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Naissance d’une couverture, d’un titre… et de quelques remises en question.

Naissance d’une couverture, d’un titre… et de quelques remises en question.

Publié le 12 mai 2025 Mis à jour le 12 mai 2025 Artisanat
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Naissance d’une couverture, d’un titre… et de quelques remises en question.

Créer la couverture d’un livre, c’est pas juste fignoler un emballage. C’est choisir le premier regard qu’on posera sur ce que tu portes depuis des semaines ou des mois comme un poids ou une brûlure — selon les jours.

Alors quand est venu le moment de penser celle de mon recueil printanier, j’ai voulu être malin. J’ai voulu du concept. Un arbre divisé en quatre, une saison par livre, une œuvre qui se reforme une fois les tomes posés côte à côte. Visuellement, dans ma tête, c’était génial. Sur Canva… c’était laid. Pas moche dans l’idée. Moche dans le rendu. Trop loin de l’esthétique que j’ai installée. Trop propre, trop lisse, trop… pas moi.















Alors j’ai recommencé.

Des branches, cette fois. Un bourgeon pour le printemps. Une fleur pour l’été. Une feuille morte pour l’automne. Une branche nue pour l’hiver. Et des couleurs : rose, vert, orange, bleu. « Poésies de printemps » écrit en rose, comme une étiquette dans un magasin bio. L’ensemble n’était pas dégueulasse, mais ça sonnait creux.

C’était joli. Et chiant.

Pas d’âme. Pas de tremblement. Pas de cette petite saleté dans le coin de l’œil qui fait que tu restes accroché à une image comme à une mauvaise idée. Et si même ma femme n’osait pas me dire que ça ne fonctionnait pas, c’est que ça puait l’impasse. Elle est douce, mais elle a ce regard-là qui ne trompe pas. Ce regard qui dit « j’ai peur de te vexer mais franchement, on dirait une pub pour des sachets de tisane. »




J’ai tenté autre chose.

Des bouquets dans un verre. Des pétales éparpillés. Un papillon, une coccinelle, un coquelicot, des hirondelles sur un fil électrique… Et moi, devant l’écran, aussi convaincu qu’un type qui tente de se persuader qu’il aime le tofu alors qu’il rêve d’un bon steack.


















Et puis j’ai arrêté Canva.

Je suis retourné aux textes.

Relu les poèmes.

Et là, j’ai vu.


Ce que j’avais écrit n’était pas qu’un printemps lumineux. C’était un foutu mélange d’averses et de caresses, de douleurs et d’éclosions. Ce n’était pas que la nature qui revient à la vie, c’était l’humain qui trébuche en voulant croire au renouveau. C’était des mains pleines de terre, de sperme, de larmes, d’encre noire.

Alors j’ai laissé tomber les images gentilles. Parce que moi, je suis pas un poète de rosée et de haïkus zen.


Je suis un peu Bukowski dans un champ de jonquilles. Je suis un peu Renaud qui titube sous une pluie de pollen. Je suis un peu Damien Saez qui pleure dans les orties. Je suis ce type qui pisse derrière l’arbre et tombe sur un poème par accident.

Je suis la ville et la forêt. Le cri et le silence. Le type qui aime la nature, mais aussi le vide qu’elle laisse quand elle fout le camp.

Alors j’ai repris mes couvertures noires. J’ai gardé la couleur unique, discrète, comme une écharde plantée dans le regard.

Et j’ai trouvé.

Un titre.

Une image.

Un équilibre fragile entre le beau et le sale, entre la poésie et ce qui la dévore.

Avec un peu d’IA, un peu de Canva, un peu de tablette, beaucoup d’errance, un peu de solitude, et un œil toujours un peu plissé. J’ai enfin obtenu une couverture que j’aime. Vraiment. Pour de vrai. Pas parfaite. Mais habitée. Vivante.


Je la garde encore pour moi.

Mais pas longtemps.



*Y’a un “S” à “Poésies d’Hivers” parce que j’ai merdé une fois, et que dans un élan de grande productivité teinté de flemme, j’ai recopié l’erreur partout sans jamais revenir dessus. De toute façon, ces maquettes-là finiront au cimetière des idées ratées. Alors bon… corriger quoi ? Pour qui ? Pour Canva ? Non merci. La fatigue a eu le dernier mot.

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