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Pandore

Pandore

Published Mar 7, 2024 Updated Mar 7, 2024 Poetry and Songs
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Pandore

Elle a le corps des plumages

dont on rêve en secret,

puisqu'elle est des présages,

de ceux qu’on espérait

quand, après le naufrage

de notre dernier bateau,

on ne pense qu'au rivage

qui nous sauvera la peau.

Pandore c’est la terre

pour les marins perdus.

C’est la douce lumière

pour ceux qui n’y croient plus.

C’est le phare qui, toujours,

ramènera à la plage

les rescapés qu’l’amour

laissera dans son sillage.

 

Elle a le corps des miracles

dont on fait des croyances

mais elle est des spectacles

dont on sait les outrances

quand elle ouvre la mer,

qu’on y voit son jardin,

qu’elle dit « mange ma chair,

prend, ceci est mon pain ! »

Pandore elle est belle,

elle a les yeux du ciel,

des yeux dans lesquels,

moi, j’y vois l’éternel.

Le tout puissant divin,

qu’ils pensaient à l'église,

a choisi pour écrin

le corps de ma promise.

 

Elle a les cheveux noirs

qui se passent des chignons,

elle n’a pour accessoire

qu’un parfum d’horizon.

Dans l'artificiel

des bétonneurs de dunes,

elle est le naturel

au royaume du bitume.

Pandore c’est l’Hellébore,

la fleur du cygne noir,

qui s’effeuille le corps

lorsque tombe le soir,

qui sème la folie

de la misère humaine

dans la mélancolie

des grisailles urbaines.

 

Elle est de ces cœurs tendres

qui refuse de penser

à tous les cœurs de cendres

au fond du sablier,

puisqu’elle est de ces femmes

qui refusent de vieillir,

puisqu’elle est de ces flammes

qui refusent de mourir.

Pandore c’est la beauté

des tout premiers printemps,

quand toutes les nouveautés

ne duraient qu’un instant.

Du temps où les licornes

et les robes de princesses

n’allaient pas sur youporn

pour écarter les fesses.

 

Elle a le regard du diable

qui s'apprête à signer

l’acquisition d’une âme

qu’il s'apprête à saigner

dans sa sombre gondole

qui invite au voyage,

contre quelques oboles

qu’elle glisse dans son corsage.

Pandore c'est la mort

quand s’en vient le matin,

lorsque l’aube et l’aurore

ont fermé son jardin.

Qu’il n’est plus de nuisette

qu’il n’est plus de baiser,

qu’il n’est plus que disette

pour mon cœur affamé.

 

Elle a le corps désarmé,

quand elle se fait tirer

par des soldats, blessés

au fond de sa tranchée,

qui retrouvent l’orgueil,

la fierté disparue,

dans le triste cercueil

de leurs amours perdues.

Pandore elle me tue quand elle,

elle s’abandonne

sous des draps inconnus,

dans les bras d’autres hommes.

Dans la chaleur d’un autre

supplicié de la planche

que l’amer a porté

jusqu'au creux de ses hanches.

 

Elle est de ces mirages

qui aliènent la raison,

puisqu'elle a le visage

des hallucinations.

C’est la folie fiévreuse

qui fait voir des étoiles

dans l’angoisse lumineuse

des néons d’hôpital.

Pandore c’est la nuit

qu’elle fait danser la lune,

qu’elle ruisselle la pluie,

qu’elle embrase l'écume.

Elle est de ces passions

dont on fait des légendes

pour que reste le nom

quand tout vient à s’épandre.

 

Elle est ce qu’on veut

mais qu’on ne peut avoir

sans perdre le peu

qu'il nous reste d’espoir

de retrouver un jour le repos mérité,

loin du mal,toujours, de nos humanités.

Pandore elle est belle,

elle a les yeux du ciel.

Des yeux dans lesquels,

moi, j’y vois l’éternel.

Le tout puissant divin,

qu’ils attendent encore,

a choisi pour écrin

la boite de Pandore.

 

Extrait de « Nous n'irons plus voir la mer »

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