Manifestation du 1er Mai : Couteau entre les dents ? Un peu d’Histoire…
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Manifestation du 1er Mai : Couteau entre les dents ? Un peu d’Histoire…
Les islamo-gauchistes et les complotistes nonvax sont-ils parmi nous !?
Manifestants du 1er mai 1919, couteau entre les dents. Pourquoi ? À la fin de la guerre 14-18, l’état-major, dirigé par Pétain, a opéré une répression sans précédent en s’acharnant à punir les mutinés « rouges ». La révolte sociale s’est amplifiée malgré la loi d’avril 1919 instaurant la journée de travail de huit heures. Clemenceau, chef du gouvernement fait campagne sur le thème de l’union nationale et de la «menace du bolchevisme ».
L’affiche du bolchevik couteau entre les dents est particulièrement fameuse, incarnant à elle seule l’antibolchevisme et l’anticommunisme français de l’entre-deux-guerres. Cette affiche reprend la couverture d’une brochure éditée à la veille des élections de 1919. Son auteur, Adrien Barrière (1877-1931), était jusqu’alors connu par ses affiches pour le théâtre d’épouvante. L’unique coloration employée, le rouge, et l’inscription en gros caractères du terme « bolchevisme », conjuguent la couleur traditionnelle de la révolution à une notion politique nouvelle. L’ennemi est le rouge, l’ennemi est étranger. En s’appuyant sur la réputation des soldats russes réputés particulièrement sanguinaires, les dents apparentes de cet être inhumain et résolument non français laisse présager de ce que seront les propagandes anti-communiste et antisémite de l’entre-deux guerres.
« Messieurs, il se coupe trop de têtes par an en France. Puisque vous êtes en train de faire des économies, faites-en là-dessus. Puisque vous êtes en verve de suppressions, supprimez le bourreau. Avec la solde de vos 80 bourreaux, vous paierez 600 maîtres d’école. »
Victor Hugo
« Je meurs en rebelle jusqu’au bout des ongles. Ne perdez pas de temps à pleurer, organisez-vous. » Voilà ce que déclare Joe Hill, syndicaliste exécuté. C’est que des centaines de syndicalistes, des centaines de milliers de grévistes américains se dressent pour une journée de 8 heures, une semaine de 30h. Même si Frick, le président de Carnegie, prévient, alors qu’il envoie des milices contre eux : « J’ai les moyens d’acheter la moitié de la classe ouvrière et de lui demander de massacrer l’autre moitié. » Lui répond August Spies, ouvrier pendu le 1er mai 1886 à Chicago : « Le temps viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez. » Même si Rockefeller assène : « Il ne faut pas leur laisser croire que la révolte peut marcher. » Et Emma Goldman qui fait graver sur sa tombe : « La liberté ne descend pas vers le peuple, le peuple doit s’élever lui-même vers la liberté. »
LES ORIGINES RÉVOLUTIONNAIRES DU PREMIER MAI
Le Premier Mai n’est pas la « fête du travail ». Grève, anticapitalisme et répression -D’où vient le 1er mai ? Ce n’est pas la « fête du travail », mais la fête des travailleurs et des travailleuses. La nuance est importante. Avant d’être un jour férié, c’est une journée révolutionnaire, un jour de solidarité internationale contre la répression.
Le 1er mai 1886, 400 000 ouvriers font grève, et manifestent aux USA pour la réduction de leur temps de travail. Le 4 mai à Chicago, des affrontements ont lieu, le cortège est durement réprimé, une bombe explose il y a plusieurs morts. 8 manifestants anarchistes sont arrêtés, accusés sans preuve d’avoir fabriqué la bombe. Lors du procès, le procureur déclare : « il ont été choisis parce qu’ils sont des meneurs. Ils ne sont pas plus coupables que les milliers de personnes qui les suivent. Condamnez ces hommes, faites d’eux un exemple, faites-les pendre ». 7 inculpés sont assassinés, pendus pour l’exemple. L’un des condamnés, August Spies, prononce cette phrase restée célèbre : « Le temps viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui ! »C’est de cette injustice extrême que naît le jour international de grève et de manifestations. En 1889, le 1er mai devient une date mondiale de lutte, en solidarité avec les « martyrs de Chicago », et pour réduire le nombre d’heures de travail.
Un manifestant tape dans un ballon géant subtilisé à la CGT, le 1er mai 2021, à Paris. (LUCAS BOIRAT / HANS LUCAS / AFP)
Les syndicats de l’époque veulent faire la révolution : ils visent l’abolition du capitalisme, et ont pour horizon la grève générale de tous les travailleurs pour détruire le système. A partir de cette date, chaque 1er mai sera un jour de manifestation dans tous les pays du monde. Un jour souvent réprimé. Le 1er mai 1891, dans une petite ville ouvrière du nord de la France, Fourmies, l’armée tire sur le cortège, tuant 10 personnes dont deux enfants. Plusieurs manifestants sont envoyés en prison. Cette répression fait scandale, et renforce encore d’avantage la détermination du mouvement social mondial.En 1941 Maréchal Pétain va transformer cette « fête internationale des travailleurs », un jour de grève, en « fête du travail », un jour férié. Le sens de cette journée est totalement inversé : l’extrême droite récupère un symbole social pour en faire une journée patronale célébrant l’exploitation. A la Libération, cette date reste fériée, mais redevient un jour de manifestation.
Même si les origines révolutionnaires de cette journée sont souvent oubliées, depuis plus de 120 ans, des manifestations, des actions, des réunions ont lieu chaque Premier Mai partout dans le monde.
Aujourd’hui, faisons vivre cette histoire : un hommage aux générations passées qui ont lutté pour arracher les droits qui bénéficient à tous, et un combat pour les générations à venir. Et une solidarité internationale avec tous les peuples en lutte, du Chili au Rojava, de la Grèce à l’Algérie, de la Somalie à la Birmanie, de Hong-Kong à Taïwan.
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