Chapitre 13 : Sous Surveillance
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Chapitre 13 : Sous Surveillance
Chapitre 13 : Sous Surveillance
L’après-midi, Marbella s’enferma dans sa chambre, verrouillant la porte avec précaution avant de lancer son ordinateur. L’écran se divisa en plusieurs fenêtres, chacune montrant une pièce différente du logis, permettant à Marbella d’observer chaque participant à leur insu. Elle prit une profonde inspiration, sa respiration se faisant plus calme et maîtrisée. Ce moment, elle l’attendait depuis longtemps : enfin, elle pourrait observer leurs gestes, leurs expressions, peut-être même découvrir leurs secrets.
La première caméra qu’elle sélectionna affichait la chambre Rose Bonbon où Amélisse et Aminata discutaient. Aminata déballait joyeusement ses affaires, commentant la décoration rose vif d’un ton amusé.
— « Ça fait un peu chambre de poupée, non ? » plaisanta-t-elle.
Amélisse, plus réservée, hocha la tête en silence. Elle observait les lieux avec prudence, un léger froncement de sourcils indiquant qu’elle se méfiait.
— « Oui, c’est… très rose, » répondit-elle, tentant de dissimuler son malaise.
En réalité, Amélisse ne pouvait s’empêcher de penser que quelque chose clochait. Elle aurait préféré être seule pour surveiller Marbella discrètement, sans avoir à gérer sa colocataire.
De son côté, Marbella, fixant l’écran, perçut cette inquiétude. Elle augmenta discrètement le volume du micro caché, espérant capter une confidence, mais Amélisse, visiblement sur ses gardes, resta silencieuse. Marbella sentit une pointe de frustration monter.
— « Elle est plus rusée que je ne pensais, » murmura-t-elle entre ses dents.
Elle savait, cependant, qu’il lui fallait attendre le bon moment pour agir. Ce serait une question de patience, de saisir l’instant où Amélisse se relâcherait, où une faille pourrait apparaître.
À la bibliothèque
Plus tard, Marbella changea de flux pour afficher la bibliothèque, un lieu qu’elle n’avait pas encore exploré. Un bruit attira son attention : Yoann venait d’entrer dans la pièce, ses pas résonnant sur le parquet ancien. Il s’immobilisa un instant, scrutant les rangées de livres comme s’il y cherchait quelque chose de précis.
Marbella observa, la curiosité et la méfiance mêlées. Que pouvait-il bien espérer trouver ici ?
Yoann s’avança vers une étagère, passant ses doigts sur la reliure des livres d’un air contemplatif. Il parut hésiter, puis sortit un volume imposant qu’il feuilleta lentement. Marbella augmenta légèrement le son, tentant de percevoir un murmure ou un soupir, mais Yoann restait silencieux, absorbé dans sa lecture.
— « Qu’est-ce qu’il espère découvrir ici ? » pensa-t-elle, frustrée de ne pas comprendre.
Après un moment, Yoann remit le livre en place et s’approcha du bureau, fouillant rapidement les tiroirs. Marbella sentit son cœur s’accélérer lorsqu’il tomba sur un carnet de notes. Il le feuilleta d’un air concentré, ses sourcils se fronçant comme s’il cherchait quelque chose de précis. Puis, l’air déçu, il referma le carnet et le rangea dans le tiroir avant de se tourner vers les étagères.
Marbella relâcha enfin la tension qui la crispait, mais restait alerte. Yoann devenait une énigme qu’elle ne pouvait ignorer. Sa curiosité pourrait le pousser à s’immiscer dans des affaires qui ne le concernaient pas, et cette pensée inquiétait Marbella.
— « Il veut se rapprocher de moi, mais s’il commence à fouiner là où il ne faut pas… » murmura-t-elle, perplexe.
Elle resta encore un moment, observant chaque détail, chaque interaction dans la bibliothèque. Yoann allait être à surveiller de près. Elle ne pouvait se permettre de le sous-estimer.
Le jeu d’observation, de manipulation et de patience était lancé. Marbella comptait bien garder le contrôle sur chaque geste, chaque parole. Le moindre faux pas de Yoann pourrait lui coûter cher, et elle serait là pour en tirer profit.
Au salon
Après avoir observé Yoann dans la bibliothèque, Marbella détourna son regard vers le salon. Sur l’un des écrans, elle aperçut Cyril et Badou assis côte à côte sur le grand canapé, plongés dans une discussion sérieuse. Leurs voix, captées par le micro, résonnaient légèrement étouffées, mais Marbella ajusta le volume pour entendre distinctement leurs propos.
Cyril, visiblement enthousiaste, parlait de son projet de plateforme littéraire où des écrivains pourraient conseiller des amateurs, un projet ambitieux qu’il espérait voir naître un jour. Badou, attentif, écoutait avec un sourire d’encouragement, ponctuant les phrases de son ami par des hochements de tête.
« …et je pense que ce stage pourrait vraiment me donner des idées pour structurer tout ça, » poursuivit Cyril. « Marbella a vraiment l’air d’une professionnelle, tu ne trouves pas ? Elle est posée, maîtrisée… il y a un truc chez elle qui m’impressionne. »
Badou hocha la tête. « Oui, elle a un côté mystérieux, c’est sûr. Mais je me demande… » Il hésita, jetant un coup d’œil autour de lui, comme pour s’assurer que personne ne les entendait. « …parfois, j’ai l’impression qu’elle nous observe d’une manière un peu… comment dire, intense ? »
Marbella, en écoutant cette remarque, sentit un léger frisson de nervosité la traverser. Elle garda son regard fixé sur l’écran, attentive à chaque mot.
« Peut-être que c’est juste parce qu’elle veut que le stage se passe bien, » répondit Cyril, comme pour apaiser les doutes de Badou. « Enfin, on est ici pour écrire et progresser. Ça doit être de la concentration, non ? »
Badou acquiesça, mais Marbella pouvait percevoir une pointe de scepticisme dans son expression. Un détail qui, elle le savait, pourrait devenir une faille.
Elle esquissa un sourire en fermant l’écran de leur caméra, satisfaite d’avoir capté cette conversation. “Intéressant,” pensa-t-elle. “Ils sont tous si pleins d’espoir et de bonnes intentions… ça ne fera que rendre leur chute plus intrigante.”