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Au Nord de l'Equateur : Mindo, Ottavalo

Au Nord de l'Equateur : Mindo, Ottavalo

Published Jan 20, 2024 Updated Jan 20, 2024 Travel
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Au Nord de l'Equateur : Mindo, Ottavalo

juin 23

L'Equateur, comme son nom l'indique, se situe... à l'équateur. Plus précisément, la ligne de démarcation hémisphère Nord/Sud se situe à quelques kilomètres au nord de Quito, et l'on peut aller ainsi à la fameuse Mita d'El Mundo pour la journée. On peut y observer des phénomènes intéressants comme le changement de sens des tourbillons dans l'eau par exemple, qui passent d'un sens horaire à un sens anti-horaire en déplaçant le contenant d'à peine 1 mètre ; et des tas d'autres expériences intéressantes. Mais tout ça, je vous le raconte, on me l'a raconté, mais je n'y suis pas allé...:-) De retour de Pérou, je profite plutôt de la dizaine de jours qui me restent pour ne pas trop traîner dans Quito, et monter plus au Nord, à Mindo puis à Otavalo.

 

Mindo est une petite ville située au nord-ouest de Quito, dans la descente de la sierra vers la cuesta. On reste encore dans un territoire très vallonné, mais on n'est pas aussi haut en altitude que Quito. Mindo est reconnue pour son climat exceptionnel, doux et humide, qui a permis l'essor d'un écosystème très riche et varié. Il y a notamment énormément d'espèces d'oiseaux à Mindo, notamment des superbes toucans, mais aussi une végétation très abondante et luxuriante. On y trouve également des fermes à papillons, nombreux ici, ou des pépinières d'orchidées par exemple. Mindo est ainsi un lieu de retraite paisible et privilégié, très apprécié des habitants de Quito qui viennent y passer le week end ou des vacances.

J'arrive toutefois juste après la période de congés scolaires, et il n'y a donc pas grand monde à Mindo. J'en suis heureux, car j'y suis tranquille pour me promener à travers la campagne et prendre le temps de clôturer mon voyage en douceur. Je loge pour ma part à la Casa Mindo Girasol, une petite pension que je recommande fortement ! Ils y ont amenagé un petit jardin très étoffé à l'arrière, où de multiples espèces d'oiseaux extraordinaires viennent y picorer quelques graines et y boire de l'eau sucrée... et c'est notamment le cas de l'animal emblématique de Mindo, le Colibri.

On peut s'asseoir ainsi à la terrasse de la maison, de préférence le matin ou en fin d'après midi, et j'observe alors, fasciné pendant plusieurs heures, le ballet des colibris qui viennent et repartent, dans leur fameux bruissement d'ailes, vibration très rapide et très sonore (env 60 battements d'ailes par seconde!), tel un appareil électrique comme un rasoir qui serait branché à proximité. Ils s'approchent des nichoirs pour y boire l'eau sucrée, restant en suspension en l'air la plupart du temps, se rapprochant fugacement du distributeur pour boire une gorgée puis se reculant pour refaire du sur place en suspension dans les airs, parfois se posant au perchoir pour y boire plus goulûment quelques instants.

Cette capacité à passer d'un point de l'espace à l'autre de manière si rapide, de s'y maintenir un temps, d'en repartir en une fraction de seconde, est absolument fascinante et d'une précision d'orfèvre remarquable. C'est pour moi toujours un spectacle à part entière, clou en apothéose de mon voyage, concernant cet animal à la symbolique forte et à part dans le chamanisme amazonien. Il s'est si régulièrement manifesté à moi durant ce voyage, toujours de manière très brève et fugace ; et là, il mène son train de vie devant mes yeux ébahis, se laissant admirer sans aucune pudeur ni appréhension ! J'en suis profondément ému.

