Un certain Fillon
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Un certain Fillon
Un certain Fillon
À peine étions-nous rassis, Signori – le signor Signori, forcément patron-coiffeur – usa de ce sens de l’ellipse qui avait fait son succès entre les brushings et les coupes 10 euro.
– Nous soupçonnions cet autre monde.
On exigea qu’il s’explique sans couper les cheveux en quatre.
– Ce petit monsieur Fillon (ou Delevoye, ou Morel, ou Sosthène, ou qui vous voulez) est innocent. Je veux dire qu’il est inconscient de ses privilèges : qu’ils lui sont naturels. Cette ignorance est sans doute le plus impardonnable pour nous – ceux d’en bas, les petits, les modestes, les masses, les vrais gens et tous ces petits noms dont les grands noms nous affublent – coups de talon pour nous renfoncer sous terre d’où le quelconque ne devrait jamais sortir la tête.
– Le contrat social est fiduciaire, Signori.
– Il est une confiance de l’homme en l’homme, une foi dans ce que l’homme soit un homme et rien qu’un homme.
– Ce Fillon a l’innocence du coucou.
– Justement, nous aurions préféré qu’il soit un peu escroc, comme nous, un peu corrompu, comme nous. Qu’il soit un peu plus conscient.
– Nous avons vu à travers le trou de serrure de cette inconscience.
Il avait raison, Signori, nous soupçonnions cet autre monde – mais il ne pouvait être traversé que par le grand passage des Créatures Extraordinaires : des rocks stars, des actrices inouïes, des héritiers de haut lignage, fortunés depuis l’Antiquité. Et très beaux. Le monde des dieux. Et non des petits hommes comme nous. Comme ce petit monsieur Fillon si naïf et si ignorant.
A suivre dans http://impeccablemichelcastanier.over-blog.com/
[Auteur de l’image non identifié]