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L'unité dans la diversitéChapitre 1

L'unité dans la diversitéChapitre 1

Publié le 6 avr. 2022 Mis à jour le 6 avr. 2022 Culture
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L'unité dans la diversitéChapitre 1

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Belgique, avril 2022

 

        Nargie

            Luvii sursauta et soupira :

            — Quand cesseras-tu d’utiliser le monde furtif de la téléportation ? C’est agaçant et perturbant !

            — J’aime la discrétion, se moqua Nargie.

            Avant que Luvii puisse répondre, son binôme disparaissait vers d’autres lieux.

            Une semaine plus tôt, les deux jeunes femmes intégraient l’académie des Hautes Technologies de la Confédération Galactique située sur Ukron, dans le système Flévarien. Cette institution bicentenaire n’acceptait que les élites pouvant faire preuve d’une aisance dans des matières aussi diverses que complexes alliant technologie innovante, savoir-faire, audace et imagination. Elle exigeait un examen d’entrée dans lequel le candidat étudiant démontrait sa volonté, sa ténacité, mais également sa fiabilité alors qu’il se trouvait en situation de dégager une solution pour un problème portant sur une matière qu’il n’avait pas encore appréhendée.

            Le nombre de civilisations représentées à l’académie reflétait le souci d’universalisme rencontré par son comité d’éthique. Dans la promotion des deux jeunes femmes, pas moins de quinze races se côtoyaient dans une harmonie qu’il restait parfois encore à acquérir. Une part non négligeable de l’épreuve octroyant le sésame convoité par beaucoup obligeait deux aspirants à résoudre ensemble une difficulté technologique. Ces deux futurs élèves, sélectionnés en fonction de l’antinomie qui les opposait naturellement, devaient faire fi de cet état de fait afin de passer cette première étape.

            C’est de cette façon que Luvii et Nargie s’étaient trouvées face à face, ce que leurs ancêtres n’auraient même pas envisagé.

          Luvii descendait d’une famille noble de Sloumaney, planète située dans le secteur oriental du système Flévarien, tandis que Nargie provenait de marchands galactiques dont la terre d’origine, Trisarnor se trouvait dans son quart nord-occidental. Tout opposait ces deux peuples. Si les Sloumaneyens cultivaient le calme et la pondération, les Trisarnorais ne vivaient que dans l’action, fût-ce-t-elle même violente. Le but essentiel des Sloumaneyens était d’accéder au Nsypu Kyrolry, l’équivalent de la pleine conscience. Cette caractéristique en faisait une société pacifique recherchant l’unité dans la diversité. A contrario, les Trisarnorais voyaient leur accomplissement dans les richesses acquises. À leurs yeux, seules les nombreuses possessions amenaient le respect, dégradant toujours plus leur réputation. D’autant plus que leurs incursions guerrières s’étendant, elles atteignaient les frontières du système Flévarien.

            À la suite du décès de son père dans une rixe, Nargie et sa mère quittaient leur planète alors que la jeune fille entrait dans sa dixième année. Après un temps d’errance, les deux femmes se fixaient sur une colonie de production de microrobots offrant travail et scolarité. Lors des vacances, les enfants accompagnaient leurs parents pour effectuer des tâches mineures. À défaut d’être ludiques, leurs faibles rémunérations augmentaient quelque peu la qualité de vie de la famille. Si Nargie devait s’obliger à étudier, ne comprenant pas la nécessité de la théorie, l’aspect pratique rencontré dans ces moments de repos la passionnait. En dehors de ceux-ci, elle s’empressait de réaliser devoirs et leçons afin de pouvoir rejoindre sa mère avant qu’elle ne termine son service. L’attention de la jeune fille se trouvait captivée par le travail effectué. Si pour beaucoup, il demeurait mécanique et sans intérêt, pour Nargie, chaque boulon, chaque emboîtement représentait l’indispensable pour un bon fonctionnement de l’objet ou du mécanisme construit. Sans même s’en rendre compte, elle mimait les gestes sans rien tenir en main. Au bout de quelques semaines, le contremaître, intrigué par ce qu’il considérait au départ comme l’attitude d’une gamine désœuvrée, se rendait compte du potentiel qu’elle possédait. En accord avec son supérieur, il convoquait la mère de Nargie, insistant particulièrement sur la présence de la jeune fille. La vie des deux femmes s’enténébrait jusqu’au rendez-vous, craignant un licenciement. Malgré leur prudence, se pouvait-il que l’une ou l’autre ait enfreint une règle ? Dans ce cas, cela signifiait un retour à une vie d’errance avec tout le négatif que cela impliquait : fin de la sécurité du logement, de la certitude de repas réguliers, de la possibilité de consulter le centre médical. Sans compter que cela signifiait également l’arrêt de la scolarité pour Nargie.

