Chapitre 6 : Le Retour à la Réalité

La réunion touchait à sa fin, et Ivana Guest, sous les traits de Marbella, commençait à ranger ses affaires. Quelques participants l’entouraient encore, posant des questions supplémentaires, mais la plupart se préparaient à reprendre leur journée. Après avoir répondu aux dernières interrogations, Ivana leur adressa un sourire chaleureux et un dernier "au revoir", avant de se diriger vers la sortie. Les participants, chacun plongé dans ses propres réflexions, commencèrent également à quitter le café.

Badou Kahiri : Un Nouvel Élan

Badou salua Ivana avec un sourire sincère, puis se tourna vers Aminata et le reste du groupe pour échanger quelques mots. En sortant du café, un sourire persista sur son visage alors qu'il pensait à Bird, sa meilleure amie. Il s’enfonça un peu plus dans sa veste pour se protéger du froid qui commençait à s’installer. Une brise légère lui caressait le visage, mais cela ne fit que renforcer sa détermination. Il se sentait bien, optimiste, presque euphorique à l’idée du stage à venir.

Il prit ses clés de voiture, appuya sur le bip, et monta à bord de son véhicule. Une fois installé, il alluma le moteur, et le système Echo auto s’activa. « Alexa, appelle Bird. » Le téléphone sonna, puis une voix féminine et douce se fit entendre : « Salut, alors cette réunion, raconte ? C’était comment ? Il y avait du monde ? »

Badou sourit en repensant à la matinée. « Franchement, c’était génial ! Ivana est encore mieux en vrai, et le reste du groupe était sympa. On était cinq, j’ai hâte d’y être, je t’assure. Je sens que j’ai bien fait, et j’espère vraiment que ça me changera la vie. »

Bird, pragmatique comme toujours, répondit : « Hé, calmos ! Ok, c’était agréable, mais attends d’y être vraiment pour te faire une opinion. Et n’oublie pas, ne juge pas trop vite ! »

Badou hocha la tête en regardant l’heure. « T’inquiète, je n’oublie pas. Je serai chez toi dans 10 minutes, juste le temps de m’arrêter en route pour prendre une bricole. Ça te va ? »

« Ça roule. On discutera mieux chez moi. À toute. »

« À toute. » Badou raccrocha, mit la musique et reprit la route, le cœur léger et l’esprit plein d’espoir.

Yoann Bellecroix : Entre Attirance et Raison

Yoann ne pouvait s’empêcher de fixer Ivana jusqu’à ce qu’elle disparaisse par la porte. Il était subjugué par sa prestance et son apparence. Mais une fois qu’elle fut partie, il soupira longuement, levant les yeux au ciel. À travers la fenêtre, il remarqua que le ciel commençait à changer, des nuages sombres s'accumulaient à l'horizon. Cette vision, combinée à la fraîcheur qui se glissait dans la pièce, l’incita à fermer la fenêtre. Revenant à la réalité, il se força à reprendre part à la conversation avec les autres.

Alors qu’il discutait, son téléphone sonna. Il salua rapidement les autres, enfila son manteau, et se précipita vers la sortie. En sortant, il aperçut Badou qui venait de quitter le café et essaya de rattraper la porte avant qu’elle ne se referme. 

Un klaxon retentit soudainement, le faisant sursauter. Yoann reconnut le chauffeur, son ami Brian, qui lui fit signe de monter. « Salut, Brian ! Merci, tu me sauves encore la vie, que ferais-je sans toi ! » s'exclama Yoann en s’installant côté passager.

Brian, souriant, lui répondit : « Salut! C'est toujours un plaisir de t'aidé , alors c'était comment ? »

« Ivana ! Elle ressemble trop à Coralie, je te jure ! En vrai, c’est une véritable beauté ! »

Brian, tout en redémarrant, lui lança un regard amusé. « On se calme, Yoann. Coralie, tu veux que je te rappelle comment ça s’est fini ? »

Yoann soupira en levant les yeux au ciel, se rappelant les souvenirs amers. « Je sais, je sais… »

« Oublie, mec. Ce n'est jamais bon de prendre une copie conforme. Ça s’appelle une relation pansement ou effet miroir, comme tu veux. Mais je préfère mille fois Sandra. Elle, c’est du solide. Arrête de t’engouffrer dans des relations impossibles. »

La musique reggae que Brian avait mise en route apaisa Yoann, qui se laissa bercer par les rythmes doux. Il savait que son ami avait raison. « Oui, bon, tu as raison », répondit-il en se calant dans son siège. « Je dois me concentrer sur le stage. »

Brian, jetant un coup d'œil rapide à son ami, sourit et hocha la tête. « Voilà, c’est mieux. On va passer un bon moment, t’inquiète. »

Yoann, apaisé par la musique et la présence réconfortante de Brian, laissa ses pensées dériver, tentant de se détacher de ses émotions confuses.

Cyril Byzit : L'Espoir de Relance

Cyril resta pour discuter avec Amélisse et Aminata, qui étaient les dernières à quitter le café. Ils échangèrent sur leurs derniers livres publiés et partagèrent des idées pour se préparer au stage. L’idée d’une telle entraide les ravissait tous, leur donnant de l’espoir pour surmonter le syndrome de la page blanche. 

Une fois à l’extérieur, Cyril enfourcha son vélo. Il mit sa capuche pour se protéger de la pluie fine qui commençait à tomber. Le vent soufflait légèrement sur ses joues, et les gouttes de pluie refroidissaient ses mains. Il poussa un soupir de frustration, se disant qu’il n’avait vraiment pas de bol. Malgré cela, il continua de pédaler, ses pensées tournant autour de sa mère. « J’espère que tout ira bien », pensa-t-il, « ce serait vraiment bête si son état s’aggravait… »

Aminata Ibenzo : L’Optimisme Doux-Amère

Aminata rejoignit sa moto, un sourire aux lèvres après cette première rencontre. En voyant Cyril remonter la capuche de son manteau avant de partir à vélo sous la pluie, elle fit une petite grimace de coin de bouche. « Il a du mérite, il est courageux », pensa-t-elle. Puis son regard se porta sur Amélisse, qui semblait perturbée. Aminata haussa les épaules et se dit qu’elle avait peut-être juste besoin de temps pour s’adapter.

Elle enfila son casque, monta sur sa moto, et démarra en mettant de la musique. Tandis qu’elle chantait joyeusement, ses pensées dérivèrent brièvement vers Badou. « Mignon, en plus », murmura-t-elle en souriant sous son casque. Mais elle se reprit rapidement, se concentrant sur la route et le plaisir de l’instant.

Amélisse Pugisse : L’Inquiétude Sous-Jacente

Amélisse se dirigea vers sa Fiat vert foncé, l’esprit embrouillé. Alors qu’elle cherchait ses clés dans son sac, elle se rappela soudainement des micro-expressions sur le visage d’Ivana. « C’est vrai, quand j’y pense, elle avait cette micro-expression étrange... » Ses pensées tourbillonnaient. « Non, et son sourire forcé... Il faut que j’arrête de me faire des idées. » 

Elle lâcha un petit grognement frustré en laissant tomber ses clés au sol. Se baissant pour les ramasser, elle se sentit excédée, limite énervée par ce qui semblait être un trop-plein de petites frustrations accumulées. « Flûte, mes clés… » soupira-t-elle. 

Alors qu’elle se relevait, elle essaya de chasser ces pensées de son esprit. « Bon, je verrai bien en rentrant… » se dit-elle en se forçant à sourire. Elle monta dans sa voiture, prête à rentrer chez elle, mais l’inquiétude restait, attendant le bon moment pour ressurgir.