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Un jour à Las Vegas (Etats Unis 1986)

Un jour à Las Vegas (Etats Unis 1986)

Published May 28, 2020 Updated May 28, 2020 Travel
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Un jour à Las Vegas (Etats Unis 1986)

Extrait du récit : "Voyage au bout de la route" - Les Etats Unis


Las Vegas est sur la route de Grand Canyon, alors j'en profite pour visiter. Construite en plein désert du Névada c'est "Sin city", la cité du péché. Le jeu, la drogue, le sexe s'y disputent la vedette.
Ouais, enfin pour ceux qui ont du pognon car tout est cher à "Sin city"; même le péché, surtout le péché.
Ce n'est pas pour rien que le Bon Dieu a dit : "'Heureux les pauvres car le Royaume des Cieux est à eux".
On a beau dire, c'est quand même plus facile d'être pécheur lorsqu'on a de l'argent.
Le terme "pauvre pécheur" est un  non-sens, surtout aux USA.
Pour moi, ça ne va pas être facile avec mes 20$ par jour tout compris de faire des péchés.
 
J'essaye quand même et je rentre dans le premier casino venu. Tout est propre, rutilant, brillant et moi je suis crasseux et tout terne. Il semblerait que personne ne me remarque.
L'endroit ne me plait pas trop. Il y a une armée de vieilles rombières aux vêtements de couleurs vives et aux cheveux violets, gobelet à la main, en train de tirer comme des forcenées sur le levier des bandits manchots. Pour les plus faibles, certaines machines à sous sont automatiques et il suffit d'appuyer sur un bouton. Ca évite les crampes musculaires à la fin de la journée et surtout, on peut y jouer même avec une crise d'arthrose du bras droit.
 
"Poire, poire, cerise". "Cloche, pomme, étoile". "3 bars, 3 bars, 3 bars"…Biding, biding, bing, bling, digueding, digueding…Dans un bruit de ferraille, la momie d'à côté vient de gagner au moins 50$ que son gobelet n'arrive même pas à contenir. Elle jubile. Avec un son de soupapes mal ajustées, son dentier vient de rentrer en résonance, elle est aux anges…Ca me fait pitié, moi qui aime les belles mécaniques bien réglées.
 
Je m'éloigne, toujours dans le casino, à la recherche de quelque chose à bouffer. On peut être un pécheur mais on reste néanmoins un être humain.
Je passe devant de grandes affiches sur lesquelles des Vénus callipyges  habillées comme au premier jour de la création vantent un spectacle de toute beauté. C'est joli mais ça ne me tente pas…
"Ventre affamé, Libido arrêtée" dit le proverbe. Ne le cherchez pas sur le net, je viens de l'inventer suite à de nombreuses expériences broussardo-forestières où il est plus facile de trouver une femme qu'une boite de "Vache qui rit" ou de Corned beef. N'étant pas cannibale, cet état de fait ne me satisfait pas vraiment.
 
Et là, miracle ! Fuck! (Saperlipopette) Je n'y crois pas mes yeux. Là! sur l'affiche, le Big Mac à 50 cents ! Il me sourit de ces 2 rangées de dents cariées. Viens! Viens! Me fait il dans une haleine d'ail et d'oignons avariés.
En fait, les casino gagnent plus d'argent avec les jeux qu'avec la gastronomie locale. Les restaurants sont là pour éviter aux joueurs de ressortir. En effet, une fois ressortis, ils risquent de ne plus revenir.
Je fais rapidement mes comptes : Un Big Mac à 50 cts + un Sunday à 50 cts, le demi litre de Coca étant offert, ça va me couter 1 $. Il me restera 2 $ pour entrer dans l'enfer du jeu.
Après m'être restauré, je m'approche timidement d'une de ces créatures maudites. Elle me tend son unique bras. Je lui introduis délicatement une pièce de 50 cts dans la fente spécialement prévue à cet effet par des ingénieurs plein d'imagination et je lui tire la chevillette. "Creuc, crac, cric, zoum, prooouut" me répond, dans un dernier sursaut, cette boite de vitesse satanique.
Je comprends rapidement car le son émis est nettement moins mélodieux lorsque l'on perd que lorsque l'on gagne.
Pomme, carotte, navet…rien.
Je retente ma chance 3 autres fois :
Orange, pomme, raisin…rien
Poire, pomme, betterave…rien
Cerise, pastèque, pèche…rien
 Ce n'est pas un inventaire de petit pots pour bébés que je vous décris là, mais les combinaisons qui s'affichent sur l'écran diabolique de cette  infernale machinerie.
J'ai perdu mes 2 $, je n'ai rien gagné.
Je suis ruiné.
Je suis au comble du désespoir.
J'ai vendu mon âme au Diable pour 2 $.
Je suis maudit !
Je ne peux même pas noyer mon chagrin dans l'alcool car je dois remplir mon réservoir pour me tirer de cette Sodome et Gomorrhe des temps modernes. D'ailleurs ça ne servirait pas à grand chose.
Ce soir, je dormirai dans le désert.
Je fais le plein de la Béhème et je pars sans me retourner. Non pas parce que j'ai peur d'être transformé en statue de sel mais parce qu'il est toujours très aléatoire de conduire en regardant derrière soi. On finit soit dans le fossé soit emplafonné dans le véhicule venant en face. Évidement, à l'époque de Lot et de sa femme, les véhicules automobiles n'existaient pas et il a bien fallu trouver quelque chose.

Sur la route de Las Végas.

Pour suivre les aventures complètes visitez le lien ci-dessous :

http://www.aventures-motocyclistes-dun-broussard.fr/2017/10/the-big-one.html

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Crédits photographiques Jean-Marc Sire

Jean-Marc Sire
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