détails, des conneries. J'en ai fait un monde et me suis flagellée avec. De toute façon il ne me restait plus que ça pour te sentir encore en moi.

Putain en amour y a pas de silence.Le silence ça freine. L'amour ça avance.Je me suis accrochée à notre dernier baiser sur ce quai de gare. A cette dernière conversation où on se dit je t 'aime.10 jours que je les suspends. Que je les brandis. Qu'en as tu fait ?

Putain, j'ai paniqué je te l'ai expliqué. T'as pas bougé.

Putain, j'ai même eu envie de partager des bonnes nouvelles comme on l'avait toujours fait. T'as toujours pas bronché.

Putain j'ai coninué à te donner à travers un écran resté vide, à guêter un instant, un moment, une réponse. Un espoir. Putain j'existe ! Ben t'as toujours rien fait.

10 jours à me dire que j'étais encore ta nana, que tu pensais à moi.que non j'avais pas pu me tromper.Tu n'as toujours pas acté.J'ai hurlé, chialé, gerbé, le fait que tu savais que la seule chose qui me rendait dingue ; c'est le silence.

Et puis je me suis rendue à l'évidence. J'ai essayé une dernière fois de croire que tu serais là. T'as pas aligné deux mots pour apaiser mes maux.

Je ne suis pas sur ton putain de chemin parce que sinon tu aurais pris le soin de ne pas me faire souffri à ce point.

L'amour ça avance. Ou ça reste au point mort mais ça ne recule pas.L'amour ça se crie, ça ne se mue pas dans le silence.L'amour on en prend soin. On ne le laisse pas au bord du chemin.

Je pensais que j'étais l'amour pour toi. Ben c'est pas le cas.

Alors aujourd'hui est le premier jour de notre rupture.J'ai ouvert ma boite à malheur. Et puis j'y ai mis : - La petite pierre que je serre comme une débile le soir quand t'es pas là.- La petite trousse que je t'ai cousue pour rendre ton quotidien sans moi plus doux et que tu saches que je pense à toi.J'aurais même pas eu l'occasion de te les offrir. J'étais si contente et fière de te les avoir fait.- ton tee shirt que j'embrassais tous les soirs en t'envoyant des je t'aime et qui zonait dans mon lit comme on zonait après l'amour et le café.

J'ai mis ton chapeau sur ma tête pour la remettre à l'endroit. A défaut de me la taper contre les murs.Ah non ! Je ne mérites pas ça ! J'ai effacé nos messages, nos photos, tu ne seras plus qu'un robot dans un algorithme qui n'en n'aura plus, justement, de rythme.

Aujourd'hui j'ai compris. Quand l'amour propre reprend le dessus, l'amour est déchu. Vaincu.

Je me suis assise sur cette putain de boite pour réussir à la fermer, comme on s'assied sur sa valise avant de partir en voyage. Je pensais partir aux Maldives. J'ai atterri en Afghanistan.

Aujourd'hui j'ai compris : non ! je ne suis pas une putain ! Alors je descends du train.