Putain de table...
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Putain de table...
Je suis assise dans la salle d’attente comme toutes les semaines. Je fouine dans mon téléphone en attendant mon tour.
Sagement.
Il est rarement en retard.
La porte s’ouvre. Il remercie et salut la patiente d’avant, puis il se tourne vers moi avec son petit sourire ironique. Il m’invite à rentrer.
- « Bonjour, on y va ? »
- « Bonjour », je réponds et je le suis.
Mais une fois la porte refermée, je m’arrête. Je ne m’assieds pas pour enlever mes chaussures comme d’habitude, je ne commence pas à papoter. Je reste debout et je le regarde faire son petit rituel d’installation de mon drap. Il en a un par patient. C’est plus écolo que les jetables.
Même là-dessus il a l’air d’un type bien… C’est fatiguant…
- « Je ne vais pas rester… »
Il se retourne sans comprendre.
- « Je ne vais pas rester », je répète, « je pense que c’est mieux comme ça ».
J’ai baissé les yeux. Je ne veux pas croiser les siens. Je n’ai pas envie qu’il me voit rougir. Je n’ai pas envie qu’il voit mon émotion latente.
- « Allons bon, qu’est ce qui se passe ? Ça ne va pas ? »
- « Je vais vous régler ce que je vous dois et je vais y aller. »
- « Je ne sais pas ce qui vous arrive mais maintenant que vous êtes là, faisons la séance. Vous ne serez pas venue pour rien.»
Je prends mon courage à deux mains. Je sers mes poings dans mes poches. J’essaye de ne pas avoir de trémolo dans la voix.
- « Je ne suis pas venue pour rien. Je suis venue vous dire que j’arrête. Je ne viendrai plus. Je vais chercher un autre praticien. »
Il ne semble pas me prendre réellement au sérieux. Il continue d’installer sa table. Je n’ai pas bougé.
Il fait semblant. Il sait. Il a compris.
- « Venez je vous dis. On va faire la séance. On verra après ce que vous décidez. »
Il est de dos. Je ne vois pas son visage.
Ça ressemble à un ordre mais ça résonne comme une requête ?
Quelque chose cède chez moi. Je m’assoie et j’obéis.
J’enlève mon manteau, mes chaussures et je me dirige vers la table.
- « Allongez-vous sur le ventre » me dit-il.
Il change ses plans. Il ne veut pas croiser mon regard non plus.
Ses mains se posent dans mon dos. Il commence à me masser. Il n’a jamais fait ça, sauf une fois brièvement en fin de séance quand j’étais bloquée.
Je sais qu’il est masseur aussi pourtant, c’est marqué sur sa plaque.
Le silence est étonnement serein. Nous parlons tout le temps d’habitude : deux vraies pipelettes et là, aucun de nous deux n’ose rompre le statut quo.
Ses mains coulent dans mon dos. Je les sens tendres. Est-ce que je me fais un film ? Il remonte dans mon cou, cherche les zones de tensions dans mes épaules. Ses gestes ne sont pas déplacés mais ce ne sont plus des gestes de professionnels.
Je le sens. Je le sais ! Pourquoi je doute encore à ce moment-là ?
Il frôle ma peau. Je frissonne.
J’ai envie de lui dire « Mais arrête de jouer, tu es marié. Tu es fidèle ! Ne me tente pas… Je suis à bout de souffle…».
Je me contracte. Il le sent et comme si il m’avait entendu, il dit doucement.
- « C’est parce que je n’ai pas été disponible la semaine dernière ? »
- « Non, ce n’est pas pour ça et vous le savez très bien. »
- « J’étais en plein déménagement. »
J’ai de l’eau dans les yeux. Forcément, ils ont des projets de couple, de famille tout ça. Mais qu’est-ce que je me suis imaginée bordel ? Quelle midinette je fais !!!!
- « Je suis contente pour vous. » dis-je sans pouvoir véritablement cacher l’émotion qui me submerge à ce moment-là.
- « Vous pleurez ? »
Je ne réponds pas. Ses mains sont chaudes dans ma nuque. J’ai envie de me tirer, vite…
Je n’en peux plus de cette ambiguïté. J’esquisse un mouvement pour me redresser.
