Rain Man (Barry Levinson, 1988)
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Rain Man (Barry Levinson, 1988)
"Rain Man", c'est le sparadrap qui colle aux basques des représentations sur l'autisme au cinéma. Référence quelque peu écrasante et datée qui depuis a été certes rectifiée mais sans que cela ne déboulonne pour autant la statue du commandeur puisque tout film qui sort mettant en scène un autiste est aussitôt comparé à "Rain Man". Tout n'est certes pas mauvais dans cette représentation. On y voit que la place d'un autiste n'est pas à l'asile, que la différence se situe dans le cerveau et est donc neurologique (et non psychologique) et qu'il ne peut évoluer qu'en fréquentant le reste de la société. On précise également que le cas de Raymond Babbitt est exceptionnel, la majorité des autistes étant non verbaux. Il n'est pas précisé que c'est parce qu'il est atteint du syndrome d'Asperger c'est à dire d'une forme d'autisme sans déficience intellectuelle ni retard de langage. Pour autant le film a contribué à fixer des clichés tels que celui de l'autiste savant, surdoué d'un côté (pour les maths, forcément!), inadapté de l'autre. Evidemment c'est caricatural, beaucoup de ces formes d'autisme ne se manifestant pas de façon aussi voyante et extrême, ni d'un côté, ni de l'autre d'ailleurs. Le but est d'offrir à Dustin HOFFMAN de quoi réaliser un beau (quoique too much) numéro de composition. En face de lui, il n'y a franchement pas grand-chose à se mettre sous la dent. Son frère joué par un tout jeune Tom CRUISE est un yuppie tête à claques obnubilé par les questions d'argent et qui ne tient pas en place. On se demande comment Raymond peut le supporter plus de cinq minutes à s'agiter dans tous les sens. Leur road movie est censé narrer comment des liens se créent entre eux mais la séquence à Las Vegas laisse un arrière goût amer d'exploitation de son don à des fins mercantiles qui donne une tonalité définitivement roublarde à l'ensemble.