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Les Dessous de l'IA : Le Plagiat

Les Dessous de l'IA : Le Plagiat

Publié le 18 déc. 2025 Mis à jour le 18 déc. 2025 IA
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Les Dessous de l'IA : Le Plagiat

Les Dessous de l'IA : Le Plagiat

Il était une fois, une IA qui s’inspirait des créations des humains…

Donnons la parole sur le sujet à un créatif et à un entrepreneur dans la tech. Daniel Muriot et Alexandre Leforestier nous présentent ce que leur inspire l’engouement actuel pour l’IA.

L’avis du créatif : Daniel Muriot

L’IA qui “s’inspire”, c’est le joli conte de fées. Mais quand on désigne les choses par leur nom, c’est tout de suite moins charmant. Écartons le miroir aux alouettes pour explorer les dessous de l’IA. (Non, elle ne porte pas de petite culotte en dentelle.)

On dit qu’une image vaut 1000 mots. Alors je vous laisse analyser l’assemblage d’images que j’ai préparé pour l’occasion. Prenez votre temps :



À ma gauche, la photo originale proposée sur Unsplash par Ella Don en novembre 2021. J’ai seulement effectué une mise en miroir par compassion pour votre cerveau.

À ma droite, une illustration générée par IA en février 2025. Fait rare chez moi, j’ai laissé beaucoup de liberté à l’IA. Dans l’interface propre à Seelab.ai, j’ai demandé le mix de modèles suivant : Black Line 60% - Vivid Strokes 28%. Soit 12% de liberté stylistique.

Le prompt très spartiate se résume à : “jeune homme qui joue à un jeu vidéo sombre”. Le choix de la posture, des couleurs, de la veste à capuche, du gros ordinateur “gameur”, même de la coupe de cheveux… C’est l’IA. (On ne peut donc pas me soupçonner d’avoir orienté l’outil pour qu’il serve mon propos.)

On notera qu’à l’époque de cette demande, Seelab attirait encore le chaland avec une très grande liberté d’utilisation gratuite. Aujourd’hui, ils vous demandent de mettre la main au portefeuille beaucoup plus rapidement. Ce qui peut se comprendre au regard des coûts de fonctionnement. Sommes nous seulement prêts à l’accepter ?

Répondons d’abord à la vraie question :

Préférez vous récompenser un photographe pour son travail original ou engraisser des faussaires ?


D’une manière plus large, préférez-vous récompenser un créateur pour son travail original ou engraisser des plagiaires ?

Parce que la vérité c’est qu’il n’existe pas d’œuvre originale générée par IA. Ces outils ne sont efficaces que parce qu’ils copient après avoir pompé des millions de créations sans le consentement des ayants droits et sans rémunérer les créateurs.

À quel genre de monde voulons nous vraiment participer ?

Un monde où les prochaines créations cinématographiques et les doublages n’ont pas d’âme ?

Et que dire de l’idée de confier votre opération chirurgicale à une IA ? Ou la défense de nos intérêts ?

Mon épouse me dit qu’il ne faut pas pousser mémé dans les orties.

Avant de laisser la parole à Alexandre, je souhaite ajouter une mise au point concernant l’IA destructeur d’emplois. Car je vois trop souvent ce spectre agité à tort et à travers. À en croire les “spécialistes”, une véritable hécatombe de métiers liés à la création est en cours, digne de celle promise à la “découverte” du Covid-19 et qui relevait du pur fantasme.

Les destructions d’emplois ont lieu, comme elle ont lieu depuis aussi longtemps que je m’en souvienne. Mais celles-ci ne sont pas imputables à l’IA. Ce n’est qu’un bouc émissaire.

Je ne suis pas contre l’IA. Mais je suis pour replacer l’humain au centre de l’équation.

L’avis de l’entrepreneur dans la tech : Alexandre Leforestier

En ce qui me concerne, j’ai une certitude : j’ai une vie et pas deux. Je suis acteur de ma vie et je veux rester acteur de ma vie jusqu’à mon dernier souffle pour ne jamais rien regretter et ressentir. C’est ma philosophie et chacun la sienne, je respecte les différences. Vivre par procuration ne m’intéresse pas. Faire du show-off ou du fric pour parader ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse, c’est le sens que je ressens à faire et ne pas faire certaines choses, le sens que je ressens à causer avec des humains qui vivent avec leurs tripes, leurs joies et leurs misères.


C’est mon monde à moi, nous sommes sans doute nombreux à partager cette philosophie mais nous sommes probablement moins nombreux à la vivre et à en parler. En un mot, je parle d’authenticité humaine, animale et végétale. Une pierre recomposée ne m’intéresse pas mais un morceau de caillou d’alpage me fait rêver et vibrer.


