Chapitre 45
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Chapitre 45
Chapitre 45
Florence
Ce matin, nous sommes allés faire une balade en motoneige. J’ai bien aimé retrouver la sensation de vitesse que j’avais éprouvée la veille avec les huskies ; Valentine aussi. Néanmoins, je n’ai pas trouvé cela aussi magique. Le bruit du moteur comparé au crissement du traineau dans la neige n’avait pas le même charme. Je n’ai pas pu écouter le silence de la forêt. Les aboiements des chiens m’ont eux aussi manqué. La pêche sur le lac gelé l’après-midi ne m’a pas non plus vraiment enthousiasmée. J’avais froid et l’attente immobile et infructueuse a découragé beaucoup d’enfants. Ils n’ont marqué de l’intérêt que pour la fabrication du trou dans la glace. Ensuite, ils se sont vite lassés d’attendre qu’un poisson morde éventuellement à l’hameçon. Nous sommes tous rentrés bredouilles. Avec les cris des enfants qui couraient sur le lac, je pense que les poissons avaient pris la poudre d’escampette, comme on dit chez moi. C’était une belle expérience, mais elle ne fera pas partie de mes meilleurs souvenirs ni de ceux de Valentine. Comme Célia et elle ont décidé de passer la dernière soirée en Laponie en ma compagnie, nous avons joué à des jeux de société, puis nous avons rejoint nos lits respectifs pour un peu de lecture.
Couchée sur mon lit, les mains derrière la tête, je suis en pleine réflexion. Je fais le bilan de ces quelques jours hors du temps. J’avais pensé laisser les cendres de Clara ici, mais je ne m’en sens pas capable. Je ne peux pas l’abandonner dans ce pays, aussi magnifique soit-il. Je ne m’en sens pas le courage. J’imagine son coin aménagé au Hayon, à côté de son papa. J’y mettrai la peinture qu’elle m’a offerte et le bois du renne trouvé dans la neige. Je pourrai ainsi me recueillir aussi souvent que je le souhaite et si un jour je déménage, je les emmènerai tous les deux avec moi. J’ai l’impression qu’elle est déjà dans le ciel lapon avec ou sans ses cendres dispersées ici. Par contre, moi, j’ai besoin de choses concrètes auxquelles me rattacher. Son pendentif m’accompagne partout. Je souhaite que l’urne fabriquée et décorée par Théo et Mathilde, les deux personnes que je chéris le plus continue à contenir ses cendres. Je repense aux nouvelles amitiés qui se sont créées, ici en Laponie. Demain, nous retrouverons chacun nos maisons et nos vies respectives. Valentine et Sylvie, qui l’une après l’autre vont se passer le relais et veiller sur Lova, ont prévu de se revoir. J’ose espérer que ça nous donnera à Christiane et à moi l’occasion de nous revoir, nous aussi quand elle viendra dans ma région. La vie continue. Elle est ainsi faite de peines, mais aussi de joies et de belles rencontres. C’est au moins ce que j’aurai appris durant ce voyage. Même si certains jours ont été plus difficiles et si j’ai parfois douté d’avoir pris la bonne décision en venant ici avec Valentine, je me dis que j’ai bien fait. Cette gamine n’aura pas d’autre opportunité et ce pèlerinage au fond de moi-même, au sein du pays des rêves de Clara, me permettra d’avancer plus sereinement sur le chemin de mon deuil. J’en suis persuadée.
Pour lire les deux derniers chapitres de ce roman, contactez-moi par mail à melodieducoeur77@gmail.com et je vous les envoie gratuitement. C'est une précaution pour ne pas me faire "voler" mon manuscrit.
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