L'invasion des objectifs.
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L'invasion des objectifs.
Depuis une quarantaine d’années , des concepts et outils managériaux se répandent dans la vie quotidienne. La tendance est à la fixation d’objectifs pour réussir un projet, faire du sport, maigrir, se faire des relations, apprendre, convaincre, et de nombreuses autres activités humaines . Tout se passe comme si nous devions planifier notre vie en nous modelant sur les stratégies entrepreneuriales. Par exemple, des applications proposées sur nos smartphones nous « invitent » à progresser par objectifs : kilomètres parcourus à pieds ou à vélo, nombre de nouvelles relations dans le mois à venir, kilos perdus avec un régime. Des parents vont même jusqu’à « proposer » à leurs enfants des objectifs scolaires, culturels et sportifs.
Lorsque quelqu’un nous agresse ou nous manipule, il est de bon ton de lui demander : « quel est ton objectif en me disant ça ? » . Cette technique est fort judicieuse avec les importuns au téléphone qui nous appâtent avec un enquête ou un cadeau alléchant : « Que voulez vous me vendre ? »
Par ailleurs, rares sont les politiciens qui agrémentent leurs promesses avec des objectifs précis. Dans les démocraties représentatives ils ont à affronter des courants contraires et complexes ainsi que des inerties qui rendent caducs une gouvernance par objectifs vérifiables.
Face a cette invasion d’objectifs , on peut s’en affranchir. Se dire que la vie est imprévisible et qu’il vaut mieux la prendre comme elle vient, au gré des circonstances, des rencontres et du hasard.
On peut aussi s’y adonner entièrement, transformant ainsi sa vie en challenges successifs et progressifs, agrémentés d’un tableau de bord de suivi et d’évaluations récurrentes.
Sans objectifs, de nombreux projets sont des voeux pieux : j’aimerais faire du sport, maigrir, lire, me cultiver, être plus présent avec ma famille…
oAvec une saturation d’objectifs , il reste peu de place à la découverte, à l’imagination, à l’imprévu ; risquant ainsi de perdre notre potentiel d’agilité comportementale, émotionnelle et cognitive.
En systémicien averti je perçois les contradictions inhérentes à la pratique des objectifs. j’avoue que je m’amuse aussi avec elles. Autant je pense que la fixation d’objectifs rares et précis facilite le traitement d’enjeux importants, autant la religion des objectifs nous rend obsessionnels et rigides.
Je sollicite vos commentaires afin d’entretenir nos conversations systémiques.
Jean Louis Muller il y a 3 ans
Bonne idée. Le vent nous mène vers des rencontres inédites et des découvertes impensées au départ.
Adrien Tardif il y a 3 ans
Je suis aligné avec cette vision des objectifs. C'est amusant, je suis tombé sur l'article juste après avoir publié un billet sur les rêves que je trouve plus sains que les objectifs : https://panodyssey.com/fr/article/bien-etre/voyager-leger-sur-le-chemin-des-reves-wm377t82262w
Jean Louis Muller il y a 3 ans
J'ai lu votre billet en synchronicité avec le mien. C'est une heureuse rencontre
Adélice Bise il y a 3 ans
Vive l'été où les objectifs tombent !
Avant la terrible rentrée et ses nouveaux objectifs..
Et si je me laissais porter au gré du vent...