

Cœur-cailloux
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Cœur-cailloux
Je ne suis plus qu’un caillou, livide et tassé,
Prisonnier d’un grillage en fils de fer tressés,
Poussières compactées en cage rétrécie,
Mon noyau figé, sec, sans veine et sans merci.
Les mailles m’encerclent comme un doute obstiné,
Si lointaines, que je peux à peine les deviner.
Les émotions ne battent plus, je n'ai plus envie,
Muscle sans contractions, je reste sans vie.
Je suis une éponge qui n’a jamais vu d’eau,
Ma geôle est futile, ils sont trop loin ces barreaux.
Et soudain, un mouvement, ça va être un drame,
Une goutte tombe, je crois que c’est une larme.
Je m’imbibe, je gonfle, je me développe,
Trop conscient du fil de fer qui m’enveloppe.
Si une goutte m'a pressée contre les mailles,
Il faut endiguer les pleurs ou préparer mes funérailles.
[Refrain]
Ça gonfle et ça serre, ça gonfle et ça serre,
Immuable marée qui monte vers la terre.
Plus j’absorbe les larmes, plus l’air se resserre,
Je palpite, j’étouffe : ça gonfle et ça serre.
Je ne suis qu'un tambour qui veut battre son plein,
Un rythme lourd, mais que ma prison restreint.
À chaque coup, mes bords boursoufflent et s’entaillent,
Cisaillés par les fils, épousant les mailles.
Chaque sanglot me dilate en expansion,
Loin de la sécheresse de l’introversion.
Le grillage me force une forme plus complexe,
Je n’ai plus rien d’un cœur, on dirait un cortex.
Je suis douleur, l’oppression est absolue,
Je compte les maillons par battement résolu.
Chaque croix de métal, une autre cicatrice,
Chaque cloque, une éruption évocatrice.
Mais le déluge continu à l'infini,
Me laissant m’épandre dans toute mon agonie.
La pression est telle que c’est l’anévrisme,
Ou l’infarctus qui guette, dépendant du prisme.
[Refrain]
Ça gonfle et ça serre, ça gonfle et ça serre,
Immuable marée qui monte vers la terre.
Plus j’absorbe les larmes, plus l’air se resserre,
Je palpite, j’étouffe : ça gonfle et ça serre.
Je suis vaillant, et je suis prêt à en découdre,
Vient l’ultime tourment dans un craquement de foudre.
Un fil lâche, puis dix : c'est la trame qui éclate,
Libéré, je me gorge enfin d’écarlate.
Les émotions affluent, plus vite que les larmes,
Faut-il que je prenne ça comme un signal d’alarme ?
Entre cailloux et cage thoracique explosée,
Je n'ai pas de mécanisme pour m’exposer.
[Refrain]
Ça gonfle et ça serre… jusqu’à ce que ça rompe,
La marée redescend, au loin elle s’estompe.
Mais le flot est cyclique si je ne me trompe,
Il me faut peut-être un pontage et une pompe…

