T'aimes bien quand, sur la route, t'es sur une route inconnue. Enfin c'est Google Maps qui t'indique ça alors que c'est tout le contraire, c'est l'autoroute. Parfois il te lance « Signal GPS perdu ». Mais c'est juste que t'es dans un tunnel. La carte devient noire et les routes toute bleues.

C'est un peu comme sur le divan, tu te dis. Quand tu t'allonges, tu ne sais pas trop quel chemin tu vas prendre. Tu crois te perdre, ne plus avoir de signal GPS, mais la route n'est pas si inconnue que ça. Non, tu sens bien que ce qui se passe là s'est déjà passé. Et pas forcément dans tout ce que tu racontes, mais dans ta manière de faire mine de rien. Une musique particulière dans ta voix, une agitation soudaine, un silence bizarre ou ta respiration qui s'empêche plus ou moins. Tout ça t'est familier. C'est une manière d'être au fond. Pas du tout une « seconde nature » comme on dit. C'est premier, ça vient de loin. 
Et ça te saute d'autant plus à la figure que tu ne vois pas l'autre derrière toi. Oui, tu vois bien que tu cherches plus ou moins à te plaindre ou à séduire. Mais comme ça ne marche pas, tu finis par vouloir attaquer cet autre-là. 
Il n'y a pas beaucoup de variantes au fond. Tu es en terrain connu.

Mais c'est aussi quand tu vois ça, tous tes remake, qu'alors ça se détend. Et ça laisse la place à autre chose.