- « Il faut me laisser partir maintenant. »
Il continue.
- « J’ai pris un appartement. On se sépare avec ma femme. »
Je m’immobilise.
- « Vous aviez raison… »
- « J’avais raison ? »
- « Ouiii… Ça m’écorche un peu de le reconnaitre. » dit-il avec cette voix teintée d’ironie. « On était devenus des bons potes, des colocataires mais plus des amoureux. Il y a quelques semaines, après nos échanges, je lui ai dit que j’étais attiré par quelqu’un d’autre. Ça a ouvert la discussion. »
Il a les mains dans mes cheveux. Il fait le tour de la table. Il est devant moi accroupi et je suis toujours allongée. Je suis un peu sonnée.
- « Tu comprends ce que je viens de dire ? ».
Il me fixe comme il fait toujours. Il sourit, narquois. J’ai envie de le gifler et de l’embrasser. Ce mec est une plaie ! Il est beau à crever. Les larmes coulent sur mes joues. Son visage change d’expression. Il s’excuse.
- « Je ne voulais pas te faire pleurer. Pardon. Je ne suis pas habile pour ce genre de choses ».
Je me redresse. Il m’aide. Je suis assise sur cette putain de table et il est là, devant moi, tout penaud.
Je relève la tête. Je plante mes yeux dans les siens. Je le défie.
- « Alors on se tutoie maintenant ? C’est autorisé ? C’est la fête ? »
Silence… Le temps semble suspendu… « Mon cœur bat comme celui d’un oiseau qui meurt quand on l’a tiré à la carabine ». Qu’est-ce que j’ai à toujours vouloir le provoquer comme ça ? Personne n’est dupe en plus !
Et puis ses mains se lèvent, repoussent une mèche de cheveux rebelle imaginaire, essuient les restes de larmes coulées sur mes joues et encadrent mon visage.
Ce regard… Noir, profond… Ses yeux putains… J’ai l’envie de sa peau… « Fait-le, je t’en prie, touche-moi… »
L’ombre de son sourire revient et dans une ultime pirouette, il appuie sur la pédale de la table pour que je sois à sa hauteur.
- « Voilà, c’est mieux comme ça » dit-il en souriant, content de lui. « Je vais t’embrasser maintenant. »
Il s’approche et ses lèvres se posent sur les miennes. J’en ai tellement eu envie. Je sens tout mon corps s’électriser. Je pose mes mains sur ses hanches et je cherche sa peau.
Il y a urgence. Je veux la sentir. Mes doigts filent sous son polo… Oui, oui le mec met des polos ! Va comprendre ! Mais bon sérieux, c’est un détail de l’histoire, à ce moment-là je m’en fou total !
Sa langue envahit ma bouche, se love contre la mienne. Je me dis qu’il est tellement scolaire qu’il ne va tourner que dans un sens, comme quand on était ados, mais sa caresse est subtile, délicate, délicieuse.
Je sens mes seins se dresser. Les vagues de désir déferlent.
Je réprime l’envie de défaire sa ceinture séance tenante, de baisser son pantalon. J’ai envie de le sentir en moi maintenant. J’essaye de me calmer. Je suis trempée de désir pour lui. J’ai envie qu’il le sache. Je déteste cette table…
Je laisse mes doigts courir dans son dos, sur son ventre. Je savoure la contraction de ses muscles sous mes caresses. Je l’attire entre mes cuisses pour sentir son sexe contre le mien. Il se laisse faire, se serre contre moi. Il met ses mains contre mes reins et presse son bassin dans l’ouverture de mes jambes. Je sens comme il est tendu, dur. Je ne peux retenir un gémissement…
Il se recule légèrement. Ses yeux ont changé de couleur.
J’y lit enfin tout ce que j’espérais. Le désir brulant, furieux…
Son sourire s’est effacé. Il respire difficilement.
- « Lève les bras, tu s’ras soldat » dit-il avec une voix rauque.
J’éclate de rire. Quelque chose se détend dans cette passion qui nous envahit.
