‘Ne pas nuire’ est un principe fondamental à se rappeler et à accompagner continuellement.

C’est accepter le mouvement de chaque chose dans son milieu. Accompagner ses conditions d’équilibre, sans leur imposer le seul sens de notre désir égotique. C’est concilier le mouvement sans le contrarier, pour chaque élément, chaque évènement, chaque corps.

Qu’une chose nous paraisse néfaste ou bénéfique, nous n’en avons pas toujours la compréhension et les données suffisantes pour en saisir la pleine raison d’être. ‘Ne pas nuire’ implique de trouver un terrain d’entente non délétère. C’est faire en sorte de moduler ses actions et ses réactions, afin de privilégier une expression modérée vers la meilleure harmonie d’ensemble. C’est s’adapter au sein d’un ensemble d’interactions, en reconnaissant et en respectant la différence essentielle des fondamentaux d’équilibre de chaque élément. Il n’est pas question de laisser envahir notre monde par la raison d’être du premier venu, mais notre monde souverain ne doit pas mettre à mal l’intégrité d’un autre. Il doit accompagner la différence vers une intégration ou une dispersion sans conflit destructeur. La notion de destruction est illusoire. Il existe seulement des transformations plus ou moins turbulentes. ‘Ne pas nuire’, c’est adoucir autant que possible les échanges, par la reconnaissance et l’acceptation des différences ou besoins particuliers de l’autre, quand bien même ils ne nous conviendraient pas. Tant que le mouvement préside, ce qui n’est pas nuisible est bénéfique.

Je ne parlerai pas du fait de nuire consciemment ou volontairement. Toutefois, de temps à autre, nous nuisons sans forcément y prêter attention, sans mauvaise intention et sans le vouloir. Certains vont même jusqu’à nuire avec toute leur volonté de faire le plus grand bien. ‘Ne pas nuire’ n’est pas toujours une évidence dans les faits. La prise de conscience de beaucoup de nos actes nuisibles est bien tardive, et cela quel qu’en soit le degré de nocivité. Pendant ce temps, les dégâts et la dynamique néfaste ont pris place, que ce soit pour nous-même, pour autrui ou notre milieu environnant. Tout ce qui est déclaré devient un élément avec lequel il va falloir composer. S’agissant d’une nuisance, tôt ou tard, il faut réparer. Il est question de rééquilibrer les rapports d’existence commune. Que la réparation soit prise en charge par le responsable du mal ou pas, elle aura obligatoirement lieu car le cosmos passe son temps à rééquilibrer les relations de toutes choses vers la meilleure harmonie. Si l’on souhaite éviter de se voir imposer un trop lourd recadrage à ses dépens, autant prendre en charge la réparation au plus vite et par soi-même. Mais, pour cela, il faut saisir et reconnaitre ses fautes, même non intentionnelles. Notre comportement nuisible non intentionnel est souvent dû à quelques déviances d’égo, plus ou moins marquées, plus ou moins conscientes. C’est aussi dû à une question de savoir-faire ou savoir-être. ‘Ne pas nuire’, cela doit être compris pour soi comme pour l’autre.

Accompagner un comportement conscient de ne pas nuire, c’est ne pas nuire dans la manière d’offrir et ne pas nuire dans la manière de recevoir. Pour tout ce qui nous agite, nous ne pouvons pas prétendre à partager, donner ou diffuser quelque chose qui ne serait pas accompli en soi. Ici, pour bien faire, il convient de ne pas se nuire à soi-même. Il est nécessaire de se respecter, s’aimer et s’estimer correctement. Il est nécessaire de s’écouter de façon intime et certaine, au-delà de ce que les autres voudraient induire. Ça passe par le cœur. Puis, pour ne pas nuire à l’autre, il est nécessaire de le respecter, l’aimer et l’estimer correctement. Il est nécessaire de l’écouter de façon intime et certaine, au-delà de ce que nous voudrions induire. Ça passe aussi par le cœur. Commencer par soi n’est pas une erreur d’égo. Il s’agit d’un prérequis essentiel à toute bonne pratique mise en partage vers l’autre. ‘Ne pas nuire’ est une attitude de tous les instants, elle ne demande qu’à retrouver sa place naturelle dans notre comportement. Cette attitude s’observe par le cœur, car il permet de relier plus largement dedans et dehors. Il permet réellement d’observer l’intérieur depuis l’extérieur, et inversement. De là, nous pouvons vraiment envisager les notions de bienveillance, empathie, compassion et partage. ‘Ne pas nuire’ est une évidente conséquence du sens de ces notions. Accompagner ‘ne pas nuire’ est une affaire d’individu et de relations.

Mais… comment ne pas dire ne pas ?…

Concrètement, pour résumer, c’est quoi ‘ne pas nuire’ sans ne pas et sans nuire ?

Simplement se consacrer à aimer tout ce qui peut être aimé.

C’est l’amour.

Pour aller plus loin ou approcher autrement :

Que peut-on faire pour ne pas nuire ?

Peut-on nuire sans le vouloir ?

Si oui, comment et pourquoi ?

Est-il possible de ne jamais nuire à rien ni à personne ?

Pourquoi pouvons-nous nuire ?

Est-ce dans notre nature de nuire ?

Devons-nous apprendre à ne pas nuire ?

Que se passe-t-il lorsque l’on ne nuit à rien ni à personne ?

Que se passe-t-il lorsque l’on nuit à quelque chose ou à quelqu’un ?

‘Ne pas nuire’ signifie-t-il ‘faire du bien’ ?

Faut-il absolument faire du bien pour ne pas nuire ?

© Basty - Ne pas nuire - Extrait des livres ‘Réfléchis’ et ‘notion’ - 2024 - www.etreconscient.com

Image d’illustration générée par IA sous WordPress

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