J'en profite également pour me faire quelques balades, aller visiter les jolies cascades aux alentours, une ferme de papillons également, , jonglant entre les nombreux épisodes pluvieux. Je me pose sur un banc à la fin de la visite avec le propriétaire qui a monté cet élevage, et nous discutons devant d'autres distributeurs d'eau sucrée où d'autres colibris viennent s'y gorger de nectar. Quelques jours in fine qui me font beaucoup de bien pour prendre le temps de digérer ce voyage et laisser décanter ma retraite chamanique, et commencer à me projeter pour mon retour en réactivant mon profil LinkedIn et en regardant les offres d'emploi.

Direction désormais Ottavalo au Nord ! Je dois repasser par Quito, mais je n'y fais que transiter par la gare routière. Ottavalo est une bien plus grande ville, renommée dans tout l'Equateur pour son très grand marché indigène. On y trouve tous les soirs, sur une grande place centrale, de multiples stands vendant de tout et notamment des tissus, des habits, des objets de confection artisanale, des instruments de musique, des hamacs... Un très grand marché où l'on vient s'approvisionner de tout le pays et notamment de Quito, pour éventuellement aller le revendre au détail après.

La ville en elle même est assez agréable à visiter, quadrillée comme une ville américaine, avec de nombreux restaurants, quelques petites places où il fait bon s'y reposer. Est aussi renommé son marché aux animaux, et nous nous y rendons avec Noé, un français rencontré à l'hôtel, jeune ingénieur toulousain qui parcourt l'Amérique du Sud sur 6 mois ou un an je crois. Il était jusque là en voyage avec sa copine, mais elle vient de le quitter pour rentrer en France poursuivre ses études. Il débute donc la partie solitaire (soltero) de son voyage, et c'est de suite le bon feeling entre nous !

Le feeling sera moindre avec le marché aux animaux, car le jour si particulier des grands animaux (bœufs, mouton, lamas,...) a changé, et nous n'y rencontrons finalement que différentes espèces de volaille et de rongeurs (poulet, coq, dinde, autres volatiles, mais aussi lapins, lapins-béliers ou lapins-nains), et enfin les fameux cuys, ces cochons d'Inde qui constituent un met raffiné et de choix, pour les équatoriens comme les péruviens! C'est quand même un spectacle que de les voir se balader avec leurs poulets ligotés par les pieds la tête en bas. On se delecte d'une soupe de poule, un caldo de gallina, puis nous nous en retournons.

Ottavalo, c'est aussi et surtout un lieu de départ pour de nombreuses randonnées, la ville restant au nord de Quito sur la fameuse route des volcans qui traverse l'Equateur du nord au sud. A proximité donc, plusieurs hauts sommets autour de 4000- 4500m d'altitude, au nord le Cotacachi, à l'est l'Imbabura, au sud le Fuya Fuya ou surtout le Cayambe (5790m). Nous décidons pour notre part d'une randonnée à la Laguna Cuicocha, lac logé dans une caldeira d'un ancien volcan éteint, dont nous faisons le tour. Et le lendemain, nous partons nous balader dans les Lagunas de Mojanda, belle et éprouvante balade où nous grimpons en pleine végétation une pente extrêmement raide, afin d'admirer du sommet la vue panoramique sur les lacs, la ville d'Ottavalo, les sommets environnants.

Les voyages ont tous une fin ! Et le mien se termine là, à Ottavalo. Je salue chaleureusement mon compagnon de quelques jours et reprend un bus pour Quito, afin de me rendre directement à l'aéroport.

Un voyage en grande partie introspectif une nouvelle fois, afin de travailler en profondeur avec le chamans certaines choses qui ne peuvent être appréhendées par le seul et simple mental, m'ouvrant à tout un monde de l'invisible auquel je suis de plus en plus sensibilisé. Un voyage d'une grande beauté également, pour ses volcans et ses montagnes : il n'y a pas à chier, les Andes, je kiffe toujours autant ! Un voyage beaucoup plus en solitaire que d'habitude, mais avec toutefois quelques très belles rencontres, et des échanges et discussions toujours aussi passionnants !

La suite de l'aventure...au prochain épisode !;-))))

 

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