La ville de Sunridge était plongée dans le silence sous le soleil de midi accablant, ses rues désertes, ses volets clos.

La ville de Sunridge était probablement une ville frontalière typique.

Imaginez une rue principale poussiéreuse, bordée de bâtiments en bois avec des façades à pignon. Le claquement des portes saloon, le hennissement des chevaux attachés aux poteaux et les échoppes diverses. 

Les habitants de la ville et les gens de passage à Sunridge se composaient d'un mélange de mineurs, de fermiers, de joueurs, de hors-la-loi et de shérifs essayant de maintenir l'ordre.

Un sacré bazar dans une ville très austère en somme !

Les activités quotidiennes tournaient autour du saloon, du bureau du shérif, de la banque et d'une maison de jeu ou du petit théâtre de variété de la ville. 

La vie y était dure, mais la communauté était soudée par la nécessité de survivre et de prospérer dans un environnement souvent impitoyable et loin d'être idyllique.

Des diables de poussière, ces petites tornades minuscules qui soulevaient la poussière ou la paille des champs, dansaient capricieusement sur la route principale, indifférents à la tension qui mijotait sous la

surface. Le panneau en bois du saloon « Silver Spur » grinçait paresseusement selon la force du vent.

Certaines villes avaient leur chapelle et vivaient au son du clocher, ici, à Sunridge, c'était ce grincement qui marquait le cœur de l'activité de la ville. 

Aujourd'hui, cependant, même le saloon était vide. 

Tout le monde s'était rassemblé à l'extérieur, les yeux fixés sur les deux silhouettes qui se tenaient aux extrémités opposées de la rue.

Le maréchal Henry Granger, un homme grand et robuste au visage buriné, qui parlait sans cesse de ses innombrables batailles contre les hors-la-loi, se tenait à une extrémité. Sa main flottait  la poignée

usée de son Colt .45, l'insigne sur sa poitrine brillant au soleil.

En face de lui se tenait Clayton « Quickdraw » Bennett, un pistolero notoire des contrées sauvages, connu pour sa précision mortelle et sa disparition fantomatique après chaque duel. 

Les yeux sombres de Bennett se plantaient dans ceux de Granger, un mince sourire aux lèvres.

L'ai était chargé. Entre les deux protagonistes et les nombreux passants qui attendaient et assistaient au duel, l'air était électrique, tendu, lourd. Les citoyens de Sunridge chuchotaient entre eux, pariant sur

celui qui en sortirait vivant.

Le maréchal Granger avait maintenu la paix à Sunridge pendant plus d'une décennie, mais Bennett était une

légende à part entière, n'ayant jamais perdu de duel.

C'était donc très tendu et très divisé.

Un faucon cria au dessus de la ville, son appel perçant brisant le silence étouffant du moment. Les habitants retenaient leur souffle alors que l'horloge de la tour sonnait midi, ses carillons résonnant à travers la

ville. Les deux hommes se tendaient, leurs yeux verrouillés dans un regard mortel.

Granger parla le premier, sa voix stable et basse, rauque. « Clayton Bennett, tu as causé assez de problèmes dans ces contrées. Cette ville n'est pasassez grande pour nous deux. »

Le sourire de Bennett s'élargit, révélant un éclair de dents blanches. « Ah, Maréchal, j'ai beaucoup entendu parler de toi. Il semble que nous étions destinés à nous rencontrer et à nous affronter dans cette valse

mortelle. »

Alors que le dernier carillon se répandait dans le silence, leurs mains bougèrent comme des éclairs. Le claquement des coups de feu brisait la quiétude de la situation et l'attente qui avait été, pour beaucoup, insoutenable.

Pendant une fraction de seconde, aucun homme ne bougeait, l'issue restant en suspens. La vie, la mort, tout restait en suspend.

Le temps semblait s'être arrêté.

Puis, Bennett chancela, un air de surprise traversant son visage. Il faisait les gros yeux et avait du mal à

accepter ce qu'il paraissait pourtant être à présent une évidence. Il tomba à genoux, son pistolet glissant de sa main et tombant par terre.

Une tache cramoisie se répandait rapidement sur sa chemise.

Granger se tenait droit, son pistolet fumant encore. Il s'approcha lentement de Bennett qui gisait au sol, ses respirations venant par saccades.

Le maréchal s'agenouilla à côté de lui, son expression était sombre et sérieuse.

« Tu t'es bien battu, Bennett. Mais la justice prévaut à Sunridge » dit Granger doucement.

Bennett toussa, un faible rire s'échappant de ses lèvres. « Une fin appropriée... sous le ciel de l'Ouest », murmura-t-il avant que ses yeux ne se refermèrent.

Les habitants commencèrent à sortir de leurs cachettes, leurs visages mêlant soulagement et admiration. Certains même étaient heureux et affichaient sans peur leur grand sourire.

Le maréchal Granger remit son pistolet à l'étui et regarda autour de lui, le fardeau de son devoir

pesant sur ses épaules devenant, tout à coup, bien plus léger.

« Reprenons le travail, messieurs dames. Sunridge ne va pas se gérer toute seule ! » dit-il de sa voix ferme mais bienveillante.

Alors que les habitants retournèrent à leurs routines quotidiennes, la vie à Sunridge reprenait. Le duel sous le ciel de l'Ouest était terminé, laissant derrière lui des histoires qui seraient racontées pendant de

nombreuses années. 

Ainsi, la légende du maréchal Henry Granger grandissait, témoignage de l'esprit de justice indéfectible dans le Far West.

Il resterait pour encore des décennies un héros courageux du temps des cowboys.

FIN.

Information: l'image d'illustration a été réalisée par mes soins via l'IA.