Je me suis exprimé sur les cornichons récemment, c’est pareil. Vous pouvez ressentir une érection gustative avec un beau et bon cornichon ou vous pouvez vous la jouer avec de la merde sous la griffe Maille. Chacun son monde.


Avant, on avait de la terre sur les mains, on bouffait bon et bien. Aujourd’hui, avec des mains propres, on bouffe de la merde. Le business de l’agroalimentaire, focus sur le premier étage de la pyramide de Maslow, vous a fait passer de la graine du potager à la boîte bourrée de sucre, de gras et de sel made in Kellogg’s, Quick, McDo & Co. Entre deux, on a écrit un narratif autour de la santé pour tous : tête et corps doivent bien fonctionner entre deux doses de burgers et sachets surgelés, alors bouffez des pilules et des molécules pour pallier vos excès de gras, de sucre et de sel.


Nous avons massacré nos potagers et nos agriculteurs d’antan parce qu’on voulait des télévisions, des voyages et des facilités. Nous massacrons aujourd’hui nos cerveaux parce que nous sommes télécommandés par des réseaux, des tentations et des accélérations made in France Info, BFM, Amazon, Netflix, Uber Eats, Meta & Co.


Pour délivrer un message, l’IA a besoin de contenu. Ce contenu est authentique ou pas. Ce contenu est volé ou pas. Ce contenu est crédible ou pas. Le législateur européen a dit que les IA ont le droit de se nourrir de votre contenu sauf si vous vous y opposez. Concrètement, les IA aspirent le web. Et les développeurs d’IA font des deals avec les gros poissons pour éviter des procédures judiciaires qui ralentissent les opérations de levées de fonds. Ne vous étonnez donc pas que telle ou telle société de technologie IA signe avec un gros média ou éditeur par-ci, par-là.


Toi, auteur, écrivaine, dans ton coin, ou simplement utilisateur d’un réseau social comme LinkedIn, Facebook, Instagram, on t’a demandé gentiment et simplement ce que tu veux ? Tu veux ou tu ne veux pas filer tes données personnelles et tes contenus publics aux IA ?


En ce qui me concerne, parfois, je veux, et parfois je ne veux pas. J’ai le droit d’avoir envie pour une IA blonde qui me séduit et m’aide et j’ai le droit de ne pas avoir envie pour une brune. Et j’ai aussi le droit de ne pas dire publiquement si je préfère les blondes ou les brunes.

Ce qui est sûr, c’est que les IA adorent la créativité humaine, enfin je parle des humains authentiques. Parce que si les IA ne se nourrissent que de contenus créés par des IA, elles vont vite tourner en rond les chéries. C’est un peu comme prendre une photographie d’une photographie avec un Polaroïd : à la fin, le tirage sera tout jaune, ce qui n’est point bon pour la monnaie et ses dérives cryptiques.


Nous avons mille et une raisons de consentir ou pas à donner nos contenus et données à des IA. Nous pouvons avoir envie de le faire gratuitement ou à titre onéreux, comme le fait le grand média Le Monde par exemple. Mais ce qui est important, c’est de faire en sorte que le créateur puisse choisir et que ce choix soit respecté et non pas volé.


Ce qui est important aussi, c’est que les humains ne soient pas pris pour des imbéciles consommateurs et que les contenus IA soient clairement identifiables pour permettre à tous les humains de savoir ce qu’ils mettent dans leur cerveau lorsqu’ils lisent, écoutent et regardent des messages à fort impact émotif. Car vous savez, la publicité est un bon business en devenir pour les IA… et là, nous caressons du bout de la plume le haut de la pyramide de Maslow : danger !


J’insiste sur ce point, car de nombreux médias nous prennent vraiment pour des cons avec leurs salades éditoriales. Ils sont les premiers à nous pondre des contenus IA depuis un moment sans nous dire que ces contenus sont créés par des IA. Et ce n’est pas parce que dans le mot “média” il y a IA qu’il ne faut pas dire la vérité !


Bienvenue dans un monde de fake et de contenus merdiques ; faire le propre et le tri sera important pour celles et ceux qui se nourrissent d’authenticité dans un monde connecté plus calme et doux.


Crédits :

Photo de couverture par Solen Feyissa

Montage d'images dans le texte par Daniel C. Muriot. Photo de gauche par Ella Don. Illustration de droite générée par IA.


Notice de transparence : Œuvre originale protégée par le droit d’auteur et horodatée. Les auteurs en interdisent formellement son utilisation à des fins d’entraînement d’IA, sans limite de territorialité et de temporalité.

Article écrit sans IA


Correction pour Daniel Muriot : correctrice humaine.

Correction pour d'Alexandre Leforestier : son chaton pur race après lui avoir miaulé : "ne change strictement rien à mont texte, corrige les fautes, c'est tout !", puis dernière passe par correcteur humain.

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