

Chapitre 45: Sous pression
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Chapitre 45: Sous pression
Chapitre 45: Sous pression
Amélisse, bien calée sur sa chaise, ne pouvait s’empêcher de sourire.
L’appel de Cyril, sa voix claire, posée, même à distance, avait réchauffé l’atmosphère en un instant.
Elle avait vu les épaules d’Aminata se détendre, le regard de Badou s’éclaircir, et même Marbella semblait avoir respiré plus profondément.
— « Il va revenir… » murmura-t-elle, comme pour l’ancrer dans la réalité.
Et cette idée la remplissait d’un sentiment nouveau : de l’apaisement.
Mais le calme fut de courte durée.
Yoann, assis un peu plus loin, jouait avec son verre de vin à moitié vide.
Son regard était trouble, et un rictus amer s’était dessiné au coin de ses lèvres.
— « Tu es ravie, hein ? » dit-il, la voix teintée d’ironie.
Amélisse tourna la tête, surprise par son ton.
— « De quoi tu parles ? »
Yoann se redressa, pencha légèrement vers elle.
— « De Cyril. Tu souris, tu respires enfin… Depuis quand on est devenu si légers avec tout ça ? »
Le ton monta d’un cran.
Amélisse sentit son estomac se contracter.
— « Yoann… »
— « Non, mais sérieusement. Toi, t’as menti. T’as joué les martyres silencieuses. Et maintenant que le héros revient du Japon, tout est pardonné ? »
— « C’est pas ça ! » répliqua-t-elle, la voix cassante.
— « Et c’est quoi alors, hein ? Tu faisais partie du pacte. Et maintenant, tu joues les saintes ? »
Son verre de vin trembla légèrement entre ses doigts.
Un geste de trop, un mot de plus.
Amélisse se leva, mais son bras heurta le bord de son verre.
Le vin blanc se renversa sur la nappe.
Le liquide s’étendit rapidement, comme une tâche que personne n’osait essuyer.
— « Merde ! » souffla-t-elle, furieuse et honteuse.
Les regards autour de la table se tournèrent vers eux.
Aminata baissa les yeux. Badou fronça les sourcils.
Marbella restait figée, absorbant chaque mot, chaque geste.
— « Yoann, t’as dépassé les bornes, » dit Badou d’une voix calme mais ferme.
Yoann se leva brusquement.
— « Ouais, comme d’hab. Je suis le seul à dire les choses en face, et ça vous dérange. »
— « Ce n’est pas ce que tu dis. C’est comment tu le dis. »
Sans ajouter un mot, il quitta la salle, laissant derrière lui un silence glacial et une tension pesante.
Amélisse, s’éloigna de la table, prétextant aller aux toilettes.
Mais une fois dans l’arrière-cour du restaurant, elle bifurqua vers le petit parking sombre, là où l’attendait l’inspecteur Martin, assis dans une voiture noire banalisée.
Les vitres fumées descendirent lentement. Le visage de Martin émergea dans la pénombre.
— « Vous êtes ponctuelle. »
Amélisse se pencha légèrement, les bras croisés contre sa poitrine, dissimulant son malaise.
— « Je voulais savoir si vous aviez encore besoin de moi. »
Martin garda le silence une seconde, notant quelque chose dans son carnet.
— « Vous avez bien fait de garder le micro. Ce dîner est plus instructif que prévu. On sent que le vernis commence à craquer. »
Elle pinça les lèvres.
— « Je voulais pas que ça aille aussi loin… Je voulais juste être sûre qu’on était pas tous en danger. »
— « Vous l’êtes tous. À des degrés différents. Et je compte bien découvrir qui, dans ce groupe, a franchi la ligne. »
Pendant ce temps, Yoann était dehors, à quelques mètres à peine.
Il avait besoin de respirer. L’air froid l’aidait à retrouver ses esprits.
Il s’appuya un moment contre un lampadaire allumé, le regard dans le vide, les mains enfoncées dans les poches.
Mais alors qu’il tournait la tête… une silhouette familière traversait la ruelle sombre pour revenir au restaurant.
Amélisse.
— « Mais… qu’est-ce qu’elle fout par là ? »
Yoann resta figé un instant. Puis, poussé par l’instinct, il emprunta à son tour le chemin qu’elle venait de prendre.
Il avança avec prudence.
Au bout de l’allée, une voiture noire, moteur encore tiède.
Il fronça les sourcils.
Quelqu’un était là.
Il n’avait pas vu le visage, ni entendu de mot, mais il comprit.
— C’est pas la première fois qu’elle nous cache quelque chose… pensa-t-il.
Yoann retourna au restaurant. Il entra sans bruit, jeta un coup d’œil vers la table.
Amélisse venait de s’y rasseoir, le visage plus tendu qu’avant.
Elle souriait timidement aux autres, mais ses mains jouaient nerveusement avec sa serviette.
Yoann la fixait.
— Cette fois… je vais pas te lâcher.
Et dans un coin du parking, l’inspecteur Martin, toujours dans sa voiture, écoutait les dernières paroles captées par le micro dissimulé.
Il n’as pas remarquer Yoann.
Il ne savait pas encore que son jeu d’espionnage n’était plus à sens unique.
Image Canva
Barbara Wonder

