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Introduction :
Ce moment tant attendu est enfin arrivé : nous sommes au mois de juillet.
Les vacances ! Qu’est-ce que j’ai pu attendre avec impatience cet instant ! Ce que j’ai pu languir d’y être. Finis les cours. Finis d’entendre toute la journée « Monsieur Snakys. Cela vous dérangerait de revenir parmi nous, plutôt que de vous plonger en permanence dans vos bouquins fantaisistes ? ».
Oui, j’aime les livres. Oui, j’adore la fiction. Oui, je raffole d’histoire qui donne envie de rêver, d’explorer des mondes inconnus. De vivre… l’irréel.
Ma vie est un lot d’événement insipide. J’ai deux parents, comme beaucoup. Qui se dispute dès que l’envie le leur prend, c’est à dire, en effet, tout le temps. Enfin, non, j’exagère. Quand ils dorment, c’est le retour à la paix. Le drapeau blanc dans des draps tout aussi blancs. Mes grands-parents ne sont hélas plus de ce monde. Ce qui était bien dommage. Ils m’avaient, à leur façon, transmis leur passion de vivre.
Mon grand-père Jackau, Jacques de son vrai nom, m’avait appris les joies de la nature. Se balader pendant des heures, sous la toison de ces arbres gigantesques pour un enfant, laissant à peine quelques rayons de vie traverser leur feuillage. Il m’avait appris à apprécier. Regarder ce mélange harmonieux de couleur. Vert-feuille, rouge-fleuri, marron-écorce, brun-terre…, tout semblait à sa place. Rien ne prenait le dessus. Rien ne voulait la primeur d’être le plus présent. Mon grand-père Jackau me répétait sans cesse que l’Homme n’était plus en symbiose avec la nature. Qu’il avait oublié d’où il venait ! Et même si la nature ne souhaitait pas avoir la reconnaissance du ventre, le respect était la moindre des choses.
Ma grand-mère Michou, Micheline de son vrai nom, m’avait appris à apprécier sa cuisine. Chaque plat, garni de tant de choses dans un beau bain de beurre onctueusement fondu, car, pour elle, le gras était la vie, était un délice. Ces mets étaient si bons que Papy Jackau en avait arrondi les contours de son ventre. Sur ces derniers jours, on aurait pu dessiner les continents d’un pôle de la Terre, tellement son ventre formait une belle sphère, quasi parfaite.
Mon grand-père Robi, oui, vous l’aurez deviné, Robert était son vrai nom, lui, il m’avait appris à lire. Pas seulement de prendre un livre et de prononcer à voix haute chaque mot, en essayant d’être le plus fluide possible, non, il m’avait appris à raconter une histoire. À la vivre. À suivre le fil du destin de chaque personnage, cousu main par l’auteur. Depuis, je lis sans compter. Je dévore chaque écrit. Je vis chaque histoire. C’est devenu comme une drogue. J’en oublie parfois que le réel est celui où je dois subsister et non celui de l’imaginaire d’un auteur.
Je n’ai malheureusement jamais pu connaître mamy Gertrude. Et pourtant, j’aurais tant appris d’elle. Elle était l’auteur de récit incroyable, que je pus lire en quasi-exclusivité. J’étais le deuxième, après papy Robi, à les avoir eus en main. Personne n’avait pris la peine de les publier. Pourtant, son roman « à la gloire de papy » ou « le château de mamy » était magnifique. Mais elle ne voulut jamais en parler autour d’elle, et demanda à papy Robi de garder le secret de ses écrits.
Mais voilà, cet été, je suis déterminé. Je ne compte plus vivre les aventures des autres. Je compte les écrire…, moi-même.
Jackie H hace 5 meses
Pas mal le petit clin d'œil à Pagnol 😉🙂
Snakecroqueur hace 5 meses
Merci ^^