15
En Panodyssey, puedes leer hasta 10 publicaciones al mes sin iniciar sesión. Disfruta de 9 articles más para descubrir este mes.
Para obtener acceso ilimitado, inicia sesión o crea una cuenta haciendo clic a continuación, ¡es gratis!
Inicar sesión
15
Damian
Les mots d’Arya résonnent encore dans mes oreilles, comme un écho persistant que je n’arrive pas à chasser. Alors que je me déplace parmi les équipements débranchés, les câbles enchevêtrés, et les lumières tamisées, je ne peux m’empêcher de repasser en boucle notre interaction. Se pouvait-il que je lui ai réellement fait peur ? Cette pensée me dérange plus que je ne voudrais l’admettre.
La soirée a été un mélange complexe d'émotions et de moments fugaces. Le concert, comme toujours, était électrisant, une décharge d’énergie brute que seul le métal sait provoquer. Chaque note, chaque riff, chaque battement de batterie résonnait avec une intensité qui me faisait presque oublier tout le reste. Mais malgré cette puissance, malgré la foule en délire, mon esprit était ailleurs, hanté par elle.
Il y a quelque chose chez Arya qui me trouble, quelque chose que je ne parviens pas à comprendre. Son regard, sa détermination mêlée à une vulnérabilité palpable, me fascinent et m’inquiètent à la fois. Je suis habitué à jouer avec les attentes des gens, à les repousser ou à les attirer selon mes désirs. Mais avec elle, c’était différent. Elle n’était pas là pour se laisser entraîner dans mon jeu, et c’est peut-être ce qui m’a désarçonné.
Je m’arrête un instant, posant mon verre d’alcool sur l’un des amplificateurs, et je respire profondément. La scène est vide maintenant, dépouillée de l’énergie frénétique de la soirée. Tout est redevenu calme, presque trop calme, et dans ce silence, les doutes que je tentais de noyer dans la musique refont surface. La plupart des artistes du festival sont parti en after. Un rituel ici.
Je me demande si j’ai franchi une ligne ce soir. Peut-être qu’en essayant de tester ses limites, j’ai négligé les miennes. Peut-être que, pour la première fois depuis longtemps, j’ai rencontré quelqu’un qui ne se laisse pas si facilement ébranler, quelqu’un qui ne me voit pas seulement comme Damian Stone, la rock star, mais comme l’homme derrière le masque.
Je secoue la tête, essayant de chasser ces pensées, mais c’est inutile. Elle m’obsède, même maintenant, alors que le festival commence à se dissoudre dans la nuit. Profiter de la nuit pour boire, me permettra de moins penser à elle.
Enivré par l’abus d’alcool consommé au fil de la journée, je titube nonchalamment vers la salle qui accueille les festivités. Bien que je ne m’y présente pas souvent, mon stock d’alcool est vide et j’ai besoin de recharger les batteries.
La nuit est fraîche et calme, un contraste bienvenu après l’effervescence du festival. Je tire sur ma cigarette, laissant la fumée s’élever dans l’air, essayant de chasser les pensées confuses qui envahissent mon esprit. L’alcool et la fatigue amplifient mes réflexions, et je suis tiraillé entre le désir de me libérer des contraintes et l’envie de comprendre ce qui me trouble.
Arya. Je n’arrive pas à la chasser de mon esprit. Il y a quelque chose en elle qui résonne profondément avec moi, un mélange de curiosité et de frustration. Elle est loin de l’image typique que je me fais des journalistes, et c’est précisément ce qui m’attire et m’irrite. La manière dont elle a réagi, sa volonté de ne pas céder à la pression… Je devrais peut-être la respecter pour cela. Mais le fait que notre interaction ait pris une tournure aussi intense me laisse un goût amer.
— Hey, Damian ! s’écrie une voix familière.
Je me retourne pour voir Ethan s’avancer vers moi, un sourire amusé aux lèvres. Il semble toujours aussi détendu, même après une soirée aussi chaotique.
— Je croyais que tu allais encore nous faire faux bond ce soir, lance-t-il en s’asseyant à côté de moi.
— Et risquer de manquer l’alcool gratuit ? Jamais, répliquai-je avec un sourire en coin.
— Fais attention à toi Dam. Et à ce que tu pourrais dire à la petite étudiante en journalisme. Elle a un air de défi qui contraste avec l’image habituelle des journalistes, c’est clair. Mais tu sais, peut-être que c’est exactement ce dont tu as besoin en ce moment.
Je fronce les sourcils, ne comprenant pas tout à fait ce qu’il essaie de dire.
— Comment ça ?
— Je veux dire, tu es tellement pris dans ce tourbillon de célébrité et de musique. Arya, avec sa curiosité et son indépendance, pourrait t’offrir une perspective différente, quelque chose que tu ne trouves pas habituellement dans ce monde.
Il me fait un clin d'œil tout en riant. Ce pourrait-il qu’elle soit présente ? Elle n’a donc pas pris la fuite comme je l’attendais? Le voulais-je vraiment… Je prends un moment pour réfléchir à ses paroles. Il a peut-être raison. Depuis que nous avons commencé à percer dans le monde du rock, tout semble tourner autour de l’image et de la réputation. Arya représente un contrepoids étrange mais potentiellement enrichissant à cette monotonie.
— Peut-être. Mais il y a aussi quelque chose de troublant dans le fait qu’elle se mêle de nos affaires, dis-je en pensant à la façon dont elle a surpris notre moment d’intimité.
Ethan semble pensif.
— Elle pourrait aussi être un simple reflet de ce que nous cachons, ou de ce que nous essayons de comprendre. Peut-être que tu devrais juste laisser les choses se dérouler naturellement.
Je laisse échapper un rire amer.
— Et si cette nature nous mène vers des complications que je préfère éviter ?
Ethan me donne une tape amicale sur l’épaule.
— Alors fais ce que tu fais habituellement. Affronte les complications à ta manière. Mais n’oublie pas que parfois, il vaut mieux embrasser l’incertitude que de lutter contre elle.
Je regarde la nuit, les étoiles scintillant au-dessus. La conversation avec Ethan m’a laissé une impression de calme relatif, bien que mes pensées restent tumultueuses. Il est vrai que j’ai tendance à éviter les complications, préférant me plonger dans la musique et l’adrénaline plutôt que de confronter des vérités inconfortables.
Je me lève, jetant ma cigarette et me préparant à aller à l’after. La musique et les rires filtrent encore depuis l’intérieur du bâtiment, un rappel que la nuit est loin d’être finie.
— Merci, Ethan. Tu as probablement raison, comme d’habitude. Je vais essayer de ne pas trop réfléchir à tout ça pour l’instant, répliquai-je en me dirigeant vers l’after.
Ethan me suit, et nous nous dirigeons ensemble vers la fête qui bat son plein. Alors que la musique reprend son rythme entraînant et que les lumières se mêlent aux ombres, je tente de chasser les pensées qui m'assaillent. Peut-être que cette nuit apportera des réponses ou, au moins, des distractions suffisantes pour me permettre de prendre du recul.