            Le jour fatidique arrivé, Nargie et sa mère, inquiète, se présentaient au bureau du contremaître. Priées d’attendre dans le couloir, la voix énervée de l’homme leur parvenait, augmentant encore l’anxiété qui en devenait palpable. L’ouverture de la porte les faisait sursauter tandis que l’imposante silhouette les conviait à entrer.

            — Comme vous avez pu le constater, j’ai quelques problèmes urgents à régler, débuta le contremaître après avoir fait asseoir Nargie et sa mère. Je n’irai donc pas par quatre chemins. Puis, s’adressant à la jeune fille, il reprit : contrairement aux autres familles, je constate que tu es régulièrement à l’atelier même en période scolaire. Cela traduirait-il une négligence par rapport à tes études ?

            Nargie rougit devant cette remarque directe qui pointait son manque d’intérêt pour la théorie.

            — Non, balbutia-t-elle, enfin… sans doute un peu.

            — J’en déduis que tu préfères la pratique à l’écoute fastidieuse des cours.

            La jeune fille regarda sa mère en coin, ne sachant quelle attitude adopter. Elle ne pouvait nier que cet homme avait vu juste, mais était-ce bon de le reconnaître ? Devant son embarras, le contremaître insista :

            — Serais-tu devenue muette ? Habituellement, je t’entends plus bavarde !

            — L’école m’ennuie, reconnut Nargie.

            — Mais pas les boulons ?

            — Non, parce qu’avec eux, le projet prend vie ! 

            — C’est bien ce qu’il me semblait. La proposition que je vais vous faire va sans doute bouleverser votre quotidien. Dans moins d’un mois, un nouveau département va être implanté dans la colonie. Pour celui-ci, j’ai besoin de personnes possédant la morphologie de Nargie… ainsi que son amour pour la mécanique. Pour ne pas contrevenir à la loi réglementant la main-d’œuvre des enfants et des adolescents, l’horaire de travail sera réduit et complété par un enseignement à distance. La participation à l’un et l’autre est évidemment indispensable pour conserver l’emploi. Quant à vous, madame, vous serez transférée dans le même service que votre fille où vous occuperez un poste de surveillance et d’accompagnement. Dernier petit détail, mais non des moindres, la majeure partie des ouvriers et ouvrières sera constituée de petits délinquants en phase de réinsertion. Les encadrer ne sera donc pas une occupation simple. Et toi, Nargie, tu devras montrer l’exemple et prendre garde à ne pas suivre leurs mauvais penchants ! Ton avenir en dépendra.

            Le silence accueillit ces explications. La jeune fille comme sa mère y voyait une opportunité d’améliorer leur vie présente et future.

            — Quand devons-nous vous répondre ? interrogea la femme.

         — Le plus rapidement possible, mais je comprends que vous souhaitiez réfléchir. Dernière chose que je n’ai pas spécifiée, même si vous refusez, vous conserverez votre emploi actuel.

            — Mam, pourquoi attendre ? Je sais que tu pourras relever ce nouveau défi. Et moi, je te promets de m’appliquer et de réussir.

            La femme sourit devant l’impétuosité de la jeunesse, mais aussi devant la confiance absolue que lui faisait Nargie. Pourquoi ne pas tenter l’aventure ?

            — Quand signons-nous les contrats ? demanda-t-elle au contremaître.

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