- « Chez toi aussi on dit ça ? »
Il me sourit à nouveau. Je retrouve cette connivence tacite mêlée au désir, c’est vertigineux...
Je m’exécute sans me faire prier. Il enlève mon pull et mon tee-shirt d’un seul coup. Il pose les yeux sur mon soutien-gorge puis les mains.
Il m’effleure. Je frémis. Il murmure, ému :
- « Parfois quand tu te baissais pour défaire tes chaussures, je le voyais… »
Il se penche et embrasse ma peau juste au-dessus du tissu. Et puis ses mains disparaissent dans mon dos. Je me retrouve torse nu sous son regard. Il prend mes seins dans ses mains. Ils les caressent. Ils les embrassent. Je veux les écraser contre sa poitrine. J’entreprends de virer moi aussi son polo qui définitivement ne sert à rien, et je l’attire contre moi.
Je sens son cœur taper. Je lèche sa peau. Il sent le sel et la savonnette. Il sent lui. Il sent le mec qui a chaud, sans artifice. Et heureusement, car mon désir résiste rarement aux odeurs de bananes, noix de coco ou aux effluves tenaces d’after shave…
J’embrasse son cou, le creux de son épaule. J’emmêle mes doigts dans ses poils.
Mon ventre est en feu. Je pianote sur le sien et cette fois n’y tenant plus, je m’attaque à sa ceinture. Mes doigts tremblent.
J’ai envie de le voir nu. J’ai envie de caresser son sexe. J’ai envie de le goûter ! J’ai envie de dévorer ce mec depuis des mois ! Et il est là devant moi, offert…
J’ai les crocs !
Là encore, il sait… Il me voit…
Il vient poser ses mains sur les miennes et sans quitter mes yeux, il m’accompagne pour se libérer. Tant que son regard est dans le mien, je ne peux pas regarder plus bas. Il joue. Il me retient. Il garde mes yeux prisonniers. Alors je les ferme et je me risque à le deviner avec la pulpe de mes doigts, tout doucement.
Il grommelle quelque chose que je ne comprends pas en fourrant de nouveau sa langue dans ma bouche. Je câline son sexe avec mes mains et puis d’un mouvement lent je me laisse glisser de la table en abandonnant la chaleur de ses lèvres pour coller les miennes entre ses jambes.
J’ouvre les yeux. Je le vois enfin. Il est parfait pour moi. Je cusse… (Et non... ce n'est pas une faute de frappe ! Vous irez chercher ce mot !)
Je m’agenouille, je le sens, je le lèche un peu.
Et puis je défais ses lacets. Je vire ses chaussures et le reste de ses vêtements.
Ses mains s’agrippent dans mes cheveux. Il s’agite. Il est nu maintenant, son sexe dressé, à portée de ma bouche. Je dépose des petits baisers doux pour l’exciter encore plus.
Je lui donne des petits coups de langue délicats, appuyés… Je voudrais prolonger cette attente précieuse. Je me sens liquide.
Entre mes jambes, un volcan gronde…
J’entends mon prénom qui semble s’être échapper… Je laisse son sexe entrer dans ma bouche. Il se retient déjà. Ça m’émeut, je sais c'est pas joli comme mot. J’enroule ma langue autour de ce membre délicieux, je le cajole.
Je relève la tête. Je lui souris.
- « Je le savais que tu étais beau de partout. »
Son sexe glisse entre mes mains et mes lèvres. Je sais son goût maintenant. Et putain, qu’il est bon !
L’euphorie s’est répandue dans tout mon corps ! Je pourrais mourir maintenant !
Mais il me relève sans crier gare, bataille deux minutes avec mon pantalon puis me soulève et me rassoies sur la table. Sa main glisse entre mes cuisses. La moiteur qu’il y trouve le rend fébrile. Il s’attarde, je gémis, je ferme les yeux…
- « J’ai tellement rêvé que tu me touches. Goûte-moi, s’il te plait, j’ai envie de ta langue qui me fouille… »
Il me dévisage. Un instant, j’ai peur d’avoir été trop loin. Peut-être n’est-il pas prêt ? Je le bouscule…
Sa voix est grave. Je n’ai jamais vu ses yeux aussi noirs. Putain, qu’il est beau dans son désir pour moi !
