Féminité
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Féminité
Il est parfois des moments rares
Où le Divin nous apparaît
Lorsque l'on sait le percevoir
Et sans qu'il soit besoin de croire
Le ravissement nous est donné
La Femme, parfois, dans un élan
Se saisit d'une serpillière
Puis avec grâce elle l'étend
D'un geste ample sur la brosse
C'est alors je vous le dis
Que l'on accède au Paradis
Lorsqu'elle la sylphide se lance
Dans un étourdissant ballet
Depuis l'épaule et jusqu'aux doigts
Contrôle le manche, ajuste son pas
Le tissu glisse, il tournoît
Le sol brillant de mille éclats
Reflète la belle à l'infini
Alors d'une délicieuse extase
Au son divin du choeur des Anges
L'émotion pure nous envahit
Sentiment d'intemporalité
D'absolu, de vérité cosmique
Qui nous dépasse et nous est révélée
La Femme alors suspend son pas
Elle relève le tissu souillé
Le trempe, le rince, et puis le tord
Puis dans un geste de matador
Avec vigueur le fait claquer
Pour l'étendre et recommencer
Dieu ! Que de fois n'ai-je rêvé
Remplacer ce tissu grossier
Avec douceur et fermeté
Entre ces doigts être essoré
Par tous les dieux de la Wassingue
Je veux louer la Féminité
Bernard Ducosson il y a 1 an
1ère fois que je trouve une serpillère dans une poésie. Pas choquant mais étonnant ce qui change du carcan de la bien-disance.
Moi je dis bravo. Il faut choquer pour montrer qu'on existe. Je vous suis pleinement.