Baudelaire, à n’en point douter, est un de mes modèles, mon idole,

Pas au sens religieux, mais que non... J'admire l’Homme qui enfreint l’protocole. 

Un pied dans le romantisme, l’autre dans la poésie moderne,

En ces mots, il dépeint ceux qui riment sans être ternes… 

Vous vous rappelez quand même l’Albatros, chers amis ? 

Rappel aux démissionnaires du cours d'français ; voilà comme il les décrit.

“Le Poète est semblable au prince des nuées,

Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;

Exilé sur le sol au milieu des huées,

Ses ailes de géant, l’empêchent de marcher.”

Loin de m’assimiler à cet écrivain tourmenté, je comprends ce qu’il dit. 

Car notre dossier de presse n’est pas bien passé : demandez à Marie.

Le coût a été élevé, on en a payé le prix. 

Mais qu’importe, rien à perdre, tout à changer : c’est ça, ma vie. 

Premiers biberons à la DDASS, appelée aujourd’hui ASE. 

Pas encore vérolée, la gangrène est arrivée : pire qu’une métastASE. 

(zut, bug, j'modifie dès qu'j'ai la bonne rime)

Bref, vous m’avez comprise, le résultat n’est pas fameux. 

J’ai eu d’la chance, je n’suis passée que ponctuellement,

Dans les rangs de ces foyers, qui cachent tant de déviants. 

La famille et les amis sont sacrés, j'espère qu'vous le mesurez. 

Je suis loin de généraliser, ne tombez pas dans ce piège : attention, danger !

Certains professionnels et juges sont géniaux, tout du moins OK,

J’ai mis peu de temps à regrouper, 

31 enfants placés, juste ceux que j’ai rencontrés,

Me mettre à leur place, les laisser rimer. 

Pour tous ceux qu'on oublie, pour mes amis décédés

J'ai décidé de challenger...

Pour mes enfants, j'ai fait mieux : je me suis formée,

J'ai appris, compilé, travaillé,

Jusqu'à faire bouger les lignes, la loi et ses fondations ratées. 

On a des magistrats, des experts, des éducs formés, 

Qui se battent, chaque seconde, pour voir les choses changer. 

Et comme moi, des cas sociaux, des anciens drogués. 

Désolée, mais pour l'coup... j’suis la seule qu’on entende crier !