- « Je veux que tu t’allonges, que tu t’écartes pour moi…"
Il semble interloqué par son propre désir
- « Mais qui prend ma voix pour dire ça ? J’ai tellement envie de toi que je pourrais jouir juste en te touchant…»
Je sens un frisson me parcourir.
- « Tu as froid ? » murmure-t-il ? « Je vais te réchauffer » et son sourire devient carnassier…
Finalement, je ne veux pas mourrir maintenant !
Il me pousse doucement pour que je sois à sa merci, étendue de tout mon long. Ses mains ouvrent mes cuisses et sa tête disparait entre elles… Sa langue entre dans mon intimité trempée. J’ai l’impression de perdre pieds. Je tombe de tout mon corps sous ses baisers sensuels et sa langue dévorante. Ses doigts me câlinent en relais.
J’ai envie de jouir. J’ai envie de ce plaisir égoïste. Il sera toujours temps d’en reprendre à deux plus tard.
- « Encore, encore s’il te plait, c’est tellement bon… »
Il relève la tête, il a compris.
Il accélère la cadence… Je le sens partout. C’est infernal. Je me sens dévorée, envahie, choyée…
Mes mains se crispent sur ses cheveux puis ses épaules. Je me sens partir… Mon corps se tend vers lui, mon sexe se colle encore plus à sa bouche et je me laisse enfin exploser sous sa langue…
L’orgasme me terrasse. Il continue de me lécher doucement pour m’apaiser. Les larmes dégoulinent le long de mes joues. Il se relève, me redresse, me serre contre lui, se glisse entre mes jambes, me pénètre d’un coup et se cale au fond de moi.
- « J’avais besoin de te sentir entièrement… » dit-il au creux de mon cou.
J’ai la respiration coupée. Pendant quelques instants, il ne bouge pas. Il reste là. Ses mains sur mes hanches, son sexe profondément ancré dans le mien. Puis, il m’embrasse avec une tendresse infinie et m’entraine dans un va et vient incroyablement lent.
Je le regarde éberluée. Il sourit.
Sa main se glisse entre nous et il joue avec mon petit bouton rose encore gorgé du plaisir qu'il vient de me donner…
- « Je vais jouir bientôt, tu sais… » me dit-il
- « Si tu continues comme ça, moi aussi. »
- « Encore ? »
- « Encore. »
- « Alors je ne m’arrête pas. Je te regarde. Ça me rend fou de sentir ton désir pour moi… »
Son corps navigue dans le mien. Ses doigts ne me quittent pas. Ses yeux semblent guetter le moindre signe de ma part… Alors je pose mes mains sur ses fesses et je les agrippe pour leur impulser l’assaut final. Je le sens partir. Son plaisir m’inonde et déclenche le mien.
Je ressens cette vague émotionnelle et orgasmique nous secouer tous les deux au point que je ne sais plus distinguer son corps du mien.
Dieu, que c’est bon ensemble aussi !
A bout de souffle, effondrés l’un contre l’autre, il me serre au creux de lui, et puis mutin, il murmure dans mes cheveux…
- « Ça valait le coup de rester non… ? »
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N'hésitez pas à relire "La fouille" qui introduit ce texte ;-)
Merci beaucoup à mon amie Delphine, Mlle Didou, pour les dessins de Lutins malicieux ! N'hésitez pas à aller mater son site ! Et à la tanner pour qu'elle publie sur Panodyssey !
Stéphane Hoegel hace 14 horas
Eh ben !! c'était intense comme récit !
(updated)Luce hace 12 horas
merciiiii Stéphane!
Luce hace 1 día
merci beaucoup de m’avoir aidé à sauter le cap…
(updated)Jean-Christophe Mojard hace 1 día
Et ça valait le coup. Maintenant il faut les suites !
(updated)Jean-Christophe Mojard hace 1 día
Très inspirant, délicieusement gourmand. Je prends rendez-vous chez la mienne !
(updated)