Chapitre 17
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Chapitre 17
Les douleurs chroniques des derniers jours avaient été particulièrement intenses depuis ma sortie au Velvet Lantern. Je m’étais donc résignée à amener tout mon matériel sur mon canapé-lit. Travailler ici m’évitait d’avoir à trop me déplacer, même si cela me donnait l’impression de tourner en rond.
Profitant d’un moment où l’esprit semblait enfin moins alourdi par la douleur, je décidais d’éditer une nouvelle vidéo. Ce projet me motivait : j’avais découvert un petit groupe émergent de New York il y a quelques mois, et leur guitariste, Stefan, m’avait récemment demandé si je pouvais faire une vidéo pour promouvoir la sortie de leur nouveau single. Le groupe, Veil of Ashes, s’inscrit dans le registre du metalcore. Formé en 2020, en pleine période de Covid, ce qui n’était au départ qu’un simple délire entre amis avait rapidement évolué. Aujourd’hui, ils commençaient à se faire une place dans la scène underground new-yorkaise.
Je voulais faire les choses bien, alors j’ouvris mon ordinateur pour effectuer des recherches plus approfondies sur le groupe : leurs influences, leur style, leur histoire. J’imaginais déjà l’angle à prendre pour leur vidéo. Mon esprit était pleinement absorbé, lorsque soudain une notification attira mon attention. Le logo rouge familier de YouTube s’afficha dans le coin de l’écran.
Intriguée, je cliquai immédiatement. Un mail venait d’arriver :
"Félicitations ! Votre chaîne répond désormais aux critères pour activer la monétisation. Activez-la dès maintenant pour commencer à générer des revenus grâce à vos vidéos."
Je restai figée, relisant plusieurs fois le message pour m’assurer qu’il ne s’agissait pas d’une erreur.
— C’est… réel ?
Une vague de chaleur m’envahit. Un sourire incrédule s’étira sur mes lèvres. Ce n’était peut-être qu’un petit pas, mais pour moi, c’était une véritable victoire. Tous ces efforts, toutes ces nuits à filmer, éditer, publier… Cela commençait enfin à porter ses fruits.
Sans perdre une seconde, je pris une capture d’écran du message et l’envoyai à Savannah, accompagnée d’un texte débordant d’enthousiasme.
Ravyn :
Regarde ça !! Je n’arrive pas à y croire, Savannah. Ils ont accepté la monétisation !
Elle me répondit presque immédiatement :
Savannah :
Tu vois ! Je te l’avais dit que ton contenu avait du potentiel ! Bravo, je suis tellement fière de toi !
Je devrais partager cette victoire avec les femmes du groupe de soutien. Ça me fera quelque chose de joyeux à leur raconter. En espérant que, d’ici trois jours, mon corps coopère suffisamment pour me permettre de sortir de cet appartement sans trop de douleur.
Le sourire toujours accroché à mes lèvres, je suis méticuleusement les étapes administratives pour activer la monétisation de ma chaîne. L’excitation monte à mesure que je valide chaque étape. Ce n’est peut-être pas encore une source de revenus stable, mais c’est un début. Et un début, c’est énorme pour quelqu’un comme moi.
Je commence déjà à faire une liste mentale de ce que je pourrais améliorer grâce à cet argent : un nouvel ordinateur qui ramerait moins, un micro professionnel pour des prises de son parfaites, et peut-être même des logiciels d’édition plus performants. Tout cela pourrait rendre mes vidéos plus percutantes et renforcer mon impact auprès de la communauté metal.
En même temps, je réalise que je vais devoir revoir mon organisation. Jusqu’à présent, je travaillais un peu au hasard, au gré de mes envies et de ma forme physique. Mais si je veux que cette chaîne décolle vraiment, il va falloir que je m’impose un rythme plus régulier.
— Une vidéo par semaine, marmonné-je en griffonnant cette idée dans un carnet posé sur la table basse. Peut-être tous les vendredis ? Comme ça, les gens pourront démarrer leur week-end avec une bonne dose de métal.
Je réfléchis à un planning plus structuré. Il me faudra planifier mes recherches, les tournages, les montages et les publications. Et ne pas oublier de réserver du temps pour interagir avec ma communauté. Les commentaires et les messages sont essentiels pour garder le lien avec les abonnés.
Le simple fait de penser à cette nouvelle organisation me donne une énergie insoupçonnée, comme si je reprenais peu à peu le contrôle d’un pan de ma vie. Mon handicap et mes douleurs chroniques me ralentissent, certes, mais ils ne m’empêcheront pas d’avancer. Pas cette fois.
Une fois la procédure de monétisation finalisée, je pousse un soupir de soulagement et de satisfaction. Une étape importante venait d’être franchie, mais il restait encore beaucoup à faire. Je ferme l’onglet et me concentre à nouveau sur l’édition de ma vidéo.
Sur l’écran de mon ordinateur, les séquences du clip du groupe Veil of Ashes défilent, accompagnées de riffs puissants et de la voix rauque de leur chanteur. Je m’arrête sur un plan particulièrement intense, où le guitariste, Stefan, enchaîne un solo vibrant, ses doigts glissant avec une aisance déconcertante sur le manche de sa guitare.
— C’est parfait, murmuré-je en souriant. Ça, c’est l’extrait qui va capter l’attention.
J’ajuste les transitions, équilibre le son, et ajoute quelques annotations à l’écran pour présenter les membres du groupe et leur style.
Au bout d’un moment, je me rends compte que mes épaules commencent à se raidir et qu’un point de douleur familière monte dans ma hanche. Je m’appuie contre le dossier du canapé-lit, les mâchoires serrées, et décide qu’une pause s’impose. Mais même en posant le montage pour quelques minutes, mon esprit reste focalisé sur le projet.
Je prends mon carnet, celui où je note toutes mes idées de vidéos, et commence à griffonner des mots-clés pour la description et le titre. Quelque chose comme "Veil of Ashes : L’émergence d’un géant du metalcore new-yorkais". Simple, percutant, accrocheur.
Alors que je réfléchis à la meilleure façon de structurer mon commentaire vocal, une idée me traverse l’esprit : et si je faisais des vidéos en direct pour échanger avec ma communauté ? Bien loin de mon envie d’anonymat, je me sentais pousser des ailes aujourd’hui. Comme si j’étais intouchable.
Je pose mon carnet, l’excitation montant d’un cran. La douleur est toujours là, certes, mais elle semble presque secondaire face à l’enthousiasme que je ressens. Le chemin est encore long, mais chaque étape de franchit me rapproche de la guérison.